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ESSAI Volvo XC90 : Le drakkar fait sa révolution

Tout est nouveau sur ce SUV ! Il faut dire que le concurrent suédois des Audi A7 et autres Mercedes ML avait été lancé en 2002. Il était donc grand temps de faire table rase du passé. Pour la marque suédoise, c’est un véritable nouveau départ ! 

Stéphane Lémeret Stéphane Lémeret | Publié le 20 mars 2015 | Temps de lecture : 16 min

Un mois après Jaguar et sa XE, c’est un autre ancien membre de la famille Ford qui nous a fait essayer sa première vraie nouveauté en tant que constructeur «indépendant». Logique puisque c’est en 2010 que les Chinois de Geely ont racheté Volvo au géant américain. Le temps de réorganiser l’entreprise et de développer une nouvelle base technique (qui servira aussi aux futures séries 60 à 80), voici enfin le premier produit de cette nouvelle ère…

La première chose qui frappe, c’est le design. La Suède est réputée en la matière et il était temps que cela se voit à nouveau en automobile. Cette deuxième génération de XC90 apparaît donc très moderne, avec une face avant particulièrement reconnaissable, et plutôt réussie selon nous. Le profil, principalement dans sa partie arrière, est en revanche un peu plus lourd mais c’est difficilement évitable si l’on veut disposer d’un volume de chargement et d’une habitabilité dignes de la catégorie des gros SUV. Cet aspect des choses a en effet constitué une autre priorité pour les concepteurs, et ils y sont assez bien arrivés. Certes, les occupants de la troisième rangée de sièges n’ont pas intérêt à mesurer plus de 1,70 mètre mais c’est surtout dû à une hauteur limitée, Volvo ayant voulu proposer des fauteuils disposés en «gradin», pour que les enfants du fond soient assis plus haut que les occupants des autre places. Le but est évidemment de leur offrir une visibilité convenable vers l’avant. La XC90 s’adresse donc entre autres aux familles nombreuses et recomposées.

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Suédois avec une touche chinoise

Aux places avant, les occupants disposent comme toujours chez Volvo de sièges incroyablement confortables et d’une présentation très réussie, «à la suédoise». Comprenez à la fois simple, élégante et chaleureuse. Quelques détails semblent toutefois avoir été inspirés par la «culture» chinoise, comme cette commande de boîte auto en cristal ou ces boutons «imitation diamant». Curieux, mais les propriétaires de la marque doivent apprécier !

Plus sérieusement, la principale nouveauté vient de ce grand écran central de la taille d’une iPad mais monté verticalement. Il est à peu près aussi facile à utiliser que la fameuse tablette d’Apple… c’est-à-dire pas tout à fait assez lorsqu’on conduit. On regrette en effet l’absence d’une molette ou souris de contrôle, comme en proposent tous les autres constructeurs premiums. Vous verrez, Volvo y viendra tôt ou tard. Mais en attendant, il faut se débrouiller avec un écran tactile commandant à peu près toutes les fonctions de la voiture, les designers suédois ayant succombé à la mode de la suppression des boutons, comme le groupe PSA le fait depuis peu également. Une erreur étonnante de la part d’une marque faisant toujours de la sécurité son cheval de bataille et affirmant que son XC90 est le SUV le plus sûr du monde. C’est sans doute vrai, en tout cas en matière de sécurité passive, comprenez celle qui survient après l’accident. La marque a en effet développé de nouveaux systèmes de retenue augmentant encore nos chances de survie en cas de sortie de route. Mais Volvo n’a bien sûr pas négligé non plus la sécurité active, en offrant à sa nouveauté l’attirail électronique le plus évolué actuellement sur le marché. Elle est notamment capable d’évoluer toute seule dans les embouteillages, et surtout de freiner de son propre chef face aux obstacles. Des systèmes souvent trop intrusifs à notre goût mais le débat n’est pas nouveau !

Avant de jeter un œil sous le capot, un mot enfin sur les places de la deuxième rangée et la modularité. Cette dernière est très réussie, avec des sièges facilement rabattables pour former un plancher parfaitement plat. Quant aux passagers du milieu, ils ne se plaindront pas, sauf s’ils doivent s’asseoir à la place centrale car ils ne sauront alors pas où placer leurs pieds, un gros tunnel de transmission entravant le sol à cet endroit. 

Jusque 400 chevaux !

Il n’y a pas que la plate-forme technique qui est nouvelle sur la XC90 : moteurs et boîtes de vitesses sont aussi de toute nouvelle génération. Depuis peu, Volvo a en effet décidé d’abandonner ses gros moteurs 5, 6 ou 8 cylindres, pour ne plus produire que des quatre cylindres. «Cerise sur le gâteau» des motoristes : ceux-ci ont dû créer une base commune pour le diesel et l’essence. Un 2 litres se retrouvant donc dans toutes les XC90. Avec une puissance forcément limitée mais pouvant quand-même aller jusqu’à 320 chevaux dans le modèle T6, essence turbo.

Cela sans compter la version T8, qui dispose également de ce 2 litres mais épaulé par un moteur électrique portant la puissance totale à 400 chevaux tout en battant des records d’économie d’essence. C’est par cette version que nous avons débuté notre essai. La position de conduite est parfaite et pour s’extraire de la ville, on profite pleinement de la technologie hybride rechargeable puisque nous évoluons sur le seul moteur électrique. Avec une puissance limitée à 80 chevaux, il ne faut pas trop lui en demander sinon le bloc essence vient automatiquement à sa rescousse mais cette possibilité d’effectuer quelques petites dizaines de kilomètres en mode zéro émission reste décidément très agréable et on se réjouit qu’elle devienne réalité sur un nombre grandissant de modèles. 

Juste une mise au point…

Une fois hors de la ville, nous passons en mode sport afin de disposer des 400 chevaux promis par le constructeur. Mais là, pas de miracle : avec un poids supérieur à deux tonnes, le XC90 n’est pas un foudre de guerre. En appuyant à fond sur l’accélérateur, on n’est pas vraiment collé au fond du siège. Ca pousse mais ça n’impressionne pas ! Cela dit, le véhicule essayé était encore un prototype et il semblerait qu’il n’était pas encore tout à fait au point. La preuve en serait que les journalistes qui ont pu essayer la T6 de 320 chevaux ont trouvé cette dernière plus performante que la T8 censée en faire 400. On attendra donc d’essayer une version de production de cette dernière avant de nous faire une opinion définitive sur les sensations qu’elle produit.

Ce qui est sûr en revanche, c’est que les consommations officielles homologuées pour ce haut de gamme ont de quoi laisser pantois puisqu’elles se limitent à 2,5l/100km de moyenne. Un score évidemment possible uniquement durant les premières dizaines de kilomètres, lorsque les batteries sont bien chargées. Mais ce résultat enviable arrangera bien des acheteurs «société», qui y gagneront sur un plan fiscal.

Très confortable

Sur la version T8, le silence de fonctionnement du couple moteur essence et électrique laisse apparaître quelques bruits de vent un peu décevants à un tel niveau de gamme. Mais il est intéressant de noter que les versions diesels disposent d’un double vitrage améliorant très sensiblement les choses. Et quoiqu’il en soit, on se console avec un remarquable confort de suspensions, même en mode sport, préférable au normal pour éviter que le XC90 ne prenne trop de roulis en virage.

Quelques kilomètres au volant d’une version diesel D5 de 225 chevaux nous ont confirmé que ce véhicule était bien né et qu’il devrait plaire aux familles comme aux patrons désirant bénéficier d’un véhicule à la fois chic et socialement acceptable… malgré un prix de base de 51.400 euros pour la version D4 190ch, la seule proposée en deux roues (avant) motrices, les autres bénéficiant d’office d’une transmission intégrale.

Conclusion 

Beau, accueillant, confortable, moderne… Le nouveau XC90 mérite assurément son succès commercial anticipé. Même si tout n’est pas parfait… en attendant une dernière mise au point ?

+

Design suédois, présentation générale

Aspects pratiques

Sécurité

Mécaniques modernes

Plus grand mais plus léger que l’ancien

Seulement 49g CO2/km pour T8

Bruits de vent

Poids encore conséquent

Sensations du T8 décevantes pour 400ch

La XC90 D5 en quelques chiffres 

Moteur : 4 cylindres turbo diesel; 1.969cm³; 225ch à 4.250tr/min; 470Nm de 1.750 à 2.500tr/min.

Transmission : aux quatre roues

Boîte : automatique 8 rapports

L/l/h (mm) : 4.950/1.958/1.775

Poids à vide (kg): 2.030

Volume du coffre en 5 places (l) : 671

Réservoir (l) : 71

0 à 100 km/h (sec.) : 7,8
 

Prix : 55.200 € TVAC

Puissance : 225 ch

V-max : 220 km/h

Conso. mixte : 5,8 l/100km

CO2 : 152 g/km

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