Lors du Chantilly Arts et Elégance 2024 qui s’est tenu dimanche dernier, nous avons eu l’occasion de rencontrer Jean-Philippe Imparato, patron d’Alfa Romeo. Originaire de Sète, français à la gouaille méridionale inimitable, peut se targuer d’un impressionnant CV. Lui qui a débuté chez PSA en 1990 est devenu Directeur Général de Peugeot entre 2016 et 2021, avant d’être propulsé à la tête de la marque italienne lors de la création du groupe Stellantis.
Arrivé tout sourire, Jean-Philippe Imparato est dans son élément puisqu’il est lui-même passionné de voitures anciennes et qu’il participe régulièrement à des courses historiques avec Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis. Il y a également le fait qu’Alfa Romeo, présent au Chantilly Arts et Elégance, est partenaire de l’événement. Pour l’occasion, la marque est venue présenter son SUV Junior qui a fait couler beaucoup d’encre et sa sculpturale 33 Stradale. « En 2021, Stellantis a repris la marque et nous essayons de faire en sorte qu’elle devienne à nouveau rentable, de façon à ce qu’on puisse présenter un nouveau modèle par an et par région, lance-t-il. Les premiers retours du Junior sont très bons et de nouvelles variantes vont arriver ».
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Soutien du patron
Lors de sa présentation il y a quelques mois, le petit SUV, a fait grincer des dents, en particulier celles des puristes d’Alfa Romeo qui lui ont reproché son look différent. « Le Scudetto (la grille de calandre qui ornait l’avant de tous les véhicules de la marque, NDLR) a disparu mais le temps est aux changements, explique Jean-Philippe Imparato. Les clients attendaient un nouveau véhicule depuis 15 ans et nous l’avons fait. Des éditions spéciales extrêmement recherchées vont arriver. Les nouvelles Stelvio et Giulia arrivent l’année prochaine, avec des versions Quadrifoglio dont la puissance va tourner autour de 1.000 ch. On y croit, on y va et on est soutenu par Carlos (Tavares NDLR). Les nouveautés vont arriver mais on ne fera pas plus d’une nouvelle voiture par an parce qu’on n’en a pas les capacités ».
Pas de politique
Lors de son lancement, l’Alfa Romeo Junior s’appelait Milano mais le petit SUV a dû changer de nom car des politiciens italiens ont soulever le fait qu’un véhicule fabriqué en Pologne dans l’usine de Tichy ne pouvait pas porter le nom d’une ville transalpine en raison d’une loi votée en 2023. « Je ne suis pas dans la confrontation concernant ce dossier. D’un point de vue légal et historique, personne sur terre ne peut dire que l’appellation « Milano » n’était pas justifiée, affirme le patron d’Alfa Romeo avec véhémence. Étonnamment, personne n’a dit un mot sur le fait que le nouveau SUV de Ford s’appelle Capri. Je ne fais pas de politique car si j’en faisais, je risquerais de perdre 50% des clients. Je préfère donc m’écraser face au Pouvoir. Nous avions une liste de noms disponibles pour ce véhicule. En 48h, nous avons dû vérifier si la nouvelle appellation était légale dans tous les pays du monde, ce qui représente un travail incroyable. Au final, ce scandale nous a permis de doubler l’impact avec 15 milliards de « reach » sur la voiture. Merci Mr Urso (le politicien italien à l’origine de la loi en question, NDLR) de m’avoir fait changer le nom de la voiture, tout le monde en parle depuis !
Pour la postérité
Alfa Romeo est certainement l’une des marques automobiles du marché actuel où l’émotion a le plus de place. La volonté de la part de Jean-Philippe Imparato de développer la supercar qu’est la 33 Stradale, pour ne finalement la produire qu’à 33 exemplaires vendus à des clients triés sur le volet, à de quoi étonner, surtout pour une firme dont les ventes sont très confidentielles depuis quelques années. Pourtant, il défend ce choix : « En juillet 21, on a visité le musée Alfa Romeo d’Arese avec l’équipe de style et nous avons été impressionnés par cette collection. Nous avons alors eu l’idée de laisser une voiture à la postérité, à côté de la 33 Stradale originale des années 60. C’est comme ça qu’est née l’idée de développer une nouvelle version de la 33 Stradale qui je désirais impérativement être un modèle de série, et pas un concept-car. Dès les premières esquisses, nous avons vendu 3 exemplaires alors que nous étions présents à un événement au circuit de Monza. Sept semaines plus tard, nous avions écoulé les 33 unités de ce modèle. La 33 Stradale doit devenir un exemple en matière de supercars. Alfa n’a pas toujours eu une bonne image en termes de fiabilité et je veux que la voiture soit parfaitement au point avant d’être livrée à nos clients. N’importe qui doit pouvoir faire ses courses avec ! ».
Première livraison bientôt
Si la 33 Stradale qui est présentée au concours d’élégance de Chantilly Arts et Elégance est encore un modèle de présérie, la supercar est bientôt une réalité : « le 17 décembre prochain, nous livrerons la première voiture. Notre clientèle est composée de passionnés de partout dans le monde. Pour l’anecdote, une voiture sera livrée à un client belge ». Il semble que la quête d’identité et la recherche du prestige d’antan entamée par Jean-Philippe Imparato et son équipe ne fait que commencer : « le 23 septembre, nous allons recevoir 11 des 33 clients de la 33 Stradale et on va leur proposer des recherches de style qui pourraient ouvrir un second chapitre, une nouvelle supercar qui pourrait arriver en 2027 ou 2028. Mon équipe a carte blanche pour se faire plaisir et pour rendre hommage à l’histoire de la marque ».
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