Les ventes de voitures électriques se sont effondrées partout dans le monde depuis la fin 2023. Hormis en Belgique qui constitue un cas particulier avec la fiscalité sur les voitures de société, tous les pays ont constaté de forts ralentissements, d’une part parce que certains gouvernements réduisent leurs aides à l’achat et, d’autre part, parce que ceux qui souhaitaient adopter la voiture électrique ont déjà acquis un véhicule.
Cela dit, si la voiture électrique veut s’imposer, il est nécessaire de poursuivre les investissements visant à développer ces technologies afin de convaincre le public, ce qui nécessite de mobiliser d’importantes sommes d’argent. Or, là aussi ça coince comme les chiffres du consultant EPFR Global : mesuré à la fin juillet 2024, l’exode des investisseurs est déjà plus important que celui de l’ensemble de l’année 2023. Une situation en total retournement puisqu’en 2022, les fonds visant le développement de la voiture électrique attiraient encore de nouveaux investisseurs.
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En berne
Les fonds financiers dédiés à la voiture électrique ne pèsent en tout que 5,9 milliards d’euros et ils sont pour la plupart américains. Ces private equity font de plus en plus peur, surtout dans le contexte actuel. Car si les ventes en berne sont probablement un facteur passager, ce sont surtout les politiques gouvernementales qui font fuir les investisseurs. En effet, avec des taxes américaines fixées à 100% sur les voitures électriques venues de Chine ou près de 50% dans certains cas sur le marché européen (à confirmer en novembre), les mauvaises performances des voitures électriques pourraient durer. Et ça pourrait être encore pire si Donald Trump revenait au pouvoir, car ce dernier souhaite augmenter encore les droits d’importation à 200% ! « Je suis pour les voitures électriques. Je ne peux pas faire autrement, car Elon me soutient fermement […]. Les voitures électriques ne vont pas loin. Elles coûtent cher. Et elles sont toutes fabriquées en Chine. En dehors de cela, elles sont fantastiques », a déclaré Trump lors d’un de ses meetings.
Cette diminution des investissements ne concerne pas que les États-Unis, loin de là. Il faut en effet rappeler que les constructeurs chinois sont aussi touchés par ces baisses. Ainsi, Berkshire Hathaway, la holding du magnat Warren Buffett, a réduit sa participation dans le géant chinois BYD à moins de 5% alors qu’il y a deux ans à peine, elle détenait plus de 20% du constructeur. C’est donc aujourd’hui tout un secteur qui souffre d’un désinvestissement massif opéré par les constructeurs (VW, Ford, Stellantis), mais aussi tous leurs sous-traitants comme l’entreprise chimique et de recyclage Umicore, le fabricant de bornes de recharge Alfen, le fabricant d’autobus électriques Ebusco, etc.
Cette situation aura certainement des répercussions dans la vitesse de développement des prochaines voitures électriques. Ainsi, si les technologies sont arrivées récemment et rapidement (chimie LFP par exemple), les prochaines pourraient prendre nettement plus de temps, ce qui ne fera encore que ralentir plus la progression des voitures électriques dont les prix ne baisseront pas autant qu’attendu. Un cercle vicieux.
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