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ESSAI Ford Focus ST : Le choix des armes

C'est avec une légère et légitime crainte que nous avons découvert la nouvelle Focus ST puisque suite à sa récente mise à jour, la Focus a perdu un peu de caractère. Verdict après essai : ouf !

Laurent Zilli Laurent Zilli | Publié le 4 févr. 2015 | Temps de lecture : 12 min

Oui, ouf, car si la Focus “de tous les jours” n'a rien perdu de ses qualités dynamiques en adoptant un compromis cédant un peu plus au confort, elle a par contre perdu de sa saveur. La Focus ST n'a, elle, absolument rien perdu, au contraire. Elle gagne sur à peu près tout ce qui peut être analysé et quand elle ne gagne pas, c'est parce qu'elle est déjà au top et qu'il ne fallait pas chercher à gagner. Car le mieux est l'ennemi du bien !

Facelift

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Commençons par le pragmatique. La première chose que la ST gagne est, comme toute autre Focus, un design un peu plus raffiné. Ici, les designers ont travaillé avec la gomme plutôt qu'avec le crayon et ont effacé quelques petits traits superflus, quelques détails qui n'apportaient rien à l'allure de la voiture. Nous comparons ici ancienne et nouvelle ST bien sûr, car la nouvelle ST est évidemment plus habillée qu'une Focus ordinaire, version sportive oblige : spoiler ici, diffuseur là, sortie d'échappement centrale, jupes latérales, boucliers plus expressifs… Certes, si on choisi la Focus ST en orange, on ne risque pas de passer inaperçu, mais en noir ou dans ce nouveau gris baptisé “Stealth” (furtif), la Ford est une sportive à peine moins discrète qu'une Golf GTI. Et finalement, être un peu extraverti ne fait de mal à personne !

A bord, la ST progresse elle aussi énormément en qualité perçue. Les plastiques durs sont quasi introuvables, la colonne centrale est “nettoyée” et dans le cas présent, les sièges, le volant, les surpiqûres, etc. enrichissent le tout d'une ambiance sport bien dosée.

Oh oui, c'est bon, encore…

Assez bavassé ! Quand on a une Focus ST a disposition, il faut perdre le moins de temps possible à faire le tour du propriétaire pour passer directement aux tours de roues. De belles roues de 19'' ne demandant qu'à recevoir les 250 chevaux qui lui viennent du 2 litres turbo, via une boîte 6 à l'étagement magique. Car vraiment, on ne sait si le plus grand mérite en revient au moteur lui-même ou à la boîte, mais le fait est qu'un moteur essence 4 cylindres si disponible à tous les régimes, sur tous les rapports, cela semble venir d'une autre planète ! Un moulin qui relance sans problème en troisième à 1.500 tours ou un peu en-dessous, c'est de moins en moins rare. Un moulin (et pas un V8) qui relance en quatrième quand l'aiguille du compte-tours chatouille le 1.000, c'est tout de suite moins courant. Un moteur qui a encore du jus en 6ème quand on enfonce le pied droit à 5.000 tours, c'est… Ben c'est bon, quoi. Ce moteur donc, c'est LE truc dans la Focus ST qu'il ne fallait pas toucher ! Et les ingénieurs n'y ont pas touché. Merci.

Le plus fou, rappelez-vous, c'est que ce moteur envoie tout ce qu'il a vers le seul train avant, et que ce train avant gère parfaitement ce qui lui tombe dessus sans différentiel à glissement limité, ni mécanique, ni ersatz électronique. Je ne dis pas qu'on ne ressent pas de temps en temps un peu d'effet de couple dans le volant quand on est en pleine bourre, mais absolument rien de déstabilisant. Ici, on le ressent comme une manifestation du caractère de la voiture. Dans une Golf GTI sans différentiel (dont dispose la GTI Performance), c'est une manifestation du fait que le train avant est à la rue. Et nous signalerons au passage que la ST a progressé, puisque les effets de couple n'étaient pas si bien maîtrisés dans la version précédente.

Progrès perceptibles aussi au niveau de la direction, dont l'assistance électrique est bien mieux paramétrée et dont le feedback (qui est en général : “tout va bien, le train avant est vissé au sol”) a gagné en précision. Progrès encore au niveau du freinage. Pas tant pour ce qui est de l'endurance déjà et toujours excellente, mais plutôt du retour d'information et de la facilité de dosage. Enfin, il y a débat : l'amortissement ayant été légèrement raffermi – mais pas trop, la Focus ST reste une sportive utilisable au quotidien –, le train arrière est un peu moins mobile au lever de pied. Pour les uns, c'est dommage. Pour les autres c'est mieux, car toujours bien assez mobile.

Bref, cette voiture est une œuvre d'art, un bonheur à tous points de vue. Et s'il faut absolument être un journaliste sérieux et trouver quelque chose à redire, nous dirions que la position du levier de vitesses n'est pas idéale quand on conduit le couteau entre les dents. Un peu trop à droite, un peu trop en arrière, un peu trop proche de l'accoudoir central : le mouvement du bras pour changer les vitesses à la volée n'est pas assez naturel. Mais vraiment, c'est histoire de pinailler.

Le choix des armes

En gros donc, la Focus ST n'est que très modérément nouvelle. L'essence du moins, car la grosse nouveauté est que Ford proposera désormais aussi une version diesel. On trouve alors sous le capot un 2.0 TDCI de 185 chevaux et 400 Nm. Soyons francs : nous avons très largement préféré conduire la version essence. Mais nous ne rejetons pas la ST diesel pour pourtant. Sur parcours sinueux exigeant, son couple tire un excellent parti du prodigieux châssis et le supplément de poids sur le train avant ne nuit pas à son comportement. Ou de façon très anecdotique, dans des situations bien précises. Bien sûr, ce moteur souffre de la comparaison avec le 2 litres essence, lui-même redoutablement coupleux et utilisable sur une plage vraiment plus vaste. Et sa sonorité rugueuse, qui est son seul vrai défaut, n'est pas la voix rauque et enthousiasmante du bloc essence. Mais le diesel a au moins un mérite : fiscalement moins pénalisé, il va permettre à plus de conducteurs de goûter aux joies d'un châssis sportif signé Ford. Et lui reprocher ça, ce serait comme reprocher au Cava d'être une excellente alternative au Champagne.

Conclusion

Focus ST elle était, Focus ST elle reste : le maître achat des compactes sportives, aussi jouissive que réaliste dans la vie de tous les jours. Break, 5 portes, essence, diesel… Y en a pour tout le monde !

+

Moteur essence extraordinaire

Comportement accessible et jouissif

Pas extrême

Qualité de finition en progrès

Rapport prix/prestation 

Moteur diesel rugueux

Position du levier de vitesses perfectible

Dossiers des sièges Sport un peu étroits ?

Comportement moins efficace qu’avant

La Ford Focus ST en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo, 2.000cc; 250ch à 5.500tr/min; 360Nm de 2.000 à 4.500tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.362/2.010/1.471

Poids à vide (kg): 1.437

Volume du coffre (l) : 363 – 1.262

Réservoir (l) : 62

0 à 100 km/h (sec.) : 6,5

Prix : 29.200 € TVAC

Puissance : 250 ch

V-max : 248 km/h

Conso. mixte : 6,8l/100km

CO2 : 159 g/km

La Ford Focus ST diesel en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo diesel, 1.997cc; 185ch à 3.500tr/min; 400Nm de 2.000 à 2.750tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

Poids à vide (kg): 1.464

Réservoir (l) : 60

0 à 100 km/h (sec.) : 8,1

Prix : 29.950 € TVAC

Puissance : 185 ch

V-max : 217 km/h

Conso. mixte : 4,2l/100km

CO2 : 110 g/km

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