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ESSAI Opel Crossland X: le 2008 allemand

Opel lance un nouveau petit crossover qui, à quelques centimètres près, présente les mêmes dimensions que le très populaire Mokka X. A priori une drôle d'idée. En vérité, une obligation. Et au final?

Laurent Zill | Publié le 20 juin 2017 | Temps de lecture : 13 min

Lors de la présentation, les gens d'Opel ont passé une grande partie du temps à justifier cette double présence, à nous expliquer que les personnalités très opposées des Crossland et Mokka ne se marchaient pas dessus mais étaient au contraire complémentaires. Méthode Coué? Peut-être un peu, car même si nous constaterons que les deux approches sont en effet différentes, le fait est que personne ne sait encore si commercialement, ça va passer. Mais de toute façon, c'est comme ça, Opel n'avait pas vraiment le choix. Alors autant positiver…

Obligation

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Comme vous le savez, le groupe français PSA a annoncé le rachat d'Opel. Mais le Crossland X, qui utilise la plateforme et les mécaniques du Peugeot 2008 (vous le saviez? Maintenant oui) n'est pas le fruit de cette acquisition. Il est celui du partenariat signé en 2012 par GM et PSA alors aux abois. C'est à cette époque qu'ont été lancés des échanges technologiques entre les groupes. C'est donc là qu'Opel a hérité de deux plateformes. Deux, car après le Crossland X, est déjà annoncé le Grandland X, qui sera basé sur celle du 3008. Cette dernière est bienvenue, puisqu'Opel est depuis trop longtemps absent de ce segment très lucratif. Mais la première… Il a bien fallu trouver qu'en faire!

Les différences 

Voici maintenant comment Opel explique la cohabitation Crossland/Mokka. Le Mokka X est un véhicule au caractère fort, au design assertif. Avec ses motorisations (relativement) puissantes, sa possibilité de recevoir une transmission 4×4 et des réglages plutôt dynamiques, il privilégie la conduite sportive et l'esprit d'aventure. Le Crossland X, c'est tout le contraire. Son design est sage, inoffensif, amical. A partir de dimensions très similaires, il optimise l'espace à bord et les aspects pratiques pour se poser en véhicule plus familial. Ses mécaniques sont plus modestes, plus économiques, il n'y a pas de transmission 4×4 au programme (pas même le Grip Control du 2008, qui procure un bon début d'aptitudes hors-piste avec deux roues motrices) et sur la route, son truc est plutôt le confort, la conduite décontractée. Confort? Décontractée? Sur la plateforme du Peugeot pourtant si fun? Attendez…

100% Opel

Avant de vérifier tout cela au volant, on observe et on constate avec plaisir que le constructeur n'a pas fait les choses à moitié. Que la carrosserie soit entièrement différente de celle du Peugeot, c'est un minimum. On retrouve une face Opel, les flancs sculptés façon Opel, les signatures lumineuses avant et arrière d'Opel, des détails de style présents sur d'autres véhicules de la marque… Normal.

Là où on salue vraiment l'effort, c'est à l'intérieur, où ne subsiste pas la moindre trace de PSA. Opel a créé son propre habitacle, dans la veine des dernières productions de la marque. C'est harmonieux, bien présenté, bien rangé, bien propre. Agréable, sans être waouw. A l'arrière, c'est en effet assez spacieux pour accueillir au-moins deux grands adultes, et on trouve une astuce absente du 2008 comme du Mokka : une banquette 60/40 qui coulisse sur 15 cm, ce qui permet d'augmenter la taille du coffre de 410 (comme dans le 2008) à 520 litres, un record dans le segment.

Le Crossland profite aussi d'une spécificité Opel : blinder les voitures de technologies qu'on ne trouve normalement que sur des gammes supérieures. Avec en vrac la détection de piéton, la caméra de recul 180°, la lecture de panneaux routiers, la surveillance d'angle mort et de changement de bande, les phares Full LED à feux de route automatiques, la recharge Smartphone par induction et, bien sûr, le système multimédia ultra connecté avec services OnStar.

Jusque-là donc, Opel dit vrai : le Crossland est plus pratique que le Mokka. Et accessoirement, il est plus technologique que le Peugeot 2008.

Tranquille Emile!

Comme nous le disions, le Crossland X reprend exclusivement les moteurs et les boîtes de PSA. Le choix se compose donc, en essence, du 3 cylindres 1.2, soit atmosphérique 80ch, soit turbo 110 ou 130 ch. Boîte manuelle 5 pour les premiers, 6 pour le troisième et boîte auto 6 en option, mais uniquement sur le 110ch. En diesel, on retrouve le 1.6 HDI – pardon, CDTI – 100 ou 115 chevaux (contre 120 chez Peugeot, un choix fiscal d'Opel), boîte 5 pour le premier, 6 pour le second. A priori, l'essai devrait nous plaire puisque vous savez tout le bien que nous pensons de ces moteurs, surtout du 1.2 turbo 130ch. Alors en avant, on choisit celui-là!

Il ne nous faudra pas longtemps pour que dans nos tête, surgisse la question “Mais qu'est-ce qu'il se passe?”. La comparaison entre le Crossland et le 2008 est forcément inévitable et l'Opel ne donne pas cette impression de joyeuse rage ressentie au volant du français. Les accélérations sont beaucoup moins franches, les relances moins fastoches, surtout sous 1.500 tours. Boîte allongée? Réglages moteurs altérés? Non, poids augmenté, et pas qu'un peu : l'Opel accuse 155 kilos de plus sur la balance, et c'est carrément perceptible. Bon, soit. Plus d'équipement, une banquette arrière coulissante, de bons gros sièges orthopédiques, une planche de bord plus massive, tout ça… Alors gardons le moteur dans les régimes où il donne et allons voir dans les virages ce que ça dit.

C'est vrai, Opel nous avait prévenus : le truc du Crossland X, c'est le confort et la conduite bon père de famille. Mais quand-même, malgré les 150 kilos de plus, comment une plateforme qu'on connait si à l'aise en conduite engagée devient-elle presque pataude, si peu encline à nous suivre dans nos envies de godille sur route!? Confortable, ça oui, indiscutablement. Les suspensions font un travail de filtrage plus qu'honorable et même sur nos voitures de présérie, l'insonorisation est déjà soignée. Sur autoroute, à vitesse de croisière, c'est même remarquable. Mais bon, le caractère virevoltant du 2008 a disparu…

Où? La réponse nous vient plus tard, lors des discussions informelles avec les ingénieurs. En fait, le Crossland X ne repose pas sur la plateforme du 2008, mais bien sur sa version modifiée que recevra bientôt le Citroën C3 Aircross. Or, il est limpide depuis la C3 que la marque aux chevrons a décidé de revenir à ses fondamentaux. Cette variation de la plateforme est donc forcément typée confort et du coup, tout s'explique. Ce que nous nous apprêtions à décrire comme un gros défaut, un saccage des qualités du 2008, tout cela devient la preuve qu'Opel a accompli sa mission, tenu ses promesses et fait du Crossland X ce qu'il devait être : pas un Mokka X!

Conclusion

Il faut l'admettre, le Crossland diversifie l'offre d'Opel dans un seul et même segment. Les clients de la marque ont plus de choix. Mais le succès de l'un sera-t-il aux dépens de l'autre? A notre avis, même le constructeur attend de voir!
 

+

Typage confort réussi

Habitabilité, coffre

Consos maîtrisée

Contenu technologique 

Performances

Position de conduite perfectible

Le Crossland X 1.2 Turbo en quelques chiffres

Moteur : 3 cyl. turbo essence, 1.199cc; 130ch à 5.500tr/min; 230Nm à 1.750tr/min

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.212/1.765/1.605

Poids à vide (kg) : 1.274

Volume du coffre (l) : 410 – 1.255

Réservoir (l) : 45

0 à 100 km/h (sec.) : 9,1  

Prix : 20.000€ TVAC

Puissance: 130 ch

V-max : 206 km/h

Conso mixte : 5 l/100km

CO2 : 114 g/km

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