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ESSAI Kymco AK550: un sérieux challenger

Kymco a le vent en poupe et cette année il s’attaque à l’icone des maxiscooters, un certain TMAX. Annoncé à grands bruits et présenté l’automne dernier dans les différents salons européens, sera-t-il a la hauteur de ses prétentions ?

Pascal Mouton | Publié le 15 mai 2017 | Temps de lecture : 22 min

La gestation du scooter « Super Touring » à la mode taïwanaise défini comme « The Thrills of Touring » a débuté à Taiwan en juin 2013. Au salon de Milan 2014, le projet K50 est présenté officiellement à la presse. Il coïncide avec le 50ème anniversaire de la marque (d’où l’abréviation K50). Le concept « K50 » est ensuite définitivement validé au  Tokyo Motorcycle Show  en mars 2016 avant la présentation officielle de l’AK550 (AnniversarioKymco 550cc) la version définitive du concept K50 à l’Intermot de Cologne en octobre dernier. L’AK550 est désormais disponible en concession  mais nous avons eu la primeur de le tester sur l’Île de Beauté.

Lignes agressives

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Ses lignes générales sportives (une marque de fabrique Kymco) et son coté « Thrills » sont admirablement représentées par une face avant très agressive. Le phare double optique se termine par une véritable étrave prête à fendre l’air. Il est entouré de jolies signatures lumineuses full LED. L’arrière est dans le même registre avec la selle qui se prolonge par un petit dosseret agrémenté de feux à double boomerang lumineux très réussi (également LED). De profil, le Kymco est plus conventionnel, c’est un peu son coté « Touring » qui ressort ici. Pratique et fonctionnel, tendance premium. On pourrait même trouver qu’il est assez proche de son rival japonais. Un compliment en soi tant l’ensemble respire la qualité de fabrication. Un beau capot de guidon, des plastiques parfaitement ajustés, une selle amoureusement brodée, que demander de plus?

Châssis alu

Au rayon technique, l’architecture générale de l’AK550 repose sur un châssis 100% aluminium. La chasse aux kilos et une structure rigide ont motivé les ingénieurs taïwanais sur ce choix. La répartition des masses 50/50 a permis de positionner idéalement le centre de gravité. En complément du châssis, l’avant reçoit une fourche inversée de 41 mm à double T et l’arrière un amortisseur placé longitudinalement. Pour réduire de façon significative le poids suspendu, les jantes équipées de pneumatiques Metzeler Feelfree (une première pour Kymco) sont en aluminium. Le freinage est signé Brembo à l’avant avec deux disques de 270 mm pincés par des étriers à fixations radiales, le disque arrière est un 260 mm avec étrier « maison » qui commande également le frein de parking. La gestion de l’ABS est confiée à la dernière génération Bosch (9.1). Signalons également que le moteur est non suspendu et monté « rigide » sur le cadre, comme pour une moto.

Scoot Cross Plane

Tout ce petit monde est entrainé par un nouveau groupe propulseur. Un bicylindre longitudinal de 550 cm3 à refroidissement liquide. Calage à 270° (Cross Plane) et double arbre à cames en tête entraînant 8 soupapes. La puissance est de 53,5 chevaux à 7.500 tr/mn et le couple fait 55,64 Nm à 5.500 tr/mn. Des chiffres impressionnants ! Pour réduire les frictions mécaniques, la lubrification du moteur est à graissage séparé. La transmission finale à courroie est également « séparée » du moteur vu son positionnement sur le châssis. Deux modes de conduite « Full Power » et « Rain Mode » sont proposés d’origine. Le deuxième est gommé « façon 10% » avec 47 chevaux disponibles, il profite également à une version  « permis A2 » du maxiscooter Kymco.

Arsouille corsée

Pour cette prise de contact avec l’AK550, nous avons rendez-vous à Porticcio (Ajaccio) en Corse-du-Sud pour une boucle de 200 kilomètres. Vous me direz que l’on pourrait trouver pire comme terrain de jeux mais nous ne sommes pas là pour admirer le paysage (quoi que !). Au programme de cette matinée, mille et un virages pour « arsouiller » le nouveau venu taïwanais et le pousser dans ses derniers retranchements. Mais avant cela prenons la mesure « statique » de notre compagnon de randonnée. Bien campé sur sa béquille centrale, il se découvre à nous sur un fond d’azur printanier. Notre version noir mat est bien plus distinguée que la composante grise également disponible au catalogue. Le contrôle du démarrage est confié à un système « Smart Key ». Le petit boîtier à ne jamais oublier est muni d’un bouton poussoir qui commande l’ouverture électrique du coffre situé sous la selle.

Moteur ça tourne

L’emplacement habituel du contacteur à clé est remplacé par un gros bouton que l’on doit pousser et tourner en même temps. Pas facile au début de comprendre son fonctionnement mais avec un peu d’entraînement, tout rentre dans l’ordre. Quelques explications sur les nombreuses commandes au guidon sans parler du système Noodoe (voir l’encart) et me voici prêt à découvrir la fameuse sonorité tant vantée du bicylindre asiatique. Mais avant cela les petits réglages habituels pour les deux leviers de frein et les généreux rétroviseurs de forme hexagonale. Petite pression à la base du bouton poussoir (qui commande également l’ouverture du coffre) une rotation de celui-ci et go !  Aux premiers grondements du moteur, on reconnaît directement cette sonorité qui caractérise un calage « Cross Plane ». Moi j’adore!

Snif, pas de noodoe

Devant moi, trois cadrans numériques assez colorés. Celui du milieu de forme circulaire est la fenêtre d’accès au monde Noodoe. Malheureusement  je n’ai pas réussi à configurer mon vieux smartphone pour télécharger l’application nécessaire au bon fonctionnement du système. Dans ce cas précis, vous pourrez observer une double lecture (cadran à aiguille + pavé numérique) de votre vitesse instantanée.  A cela s’ajoute une petite horloge. A gauche et à droite, deux fenêtres hexagonales reprennent une multitude d’informations. Cela va de la jauge à carburant à la température moteur en passant par le témoin pour les poignées chauffantes, le compte-tour, la pression des pneus, les trips et consommations (moyenne-instantanée) ainsi que les périodes d’entretien (pour la courroie et la vidange moteur). Il y a encore un tachymètre de coloration exotique qui a sa principale utilité lorsque l’on utilise le système Noodoe.

Ambiance colorée

Ces petites touches de couleur (tableau de bord et commodo) sont assez fun, c’est bien vu de la part de Kymco qui cible certainement une clientèle « branchée ». La position de conduite me convient parfaitement, la hauteur de selle (785 mm) et le positionnement du guidon forme un triangle à géométrie variable (merci les marchepieds). La selle reçoit un petit dosseret de maintien bien agréable pour les lombaires de votre serviteur. Ce dosseret est facilement réglable avec un petit levier situé sous la selle. Le passager dispose de repose-pieds rétractables et des poignées de maintien de belle facture.

Check-list

Le basculement de la béquille centrale demande un petit effort. Le constructeur annonce 227 kg à vide auquel il faut ajouter les consommables. La bulle presque non réglable (il faut jouer un peu du tournevis) est cependant relevable de quelques centimètres mais sa hauteur en position basse me convient parfaitement (juste en dessous de mon champ de vision). J’actionne quelques commandes en guise de check-list et sélectionne par curiosité le « Rain Mode ». Pas de gros nuages à l’horizon ni de routes mouillées et le caractère moteur est à peine lissé. Le repassage au « Full Power » est possible à condition d’évoluer en dessous de 20 km/h ou à l’arrêt.

Sans broncher

En traversant Ajaccio, je constate que le Kymco est parfaitement à son aise dans la circulation. Une bonne répartition des masses (voir plus haut) et le caractère Cross Plane du moteur transforme le maxiscooter en buciartula (petit lézard corse) qui contourne ou dépose tout ce qui bouge. Sur la rocade, nous poussons un peu plus la mécanique qui se libère joyeusement avec juste un petit « faux plat » vers 5.500 tr/mn avant de reprendre de plus belle. La tenue de cap est sereine, l’AK550 ne bronche pas d’un millimètre mais je ne peux malheureusement pas le pousser dans ces derniers retranchements. Nous empruntons une départementale pour la première difficulté de la journée, le Bocca San Bastiano, un col bien connu des cyclotouristes (pourcentage moyen 3%). Pas de petit braquet ici mais une transmission CVT et une planification d’injection optimale qui propulse le maxiscooter à travers les petits lacets. L’accord des suspensions est également une réussite, autant l’avant que l’arrière travaillent à l’unisson.

La vie à bord

Le freinage est sans reproche, on « tape » sur l’avant quant il le faut. L’arrière est facilement dosable si une courbe un peu plus rapide se resserre. L’ABS se rappelle à votre bon souvenir sur mauvais revêtement et uniquement pour l’arrière. Le Golfe de Sagone pointe à l’horizon avec quelques bouts droits que le Kymco avale goulûment « pieds au plancher ». Pourtant pas trop large (je parle du plancher), l’espace réservé aux pieds est suffisant. Un petit arrêt photos et je me débarrasse de quelques bricoles que je transfère de mes poches dans les vides du même nom. L’AK dispose de deux petits compartiments pas trop mal foutu avec même une prise USB pour celui de gauche. Sous la selle, l’espace disponible est correct mais difficile d’y mettre deux casques (intégral+jet) comme indiqué dans la notice.

Stop photos

Nous traversons maintenant l’un des plus beaux paysages de l’île avec les calanques de Piana. Sur 2 km s’étirent pics et rochers grandioses où le granit orange et rose côtoie le ciel et la mer. Notre Kymco dispose de deux alliés de choix avec la béquille latérale et le frein de parking (rapidement dépliables). Je ne me prive donc pas d’arrêts multiples pour admirer et immortaliser ces calanques magiques. Depuis le départ je suis un peu embarrassé par la lecture du tableau de bord rendu parfois impossible par la luminosité ambiante. Celui de notre guide semble lui beaucoup plus lisible ! Renseignements pris l’homme nous confirme disposer d’un modèle de présérie apparemment trop lumineux. L’usine a corrigé (un peu trop) le tir et le problème devrait être réglé rapidement. La fin de notre trip approche par un petit passage à la pompe avant notre retour à l’hôtel. La consommation moyenne affichée par mon Kymco est de 4,4 litres et le réservoir (12,5 l) engloutit 9 litres pour les 200 kilomètres que nous venons de parcourir. L’autonomie devrait donc suivant la conduite et les kilos embarqués se situer vers les 250 kilomètres.

Coup d’essai réussi

Au parking de l’hôtel nous sommes rejoins par un technicien Kymco Lux au guidon d’un AK équipé sport (pot Akrapovic et pare-brise fumé court). Une série d’accessoires (grand pare-brise, tablier, dosseret passager …) seront bientôt disponibles en concession. On discute un peu technique et périodicité d’entretien, elles sont prévues tous les 5.000km (changement de courroie à 15.000km). Je lui confirme que Kymco vient de frapper un grand coup avec ce nouveau AK550 qui est à la hauteur de ses prétentions. L’avis de mes confrères est unanime et il nous tarde de le confronter à son concurrent direct, le Yamaha TMAX. Le taïwanais affiché à 9.890 euros offre un rapport prestations/prix qu’il va être difficile de bousculer.

 

Les + 

Finition en hausse

Sonorité et moteur Cross Plane

Équilibre châssis-suspensions

Prix

Les –

Coloris gris tristounet

Lecture tableau de bord,

Info température extérieur impossible sans noodoe

 

Le Kymco AK550 en quelques chiffres

Moteur : bicylindre en ligne Cross Plane 2 ACT 8 soupapes, refroidissement liquide

Puissance : 53 ch à 7.500 tr/mn (47 ch version A2)

Couple : 55,64 Nm à 5.500 tr/mn

Transmission : automatique à variation continue

Cadre : en aluminium

Suspension : fourche inversée de 41 mm à l’avant et mono-amortisseur horizontal à l’arrière

Freins : double disque de 270 mm à «étrier radial à l’av et simple disque de 260 mm à l’ar + ABS

Poids à vide : 227 kilos

Réservoir : 12,5 litres

Coloris : mat black ou steel grey

Prix : 9.890 euros

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