Si vous entrez aujourd’hui chez un concessionnaire Ford avec un budget inférieur à 30 000 euros, vous n’avez pratiquement rien à acheter, hormis le Tourneo Courier et la version la moins chère de la Puma. Avant, c’était différent : des millions de personnes ont acheté une Fiesta au cours des cinquante dernières années, par exemple, et ce fut une surprise lorsque Ford a cessé de construire ce modèle populaire en 2023. L’explication était qu’il n’y avait plus beaucoup d’argent à gagner en vendant ce type de voiture, et qu’il valait mieux se concentrer sur les SUV et les crossovers, éventuellement 100% électriques. En parlant de concentration, la Focus, autrefois aussi omniprésente, disparaîtra également de la gamme en 2025. Ce faisant, les fidèles conducteurs de Ford verront la gamme changée au point d’en être méconnaissable, puisque la Mondeo a également été retirée des rayons.
Toutefois, selon le magazine britannique Autocar, Ford revient sur ses pas et travaille d’arrache-pied sur une nouvelle petite voiture. Un successeur de la Fiesta, du moins en termes de taille, avec une carrosserie d’environ 4 mètres de long. On ne sait pas encore si le nom de l’emblématique modèle sera à nouveau emprunté. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agira d’une voiture électrique.
Nouvelle architecture
La base est une nouvelle architecture EV qui sera développée au siège de Détroit et lancée pour la première fois à la fin de l’année 2026 ou au début de l’année 2027. Elle servira de base au successeur de la Puma. Son ingénieur en chef, Alan Clarke, a une certaine expérience en la matière : il vient de chez Tesla. Il y a appris comment assembler une voiture électrique de la manière la plus rentable possible, comme en témoignent les énormes bénéfices réalisés par le constructeur automobile.
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Curieusement, Ford ne s’associe pas au groupe Volkswagen sur ce projet, comme c’est le cas pour l’Explorer et la Capri, ainsi que pour les camionnettes et les fourgonnettes. Une plateforme MEB Entry est en cours d’élaboration à Wolfsburg, pour l’ID2, entre autres, qui, en termes de taille, pourrait parfaitement servir à une nouvelle Fiesta. Cependant, Ford a décidé de suivre sa propre voie dans ce domaine, a déclaré M. Gjaja.
Construire de manière abordable
L’objectif est également de rentabiliser les coûts, ce qui n’est pas sans poser problème à Ford. « Nous sommes restés trop longtemps coincés dans le segment des véhicules abordables avec des produits qui n’étaient pas rentables, voire même déficitaires », a déclaré Marin Gjaja, responsable opérationnel de la division électrique de Ford. « Mais si vous regardez notre offre aujourd’hui, vous pouvez voir que nous n’avons plus rien dans la gamme de prix inférieure. La question est toutefois de savoir comment rivaliser avec un producteur à bas coût comme la Chine, qui déverse des voitures bon marché sur le marché par le biais d’un tapis roulant. Ce qui est déjà certain, c’est que la voiture sera équipée d’une batterie LFP (lithium fer phosphate) abordable, le type de batterie relativement bon marché qui devient rapidement la norme dans les gammes de prix inférieures.
Cela souligne le défi auquel sont confrontés les constructeurs plus traditionnels : proposer des voitures abordables à un large public, tout en gagnant un centime. Quoi qu’il en soit, il est certain que l’offre reste moins populaire, ce que le constructeur américain peut déjà constater dans ses chiffres de vente. Dans les résultats des six premiers mois dans notre pays, nous trouvons l’ancienne grande marque à une quinzième place dérisoire, derrière des marques comme Hyundai, Skoda, Kia ou Toyota. C’était inimaginable il y a à peine dix ans.
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