Économie

Les grandes marques automobiles réduisent leur budget, mais pas les salaires de leurs patrons

Alors que les grandes marques automobiles se serrent la ceinture pour financer les lourds investissements liés à la transition vers l’électrique, leurs patrons gagnent mieux leur vie que jamais. Carlos Tavares, chez Stellantis, et Luca de Meo, chez Renault, ont vu leurs salaires augmenter considérablement l’année dernière. Ce n’est pas fini car le patron de la marque au losange recevra bientôt encore plus.

Piet Andries | Publié le 22 mars 2024 | Temps de lecture : 6 min

Le grand patron de Renault, Luca de Meo, a vu son salaire augmenter de 19 % l’année dernière, pour atteindre cinq millions d’euros. Une hausse qui s’explique officiellement par « l’augmentation du nombre et de la valeur comptable des actions de performance qui lui seront attribuées en 2023 ». Et ce, alors que le groupe est confronté à un important cycle de réduction des coûts qui, dans le cadre du plan Renaulution, doit faire baisser les coûts de production de 30 % (modèles à moteur à combustion) à 50 % (voitures électriques).

Le chiffre exact de 5.297.829 euros figurant sur la fiche de paie de M. de Meo donne naturellement le vertige. Et pourtant, ce n’est qu’une bagatelle à côté du montant record que son collègue de Stellantis, Carlos Tavares, a gagné l’année dernière. Le Portugais, qui supervise 14 marques, a gagné 36 millions d’euros, soit une augmentation de 56 % par rapport à l’année précédente.

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Manifestations politiques en France

Pourtant, Stellantis n’a pas réussi à tirer son épingle du jeu partout. En fait, sur l’un de ses marchés les plus importants, les États-Unis, elle a été la seule à enregistrer un recul l’année dernière (-1,2 %), alors que ses grands rivaux Ford et General Motors ont enregistré de belles progressions.

La rémunération élevée de M. Tavares, qui est 518 fois supérieure à celle d’un employé moyen de Stellantis (106 fois dans le cas de M. de Meo), était déjà une épine dans le pied du président français Emmanuel Macron l’année dernière. Ce dernier l’a qualifiée de « choquante » et d’« excessive », suggérant qu’elle devrait être plafonnée. À l’échelle mondiale, M. Tavares figure parmi les PDG les mieux payés, toutes entreprises confondues. C’est l’une des raisons pour lesquelles les syndicats américains se sont mis en grève l’année dernière.

Si les deux patrons gagnent des sommes aussi élevées, c’est principalement grâce aux dividendes, aux primes et aux actions qu’ils reçoivent en plus de leur revenu de base. Ce salaire fixe est nettement moins élevé pour de Meo et Tavares : 1,3 million d’euros pour le premier et 2 millions d’euros pour le second. Tavares a pu empocher un surplus extra-large parce qu’il a rempli les critères de performance imposés, qui étaient principalement liés à la conversion stratégique des activités de l’entreprise (électrification), à ses bonnes performances en Europe et à la réalisation d’objectifs à long terme.

Changements en vue

Pendant ce temps, les choses se calment à l’Elysée et évoluent même en sens inverse. Le salaire élevé de Tavares a conduit Renault, dont le gouvernement est actionnaire, à augmenter celui de de Meo et de son entourage. Cela a été annoncé à la mi-février. À partir de cette année, son salaire augmentera encore, pour « être à terme mieux aligné sur le salaire des collègues », comme l’indique l’avertissement officiel sur le site web de la marque – bien qu’un vote final n’ait pas encore eu lieu. Il ne sera pas non plus multiplié par sept ; le conseil d’administration envisage plutôt une augmentation de 200 000 euros.

De l’autre côté de l’Atlantique, les PDG sont principalement rémunérés sous la forme de primes basées sur les performances, calculées de manière complexe et illimitée, ce qui est beaucoup moins le cas dans d’autres régions. Pour donner une idée : chez BMW, Oliver Zipse gagne environ 5 millions d’euros, chez Mercedes, Ola Källenius reçoit 6,5 millions d’euros, et lorsque Akio Toyoda était encore aux commandes de Toyota, il pouvait compter sur 6 millions d’euros.

Une partie des bénéfices des deux entreprises se retrouve également en jeu. Stellantis, qui emploie plus de 200 000 personnes, va distribuer 1,9 milliard d’euros à son personnel, tandis que Renault augmentera cette année de 4,5 % le salaire de ses 30 000 employés, qui sont coactionnaires à 5,2 % de leur entreprise.

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