Ce mardi soir 9 juillet, l’usine d’Audi Brussels a tenu un conseil d’entreprise extraordinaire. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Audi Brussels a annoncé en effet son intention de restructurer le site et même peut-être à terme de le fermer définitivement. Globalement, la marque a enregistré une nette baisse des commandes dans le segment des voitures électriques de luxe. Et cela va avoir un impact sur l’usine belge qui produit les Q8 e-tron et Q8 Sportback e-tron.
Chute de la demande
Il y a quelques semaines, on a appris que la production du futur Q8 sera délocalisée au Mexique dès 2027. Mais ça, c’était avant. Car, entretemps, la demande s’est encore réduite, ce qui pousse aujourd’hui Audi à stopper plus tôt que prévu la production du modèle, celui-ci ne pouvait du reste pas rivaliser avec le nouveau Q6 e-tron bâti sur la Premium Platform Electric qui est techniquement plus avancée. Il n’y a donc aucune raison de continuer la construction du Q8. Audi Brussels se trouve donc pris en étau et l’usine belge construit donc le « mauvais » modèle au mauvais moment. L’an dernier, 53.555 voitures ont encore été assemblées à Forest, mais cette année, ce sera moins de la moitié et seulement 6.000 en 2026, selon les projections. Selon les informations récoltées par De Tijd, la production d’Audi Forest devrait s’arrêter 2025.
De ce fait, la direction a annoncé au personnel le début du processus d’information et de consultation avec les syndicats, conformément à la loi belge. Depuis la fermeture de Renault Vilvorde, les entreprises sont légalement tenues d’entamer cette procédure. Il s’agit pour la direction de s’entretenir avec les partenaires sociaux des solutions potentielles pour le site. Il s’avère que les 3.000 travailleurs perdront quoi qu’il advienne leur emploi. Selon De Tijd, 1.410 emplois devraient déjà être supprimés en octobre.
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Audi joue la carte de la transparence et n’exclut par que la fermeture définitive de l’usine pourrait aussi intervenir prochainement. « Le processus d’information ne signifie toutefois pas qu’une décision a déjà été actée », a déclaré Volker Germann, PDG d’Audi Brussels. « Néanmoins, cette nouvelle reste difficile à accepter pour nos collaborateurs ainsi que pour moi-même. Il est important d’avoir un dialogue transparent et constructif. Nous tiendrons compte de toutes les perspectives. »
Quelles alternatives ?
Plusieurs scénarios sont aujourd’hui envisagés pour sauver le site d’Audi Brussels. Il est possible que des voitures d’autres marques du groupe Volkswagen puissent y être produites. Dans le passé, il faut se souvenir que le site a déjà produit des modèles Volkswagen, Seat et même Porsche. Une autre issue pourrait tenir dans le fait qu’Audi Brussels ne produise plus que des composants (des batteries par exemple) et cesse donc d’être une usine d’assemblage de véhicules en tant que telle.
Problèmes structurels
Selon Audi, le site de Bruxelles présente néanmoins des problèmes structurels. L’organisation de l’usine est en effet difficile à modifier en raison de son environnement urbain. Par ailleurs, l’usine est située entre une route et une voie ferrée, ce qui rend aussi les besoins d’extension difficile. Selon Audi, les coûts de production restent aussi trop élevés par rapport à d’autres sites. Après Renault Vilvoorde (1997), Opel Anvers (2010) et Ford Genk (2014), la Belgique perdra-t-elle aussi Audi Brussels ? Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, ça ne s’annonce vraiment pas bien.
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