Ce n’est pas un secret : le groupe politique Ecolo/Groen souhaite augmenter le nombre de journées sans voiture à Bruxelles et, probablement aussi, dans d’autres parties du pays. À l’issue de la journée sans voiture de septembre dernier, la ministre de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), avait déjà annoncé son intention d’organiser deux journées sans voiture en 2023 et, apparemment, les pourparlers étaient déjà en cours avec les différents bourgmestres.
Pour rappel, l’idée d’organiser plus qu’une journée sans voiture par an n’est pas neuve puisqu’en 2008 déjà, l’ancien ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet (one.brussels), avait déjà fait part de son enthousiasme. Et d’autres parties prenantes sont aussi favorables, comme le secteur de l’HORECA qui voit d’un bon œil les gens qui se baladent et consomment (du moins lorsqu’il fait beau) ainsi que le Parlement régional qui avait apporté son soutien à cette perspective afin de lutter contre la pollution de l’air.
Pas assez d’argent
Avec ces constats positifs, Elke Van den Brandt (Groen) a donc proposé d’organiser non pas une, mais bien deux journées sans voiture à Bruxelles en 2023. Et le couperet vient de tomber : c’est non, car les bourgmestres des 19 communes estiment que la compensation financière n’est pas assez importante.
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Car lors d’une journée sans voiture, ce sont les communes qui sont en première ligne. Ce sont en effet elles qui doivent financer la mobilisation plus importante des agents de police, mais aussi l’installation des barrières Nadar par exemple par le biais des services communaux, et ce sont encore elles qui doivent assumer le coût des diverses animations proposées lorsqu’il y en a.
Une autre journée le 23 mai 2023 ?
Elke Van den Brandt a donc proposé aux bourgmestres une nouvelle journée sans voiture en date du 23 mai 2023, date justement de la fête de l’Iris. Dans sa négociation, la ministre propose aussi une compensation financière pour soutenir les coûts encourus par les communes. L’enveloppe budgétaire serait fixée à 740.000 euros dont la moitié environ (300.000 euros) serait destinée à Bruxelles Mobilité pour gérer la fermeture des entrées de la ville et des tunnels, rapporte le journal Le Soir. Le reste du budget serait réparti entre les différentes communes pour l’organisation des animations ainsi que de celle relative aux dérogations accordées aux automobilistes devant se déplacer pour raisons impérieuses.
Une nouvelle proposition bientôt ?
Pour les bourgmestres, ce montant est bien trop faible, car rien que pour les dérogations à accorder, les budgets communaux tournent déjà entre 6.000 et 35.000 euros. Pas question donc pour eux de mettre la main au portefeuille – et encore moins dans ce contexte de crise où les CPAS, financés par les communes, sont fortement sollicités. Bref, pour les autorités communales, c’est à la Région d’assumer l’entièreté du coût de cette nouvelle journée sans voiture et cela ne paraît pas négociable.
De ce fait, les bourgmestres ont notifié au cabinet d’Elke Van den Brandt le coût total d’une telle opération. Et ils ont spécifié qu’il n’était pas question pour eux de prendre quoi que ce soit en charge. Certains d’entre eux militent d’ailleurs pour donner la priorité aux améliorations des infrastructures dédiées aux vélos ou autres, plutôt que de dépenser de l’argent dans des opérations de communication éphémères.
Ce qui, sur le fond, est plutôt justifié. Reste à voir quelle sera la réponse de Elke Van den Brandt. Étant donné son enthousiasme pour les journées sans voitures, on imagine qu’elle reviendra avec des solutions.
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