Souvent, les enquêtes publiées autour de la mobilité concernent les automobiles, les vélos ou encore les trottinettes électriques. Et, jusqu’ici, personne ne s’était jamais vraiment intéressé aux piétons. C’est pour cela qu’il y a quelques semaines, le premier grand baromètre national des piétons a été lancé conjointement par les associations de promotion de la marche des piétons comme « Tous à Pied », « Voetgangersbeweging » et « Walk.brussels ». Vu l’intérêt de la chose, c’est le Service Public Fédéral Mobilité et Transports qui a financé le sondage.
Au total, ce sont plus de 13.500 piétons qui ont été interrogés en Belgique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec une cote globale de 10,4/20 au terme de l’enquête, ceux-ci ne sont pas vraiment ravis de leur condition.
Un espace public déficient
D’emblée, une information ressort de l’enquête au sujet du bien-être des piétons : 70% d’entre eux estiment que les espaces publics sont mal pensés et mal aménagés pour les déplacements et notamment les usagers qui ont plus de difficultés comme les personnes âgées ou à mobilité réduite, mais aussi les familles qui utilisent des poussettes pour leurs jeunes enfants. Deuxième enseignement : la sécurité des déplacements qui reste déficiente. En toute logique, ce sont les femmes qui se sentent le moins en sécurité (64%). C’est un peu moins le cas pour les hommes (49%).
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En outre, 80% des répondants pointent du doigt de manque d’aménagements pour garantir le confort des piétons. Il n’y a ainsi nulle part de toilettes, d’abris en cas d’averse, de bancs ou de distributeurs d’eau potable. Par ailleurs, 69% des piétons interrogés indiquent aussi qu’ils sont gênés par les nuisances sonores et les gaz d’échappement des véhicules lorsqu’ils marchent.
De nouvelles infrastructures nécessaires
L’enquête montre qu’au niveau des infrastructures, la première attente des piétons est de leur restituer un peu d’espace, notamment par le biais de trottoirs plus larges, mieux entretenus, sécurisés et désencombrés. On a déjà pu voir que la déferlante de trottinettes électriques n’a pas aidé à améliorer la situation. Cela dit, les piétons trouvent que leur route est aussi entravée par les poubelles, les vélos, les horodateurs et même des panneaux publicitaires. Il y a donc beaucoup de travail.
L’enquête a aussi demandé aux sondés des pistes d’amélioration. Et selon ceux-ci, plusieurs chantiers sont à envisager. Il faudrait des trottoirs plus larges, mieux entretenus et sécurisés et désencombrés (82%), mais aussi constituer un réseau piéton complet avec des itinéraires et des traversées sûrs (74%), des cheminements piétons plus agréables avec de la végétation par exemple (69%), faciliter l’accès à pied des lieux et plus d’équipements pour les piétons (67%) et, enfin, mieux séparer les piétons des vélos et trottinettes pour plus de sécurité (66%).
Bientôt des actions du gouvernement ?
Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo) a pris acte de cette enquête et il consent qu’il y a lieu de déployer des efforts pour mieux protéger les piétons. Avec cette enquête, le ministre indique aussi que les villes et communes de Belgique disposent maintenant d’une forme d’état des lieux et qu’elles peuvent donc agir concrètement sur cette base de travail. « Nous avons toutes et tous intérêt à travailler ensemble à tous les niveaux politiques pour encourager encore plus de gens à marcher plus souvent. C’est bon pour la santé, pour la mobilité et pour le climat », a conclu le ministre. Reste que le travail est évidemment colossal. Car en matière d’aménagement du territoire, il ne faut pas penser à un moment donné à privilégier tel ou tel usager, mais de trouver une solution globale qui prenne en considération les besoins de tous et qui réserve à chacun une juste place au sein de l’espace public.
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