La voiture de société est régulièrement critiquée ces dernières années : elle cause trop d’embouteillages et les employés n’en ont pas tous besoin. Cela dit, il est malgré tout trop simpliste d’attribuer le problème de la congestion dans notre pays à la voiture de société. Cette hypothèse est d’emblée démentie par un constat : plus de la moitié des travailleurs du secteur privé se rendent au travail avec leur propre véhicule. Mais alors qu’en est-il ? SD Worx a mené une enquête auprès de 670 chefs d’entreprise et responsables du personnel de PME en juin 2024 pour en savoir plus.
Principalement des voitures de fonction
Première chose : la moitié des PME (54%) offre une voiture de société à son personnel, mais la moitié de ces entreprises comptent toutefois moins de 3 voitures dans leur parc. Il convient toutefois de noter que l’enquête se concentre sur les petites et moyennes entreprises (de 1 à 250 employés). Or, on sait que les voitures de société sont plus présentes dans les plus grandes entreprises. C’est assez logique du reste.
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En moyenne, les PME interrogées disposent de six voitures de société. Et il apparaît que, contrairement aux idées reçues, la plupart des employés ont besoin de leur voiture pour accomplir leur travail. Ces voitures sont principalement utilisées par des fonctions commerciales ou de clientèle et elles sont donc à part entière des « voitures de fonction ». En Flandre, 60% des voitures de société sont des voitures de fonction et donc pas des voitures « salaire » comme on les qualifie trop souvent, et même près de 70% à Bruxelles et en Wallonie.
« Ceux qui qualifient toutes les voitures de société de voitures « salaire » ignorent tout de la réalité », estime Anneleen Verstraeten, conseillère PME chez SD Worx. « Une voiture de société ou de fonction reste avant tout un outil de travail. Tous les clients ne sont pas accessibles en transports publics ou à vélo. Dans une petite PME versée dans les services par exemple, il faut rapidement au moins trois voitures de société : une pour le représentant, une pour le gérant et une pour le technicien. »
Des coûts 30% plus élevés
SD Worx note aussi que les PME font de gros efforts financiers pour rendre leur parc automobile plus écologique. Actuellement, 14% des voitures de société sont électriques et 28% sont des hybrides. Au total, 58% fonctionnent encore avec des carburants fossiles. L’enquête révèle également que de nombreuses entreprises doivent faire face à des coûts plus élevés pour leurs voitures de société. En moyenne, les coûts ont augmenté de 30%. Par rapport à il y a trois ans, la majorité des budgets des PME consacrés aux voitures ont augmenté (47% des répondants) ou sont restés inchangés (44% des répondants). Seuls 9% des entreprises sondées avouent avoir vu leurs coûts diminuer. Pour sept PME sur dix, l’augmentation est principalement due à la hausse des prix de leasing des voitures électriques.
Des employés mécontents
L’augmentation du prix des voitures de société n’est pas sans conséquences. Quatre PME sur dix déclarent ne plus pouvoir garantir aux employés une voiture de la même catégorie de voiture à l’avenir. À la question « Vos employés sont-ils mécontents parce que la voiture de société électrique est de plus en plus petite ? », 22,3% ont répondu par la positive.
Malgré une fiscalité favorable, plus de la moitié (55%) des PME retardent encore leur passage à la voiture électrique. Car elles identifient encore trop d’obstacles. Il y a deux ans, « seulement » 49% des PME adoptaient cette attitude attentiste. Un score remarquable donc, car les immatriculations de voitures de société électriques en Belgique affichent une solide croissance depuis l’adaptation de la taxe sur les véhicules en juillet 2023. D’ailleurs, 45% des dirigeants de PME pensent que la part des voitures électriques continuera à augmenter à l’avenir.
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