Les pots d'échappement des voitures électriques n'ont jamais vraiment disparu. Les marques à l'image sportive engagent des ingénieurs du son (ou des musiciens de renom, comme BMW avec Hans Zimmer) pour ajouter des bruits d'échappement à leurs voitures de nouvelle génération, malgré le silence de la batterie d'entraînement que beaucoup considèrent comme un avantage. Même dans le design de certaines voitures électriques, on peut encore déceler des traces d'échappement. Regardez de près le pare-chocs arrière de l'Audi E-Tron originale et ses doubles empattements qui semblent illustrer la disparition du tuyau d'échappement.
Spectacularité
Quoi qu'il en soit, il s'agit là de gadgets. Pour le géant de l'automobile Stellantis, il s'agit de quelque chose de complètement différent. En début d'année, le groupe a déposé auprès de l'office américain des brevets (USPTO) une demande de brevet pour un système d'échappement physique destiné à ses modèles électriques des marques Dodge, Jeep et RAM. Cela semble absurde. Un peu ridicule même. Mais le groupe a mis au point une technologie qui, selon lui, pourrait sauver des vies. En effet, la sortie concerne un système innovant qui devrait permettre d'évacuer les gaz dangereux en cas d'incendie de la batterie.
Les batteries des véhicules électriques sont généralement sûres. Le risque d'incendie est même inférieur à celui des voitures à moteur à combustion interne, mais ce danger n'a pas disparu. Et si les cellules prennent feu, cet incendie est assez difficile à éteindre en raison du gel liquide indiscipliné dans les batteries moyennes et des températures élevées (surtout pour les voitures électriques, les pompiers utilisent des conteneurs d'immersion). En raison de leur caractère spectaculaire, ces incendies sont également plus souvent médiatisés.
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Le phénomène dangereux qui peut se produire est ce que l'on appelle en termes techniques « l'emballement thermique ». Dans ce cas, la température d'un élément de batterie augmente de manière incontrôlée, ce qui peut entraîner une réaction en chaîne et la formation de gaz inflammables tels que l'hydrogène, le méthane, le propane, le butane, etc. Lorsque ces gaz entrent en contact avec des températures élevées, le risque d'incendie est encore plus grand.
Comme un convertisseur catalytique
Les voitures électriques sont déjà équipées de systèmes sophistiqués de gestion de la batterie et de refroidissement pour éviter de tels incidents. Mais on n'est jamais trop sûr. Stellantis opte désormais pour une mesure de sécurité supplémentaire : un système d'échappement qui draine et traite les gaz toxiques avant qu'ils ne déclenchent la réaction en chaîne mentionnée ci-dessus. Le système réduit également la pression croissante à laquelle la batterie doit faire face.
Le concept rappelle celui du convertisseur catalytique utilisé dans les véhicules à moteur à combustion interne. Dans la demande de brevet, Stellantis décrit une série de « zones de traitement » qui neutralisent chimiquement les gaz émis. Cela permet non seulement d'éviter l'aggravation d'un incendie de batterie, mais aussi d'accroître la sécurité des services d'urgence lorsqu'ils sont confrontés à la tâche délicate de l'éteindre.
Le moment choisi n'est pas une coïncidence. Les quatre nouvelles plateformes STLA de Stellantis sont conçues pour accueillir à la fois des moteurs à combustion interne et des groupes motopropulseurs électriques, de sorte que l'architecture s'adaptera automatiquement aux composants nécessaires.
Également pour l'Europe ?
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'un fabricant cherche une solution aux incendies de batteries. En 2019, Bosch a proposé un système dans lequel de petits explosifs coupent l'alimentation électrique de la batterie en cas de défaillance. Les pyrofusibles modernes (fusibles de sécurité pyrotechniques) dans les voitures électriques fonctionnent également sur ce principe. L'accent est mis ici sur le contrôle des dommages plutôt que sur la prévention.
On ne sait pas encore si et quand Stellantis appliquera le système d'échappement aux véhicules de série. On ne sait pas non plus s'il fera également son apparition dans des marques européennes telles que Peugeot, Citroën, Opel et Fiat. En outre, les batteries à l'état solide, qui sont moins inflammables que la technologie lithium-ion actuelle en raison de l'absence de gel liquide, se profilent également à l'horizon. Mais en attendant l'adoption plus large de nouveaux types de batteries, un « pot d'échappement » pour les voitures électriques pourrait constituer une solution provisoire à un problème de sécurité réel, bien que rare.
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