Les batteries des voitures électriques en stationnement pourraient être en or pour le réseau électrique du futur, selon une étude de l’Institut Fraunhofer, commandée par l’ONG Transport & Environment (T&E). En les utilisant pour amortir les pics et les creux de la production d’électricité des éoliennes et des panneaux solaires, elles devraient permettre à l’Europe d’économiser un peu moins de 10 milliards d’euros par an d’ici à 2030. D’ici 2040, ce montant s’élèverait déjà à environ 22 milliards d’euros, selon les calculs.
Toutefois, cela n’est pas possible actuellement. L’alimentation tampon nécessite un système véhicule-réseau (V2G), un boîtier de charge bidirectionnel. Ce système permet non seulement d’injecter de l’énergie du réseau dans un véhicule électrique, mais aussi de réinjecter de l’électricité dans le réseau en sens inverse. Une norme européenne est attendue à ce sujet, et Synergrid, la fédération belge des gestionnaires de réseau, attend également cette homologation.
Pour être clair : V2G n’est pas la même chose que V2H, ou vehicle-to-home, où la voiture peut servir de batterie domestique lorsqu’elle est branchée, alimentant par exemple la machine à laver le soir. Les deux termes sont parfois confondus sous l’appellation « charge bidirectionnelle ».
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De nombreux panneaux solaires
Avec un système V2G performant, l’Europe pourrait installer, d’ici à 2040, 40 % de panneaux solaires supplémentaires par rapport à l’absence d’un tel système. Cela représente une capacité de production supplémentaire de 430 gigawatts, soit deux fois plus qu’aujourd’hui. Comme les VE peuvent tamponner cette production, moins de centrales nucléaires, au charbon et au gaz seront nécessaires pour fournir de l’électricité 24 heures sur 24, même par temps nuageux ou sans vent.
La production d’électricité étant tamponnée et donc stabilisée, 9,8 milliards d’euros peuvent également être économisés pour renforcer le réseau de distribution européen. T&E mentionne immédiatement que le renforcement du réseau est de toute façon nécessaire et que le V2G ne peut pas nécessairement le remplacer.
Selon l’étude, les voitures électriques pourraient contribuer à hauteur de 9 % à la production annuelle d’électricité d’ici 2040 en tant que tampon, ou devenir le quatrième fournisseur d’électricité par ordre d’importance. Aux heures de pointe, elles devraient même être en mesure de répondre à 15-20 % de la demande.
Qu’en est-il de la durée de vie ?
Il est intéressant de noter que Fraunhofer affirme également que le V2G peut augmenter la durée de vie de la batterie de 9 % par rapport à une charge et une décharge normales. En effet, la batterie se trouve plus souvent dans sa « zone idéale », entre 20 et 80 % de charge, et moins souvent à pleine charge ou à pleine décharge.
Cela va à l’encontre des hypothèses précédentes, selon lesquelles une batterie vieillit tout simplement plus vite, en raison de charges et de décharges plus fréquentes.
Il est impossible d’estimer le gain concret pour l’utilisateur privé. Il dépend non seulement de la situation personnelle de chacun, par exemple de la présence de panneaux solaires, mais aussi de la structure tarifaire d’un système V2G. Après tout, combien recevrez-vous lorsque vous mettrez un kilowattheure de votre VE sur le réseau ?
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