Régulièrement, le système des voitures de société est décrié pour son caractère inégalitaire. En effet, les travailleurs qui en bénéficient jouissent d’un grand avantage financier puisqu’ils peuvent utiliser cette voiture à des fins privées. Certes, il leur faut payer un ATN pour cette utilisation privée, mais celle-ci, comme celui-ci n’est pas basé sur un kilométrage, l’économie pour les bénéficiaires est franchement importante comparativement à un travailleur qui doit payer lui-même son automobile. La preuve : on estime en effet que l’avantage tout nature coûte en moyenne 188 euros par mois aux bénéficiaires. Une sacrée différence avec le coût réel d’une voiture.
Pour rappel, le système des voitures de société a été introduit pour alléger la taxation sur le travail, mais aussi pour soutenir à l’époque l’industrie automobile en Belgique qui abritait de nombreuses usines (Renault, Opel, Ford, Volkswagen, Volvo). Mais malgré les fermetures des chaînes de production, le dispositif est resté en place et il est aujourd’hui utilisé par le gouvernement pour accompagner la transition vers la voiture électrique puisque seule cette dernière sera déductible dans les prochaines années. Mais là, encore, il y a matière à discussion puisque seule une frange des travailleurs est accompagnée dans cette transition et, en l’absence de prime à l’achat fédérale, qui n’est pas équitable.
De plus en plus de bénéficiaires
Selon les derniers chiffres de l’Office national de sécurité sociale, les travailleurs qui bénéficient d’une voiture de société sont toujours plus nombreux en Belgique. Ils étaient ainsi 558.404 à la fin 2023, soit une augmentation de +8,9% par rapport à janvier 2022. S’il y a clairement une demande de la part des travailleurs, on remarque que les employeurs sont aussi toujours plus nombreux à proposer ce type de rémunération : au cours des deux dernières années, ils sont en effet 2,3% de plus à l’inclure dans le package de rémunération, soit 58.460 employeurs.
Sans surprise, ce sont les voitures électriques – les plus déductibles – qui se taillent la part du lion : au 4e trimestre 2023, leur part était de 80%. La part de moteur à combustion est passée à moins de 20% (18,2%). La part des moteurs thermiques dans le total du parc de voitures de société en circulation est ainsi passée de 82,3% il y a deux ans à 60%. Ce succès de la propulsion électrique vaut aussi pour les utilitaires qui, sur la même période étaient à 37,2% électriques et 44,5% hybrides. Là aussi, un changement s’amorce.
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Bien entendu, en lieu et place de la voiture de société, les employeurs peuvent proposer un budget mobilité qui permet de remplacer la voiture par une moins polluante ou de la troquer contre des abonnements aux transports en commun pour toute une famille, une intervention dans ses frais de logement (à condition qu’il soit à moins de 10 km du lieu de travail) ou du cash, tout simplement. Mais ce budget mobilité ne séduit pas. Ou peu. Les travailleurs sont en effet 8% à le choisir et quand ils le choisissent, ils demandent préférentiellement des abonnements aux transports en commun ou une intervention dans la location ou le crédit hypothécaire.
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