Récit des faits : dimanche 6 novembre, 15h40. Alors que Nikolay Gryazin se dirige vers la victoire dans le rallye du Condroz, un drame se déroule sur le parcours. Sur la chaussée glissante, la voiture de rallye portant le numéro 22 dérape dans la rue Alphonse Nicolas à Moha, un village de la commune liégeoise de Wanze. La Skoda d’Emeric Rary et de son copilote Fabrice Henry sort du virage, heurte un mur, est catapultée dans les airs et atterrit sur le flanc dans un jardin sur quelques spectateurs. Margaux (16 ans) et Romain (18 ans) sont tués sur le coup. Ils se trouvaient dans une zone interdite au public.
Trop dangereux dans les villages ?
Cela ouvre bien sûr toute une discussion : les voitures de rallye traversent souvent des champs, des villages et des zones résidentielles à des vitesses bien supérieures à 100 km/h, avec toujours le risque d’un accident. C’est inévitable dans un sport moteur. Seulement, l’opposition est plus forte de la part des riverains qui ne supportent plus le danger potentiel, le bruit et les nuisances dans leurs rues. Une attitude compréhensible qui doit évidemment être prise en compte.
Dans le même temps, les organisateurs de rallyes consacrent beaucoup d’efforts aux mesures de sécurité afin de limiter les risques pour les pilotes et les spectateurs. Les endroits dangereux qui ne sont pas accessibles au public sont importants ici. Mais les spectateurs les bafouent souvent, comme ce fut le cas à Moha, où les deux décès ont eu lieu.
« En tant qu’organisateurs, nous avons suivi toutes les règles de sécurité », explique Benoît Galand, attaché de presse du Rallye du Condroz. L’incident s’est produit dans un lieu public, donc il y a toujours une possibilité d’y arriver. Nous ne pouvons pas mettre un steward tous les cinq mètres. Ces derniers ont demandé aux spectateurs de se déplacer, les policiers sont même intervenus à un moment donné. Nous attendons toujours des informations supplémentaires de la part des témoins qui étaient là et de la caméra dans la voiture. »
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Nouveau concept de course ?
La police enquête toujours sur les circonstances exactes de ce dramatique accident, mais il semble qu’un groupe de jeunes turbulents se trouvait dans le secteur tout l’après-midi. L’organisation leur a fait des remarques à plusieurs reprises et leur a demandé de quitter les lieux parce que le danger était réel, mais ils ne l’ont pas fait, rapporte HLN.be.
Hugo Van Opstal, attaché de presse du championnat belge des rallyes, a souligné que d’énormes efforts avaient été faits dans le monde des rallyes pour améliorer la sécurité. Par exemple, dès 1995, après un accident à Ypres au cours duquel une voiture de rallye avait percuté des enfants, un arrêté royal a été rédigé pour imposer des règles strictes aux organisateurs. « La sécurité lors des rassemblements n’est pas aussi dramatique qu’on le dit souvent. Il existe des règles de sécurité strictes concernant la distance à laquelle les spectateurs doivent se tenir, l’endroit où ils doivent se tenir et les zones interdites, qui sont juste calculées pour le cas où une voiture sortirait de la piste », a déclaré Van Opstal.
Il reste maintenant à voir quelle sera la réaction du gouvernement et si les rassemblements peuvent de toute façon avoir lieu sur la voie publique ou dans les zones résidentielles. Il s’agira de trouver un bon compromis entre des épreuves spéciales spectaculaires et un cadre qui sache assurer la sécurité des spectateurs en toutes circonstances.
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