Amende

Pourquoi de nombreux automobilistes trichent avec l’AdBlue ?

C’est un peu comme pour le filtre à particules : de plus en plus de Belges fraudent à l’AdBlue, cet additif utilisé pour dépolluer les moteurs Diesel. Voici leurs motivations, mais aussi ce qu’ils risquent devant la justice…

David Leclercq David Leclercq | Publié le 16 févr. 2024 | Temps de lecture : 7 min

Tous les conducteurs de voitures Diesel (ou presque) connaissent l’AdBlue, cet additif que l’on ajoute dans un réservoir séparé et qui permet au catalyseur DeNox de fonctionner en supprimant près de 90% des oxydes d’azote émis, ces polluants très violents qui attaquent les voies respiratoires. Ces dispositifs sont obligatoires depuis plus années sur les voitures neuves et ils ne sont pas trop contraignants puisqu’il suffit de remplir le réservoir ad hoc tous les 10.000 ou 20.000 km selon les modèles.

Mais la réalité est un peu plus complexe, car nombreux sont les utilisateurs à connaître des problèmes. Manifestement, le système de dépollution DeNox s’avère fragile et des pannes surviennent en général après 3 ou 5 ans. Cela se traduit par des messages au tableau de bord du type « défaut antipollution » et, plus ennuyeux, parfois l’impossibilité de démarrer le véhicule qui se met alors en sécurité. Selon Test Achats, les plaintes se multiplieraient ces derniers mois. L’organisme aurait ainsi reçu plus de 3.000 plaintes d’automobilistes concernés par le sujet sur des marques très diverses comme Citroën, Peugeot, Opel, Audi, Mercedes, BMW ou Renault.

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Quel est problème ?

En fait, le défaut et les pannes indiquent que le réservoir d’AdBlue est vide alors que ce n’est pas le cas. De ce fait, le dispositif bloque la consigne de démarrage. Pour l’automobiliste, il faut alors se rendre dans un garage. La solution la plus courante consiste à remplacer le réservoir tout entier, mais cette opération coûte vite jusque 1.200 euros. Pire : le remplacement de tout le dispositif et son nettoyage coûtent même 2.000 euros chez un spécialiste. Une note salée et qui ne garantit même pas un parfait fonctionnement sur le long terme par la suite. De nombreux témoignages ont remonté le fait que certains conducteurs se sont retrouvés en rade moins d’un an plus tard après une intervention.

AdBlue indicator

Confrontés à cette problématique récurrente, les automobilistes adoptent de plus en plus les pratiques des chauffeurs routiers. Ces derniers déconnectent en effet souvent le dispositif d’AdBlue pour économiser du carburant et des frais puisque l’additif a un coût. Sur internet, les garagistes qui proposent ce service aux particuliers sont dès lors de plus en plus nombreuses. Leur intervention : supprimer le logiciel de pilotage de l’AdBlue. L’opération ne prend qu’une paire d’heures et elle coûte environ 300 euros pour avoir l’esprit tranquille.

Pas inquiété au contrôle technique

Sur internet, les conseils et solutions pour supprimer le fameux logiciel AdBlue se bousculent. Ils permettent de supprimer l’envoi des informations vers l’ordinateur de bord. D’autres dispositifs sont aussi proposés, comme un petit réservoir factice qui prend la place du réservoir initial et trompe l’électronique, car ce module envoie l’information d’un remplissage du réservoir à 75% et ce constamment.

Ces dispositifs sont redoutables, car ils trompent aussi les agents et appareillages du contrôle technique qui n’y voient que du feu. D’autant qu’aucun témoin de défaut ne s’affiche au tableau de bord. Ni vu ni connu.

De grosses amendes

La parade semble donc parfaite. Si ce n’est qu’un dispositif AdBlue fonctionnel est exigé par l’Europe. Ne pas en disposer constitue donc une fraude environnementale. En cas de découverte, les sanctions pour l’automobiliste sont particulièrement dures puisque des amendes de 2.500 euros peuvent être infligées, comme l’a confirmé la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), à nos confrères de HLN. La ministre est aussi consciente du caractère indétectable de cette fraude au contrôle technique, mais elle assure aussi travailler sur l’acquisition de nouveaux dispositifs qui pourraient les débusquer.

La police fédérale utilise ainsi un camion dit « renifleur », capable de détecter les niveaux de NOx inhabituels pour les camions. Et ce dispositif pourrait être étendu aux voitures particulières. Le problème, c’est qu’en court-circuitant le dispositif AdBlue, l’automobiliste pollue à des niveaux qui ne sont aujourd’hui plus acceptables. N’oublions pas que les oxydes d’azote tuent les personnes âgées, provoquent des lésions dans les poumons des enfants et qu’ils sont aussi responsables des pluies acides… Cela dit, il est aussi intolérable que les autorités n’obligent pas les constructeurs à assumer une garantie étendue qui couvre ces systèmes essentiels à la santé publique. Des pannes aussi chères à assumer qui se produisent au cours des 5 premières années de la vie d’une automobile, c’est tout simplement inacceptable.

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