L’objectif européen du « zéro émission » pour les véhicules à l’horizon 2035 est-il une utopie ? Pour la Cour des comptes de l’UE, la réponse est clairement oui. Dans un rapport pour le moins révélateur, la Cour lance même un avertissement sévère aux autorités de l’Union. Pietro Russo, responsable de l’audit réalisé a déclaré que « l’Union européenne a réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans de nombreux domaines au cours des 30 dernières années. Cependant, les émissions de CO2 provenant du secteur des transports ont continué à augmenter et, en 2021, elles représentaient 23% du total des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne. » Il faut noter que les voitures particulières sont responsables de plus de la moitié de ces émissions.
Pour la Cour des comptes, l’échec est donc retentissant : malgré des réglementations de plus en plus strictes, le parc automobile européen stagne et il émet autant de CO2 qu’il y a 12 ans ! Et la Cour détaille : les émissions sont restées stables pour les voitures alimentées au Diesel tandis qu’elles auraient baissé de seulement -4,6% au cours des dix dernières années pour les modèles essence. C’est évidemment peu.
Trop de voitures thermiques ?
La Cour des comptes pense que la voiture électrique constitue toujours la solution aux émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports – en tout cas pour la part de la voiture particulière. Mais la voiture électrique tarde à s’imposer et ce sont toujours les voitures thermiques qui dominent le marché. La Cour juge que c’est un problème, même si elle consent que la tâche de remplacement des voitures plus émettrices est immense.
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Le rapport pointe aussi du doigt les constructeurs automobiles et il les soupçonne clairement d’exploiter toutes les failles de la réglementation, comme ça a d’ailleurs été le cas dans l’affaire du Dieselgate. Mais malgré la mise en place de nouvelles procédures plus strictes (WLTP), le constat est là : rien n’a changé.
Les hybrides à jeter ?
La Cour estime que les voitures hybrides qui sont souvent présentées comme une bonne alternative au full thermique, mais qu’au final, elles n’apportent rien, car leur consommation est nettement plus élevée dans la réalité que dans les laboratoires. On a envie de répondre : bienvenue dans la réalité !
Bien entendu, la Cour note la récente augmentation des ventes de voitures électriques, mais elle constate aussi qu’il reste de nombreuses entraves à son adoption, comme le réseau de recharge (70% des bornes en Europe sont concentrées en France, en Allemagne et aux Pays-Bas), mais aussi l’accès aux matières premières pour les batteries. Bien évidemment, le rapport épingle aussi les prix de ces automobiles, mais il ne fait toutefois aucune recommandation pour inciter les autorités à mettre en œuvre une politique incitative.
La Cour est-elle déconnectée ?
La Cour des comptes est donc très critique. Mais elle oublie aussi de prendre en considération un paramètre fondamental : les normes plus strictes (WLTP) ne sont que récentes et, aujourd’hui, la moyenne d’âge d’une automobile dans l’Union est de… 12 ans ! Pourquoi ? Tout simplement parce que les citoyens se trouvent dans une situation économique de plus en plus précaire qui n’incite naturellement pas à acheter les dernières productions automobiles vertes.
N’oublions pas que l’inflation a joué un rôle. Faut-il rappeler que le prix des automobiles a augmenté dans certains cas de 41% au cours des 4 dernières années et principalement chez les petites voitures censées être plus accessibles ? Ça, le rapport n’en fait pas mention. Pas plus que des crises successives (Covid, énergie, matières premières, inflation…) qui ont asséché les finances des États. Quoi qu’il en soit, ce rapport n’a du reste aucune valeur contraignante pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Alors quoi ?
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