Après des années de mondialisation à tout va, le commerce international se tend fortement ces dernières semaines. En cause : la domination chinoise dans presque tous les domaines et qui aboutit aujourd’hui au retour de politiques protectionnistes. Le secteur automobile est lui aussi largement touché, car la Chine menace de faire déferler ses voitures électriques partout dans le monde, l’empire du Milieu ayant pris une sérieuse avance sur cette technologie.
Pour protéger son industrie, les USA ont levé en 2024 sous Biden des droits de douane de 100%, une mesure qui va encore se renforcer fin janvier 2025 avec Donald Trump qui va en rajouter une couche avec un pourcentage encore plus élevé de taxes à l’importation sur les produits venant du Mexique, du Canada et de Chine. En Europe, la partition n’est pas très différente puisque des droits de douane ont aussi été levés sur les voitures électriques importées de Chine (jusque 45% pour certaines marques).
Retour de manivelle
Puissante, la Chine n’entend pas se laisser faire. Et sa riposte aux nouveaux droits de douane visant ses produits pourrait être bien plus impactante qu’imaginé (et qui consistait aussi en levées de taxes sur des biens en provenance d’Europe ou des États-Unis, comme des produits alimentaires par exemple). En effet, selon la chaîne américaine ABC, la Chine s’apprête à frapper toute la chaîne de production technologique mondiale par le biais des semi-conducteurs ou des puces électroniques dont personne ne peut aujourd’hui se passer.
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Ainsi, un projet de loi est en gestation à Pékin. Il vise à limiter voire interdire dans certains cas l’exportation de matériaux considérés comme essentiels et qui servent à la fabrication des smartphones et des puces. Tous les secteurs seraient donc concernés, dont celui de l’automobile, évidemment !
ABC News cite une analyse émanant du Center for Strategic International Studies et qui explique que « la sécurité des minéraux critiques est désormais intrinsèquement liée à l’escalade de la guerre commerciale technologique ». Si la Chine limite ses exportations ou les rend ces matériaux beaucoup plus chers, cela signifie inévitablement que le prix des biens en général et des voitures en particulier augmenteront sensiblement pour les consommateurs qui seront à nouveau les victimes des tensions géopolitiques. Les voitures électriques sont grosses consommatrices de puces, car leurs besoins en calculateurs (batterie, refroidissement, etc.) sont énormes.
Mais la manœuvre de la Chine concernerait aussi un autre volet : l’intelligence artificielle domaine dans lequel Pékin est très en retard. Dès lors, rendre beaucoup plus chères les puces de calcul pour le reste du monde ferait ainsi exploser les budgets de recherche, ce qui ralentirait les innovations. Sauf pour la Chine. Il faudra voir si les grands de ce monde décident plutôt de collaborer ou de s’affronter.
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