Chez nous, l’entreprise allemande Dekra n’est pas spécialement connue. Il s’agit pourtant d’un mastodonte du secteur, comme peut l’être Bosch. La spécialité de Dekra (pour Deutscher Kraftfahrzeug-Überwachungs-Verein ou Association allemande d’inspection des véhicules à moteur) ? Elle propose des prestations de services qui s’articulent autour de l’industrie, de l’immobilier, de la gestion des ressources humaines et, bien entendu, de l’automobile. Pour ce secteur, Dekra est une référence pour ce qui concerne l’inspection périodique des véhicules à moteur, les rapports d’expertise, les inspections de sécurité et les essais des installations électriques.
Naturellement, il n’a pas échappé à Dekra l’enjeu que représente la voiture électrique et encore moins la donnée particulièrement sensible que constitue la batterie. Cet élément est central pour une automobile électrique parce qu’il représente 40% du coût d’une voiture. Sur le marché de la seconde main, la capacité restante d’un pack reste donc essentielle pour l’acheteur particulier comme pour le professionnel de la revente qui est toujours obligé de donner une garantie sur le véhicule vendu.
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La batterie d’une voiture électrique : un des points de contrôle spécifique à ce type de véhicule lors du contrôle technique
Lors du contrôle technique des véhicules électriques, en plus des points de contrôle classiques tels que l’état des balais d’essuie-glace, le système de freinage ou encore le fonctionnement du klaxon, 11 points de contrôle supplémentaires spécifiques à leur moteur sans carburant seront inspectés.
Parmi ces 11 points de contrôle, 8 peuvent entraîner une contre-visite en cas de défaillance constatée. C’est par exemple le cas lors d’une dégradation significative du coffre à batterie ou une fixation défectueuse, un défaut d’étanchéité de la batterie ou une continuité de masse non conforme.
Il est également à noter que, contrairement aux véhicules à essence ou diesel ainsi qu’aux véhicules LPG, le contrôle technique d’une voiture électrique nécessite le retrait de certains éléments amovibles.
Un test fiable à 97,5% en 15 minutes
Il existe déjà des tests destinés à déterminer le SoH d’une batterie de voiture électrique (State of Health), mais souvent, ceux-ci se basent sur les données de l’ordinateur de bord – notamment la distance WLTP qui celui-ci renseigne en fonction de la capacité restante estimée. Or, le test développé par Dekra est tout autre et il se fonde sur des données véritables directement récoltées à la source des cellules lors d’un véritable test qui ne prend en outre qu’une quinzaine de minutes.
Concrètement, Dekra a constitué une base de données où sont stockées les caractéristiques de toutes les batteries du marché. Celles-ci ont été analysées sous toutes leurs coutures par les ingénieurs. Dans le même temps, le spécialiste a développé un petit boîtier connectable à la prise OBD du véhicule et piloté une application mobile. Une fois les données relatives à la batterie uploadées, le test peut démarrer. Il est très simple et consiste en un test d’accélération franche sur au moins 100 mètres pendant lequel l’interface va mesurer la capacité de la batterie à délivrer son énergie. Les algorithmes vont alors déterminer la capacité totale restante avec une marge d’erreur de 2,5%. Pour les clients et professionnels, ce test est une vraie avancée, car il est totalement neutre et indépendant des données stockées par la voiture, ce qui ajoute à la transparence des résultats.
Abordable
Dekra lance ce dispositif à partir du 1er mars 2023 sur le marché. L’entreprise n’annonce pas de prix, mais il devrait rester particulièrement abordable, pour les particuliers comme pour les professionnels. Les particuliers ne peuvent pas acquérir l’interface, mais faire appel à un technicien de Dekra qui viendra à domicile effectuer le test. Les professionnels peuvent faire de même ou alors louer l’appareil après une formation ad hoc et l’utiliser moyennant paiement d’un forfait par test qui couvre notamment les frais d’accès à la base de données.
Avec ce dispositif, Dekra offre donc aux futurs acquéreurs de voitures électriques d’occasion une information extrêmement importante. Après, le tout sera de savoir ce qu’est une bonne capacité restante. Et ça, c’est évidemment l’avenir et l’expérience à plus long terme de la voiture électrique qui le dira. Est-ce plutôt 90%, 85%, 70% ? À voir, sachant malgré tout qu’à partir du seuil des 70%, la dégradation d’une batterie devient beaucoup plus rapide. Un état de fait à ne pas négliger.
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