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ESSAI Xpeng G9 : un très bon départ

Les marques chinoises sont de plus en plus nombreuses sur le marché européen et belge. C’est le cas de Xpeng, même si ce nom a pu passer sous les radars. Quoi qu’il en soit, ce jeune constructeur chinois se lance avec trois modèles, tous électriques. Notre premier contact s’est effectué avec le G9, le grand SUV familial.

Robin Van den Bogaert | Publié le 12 juil. 2024 | Temps de lecture : 9 min

L’électrification du marché automobile offre de nombreuses opportunités à de nouveaux constructeurs. Car lorsque les acheteurs passent à la voiture électrique (surtout dans le cas des voitures de société), ils sont plus enclins à adopter des marques alternatives qu’ils n’auraient pas considéré dans le cadre d’un achat de modèle thermique. Dans ce contexte, des petites marques peuvent tenter leur chance. C’est le cas de Xpeng qui a débarqué dans notre pays au mois de mai dernier et qui est importée par Hedin Automotive, aussi connu dans certaines régions comme distributeur Mercedes-Benz.

Pour la petite histoire, la marque Xpeng a été fondée il y a seulement dix ans et elle opère depuis la ville de Guangzhou, en Chine. À l’origine, la société n’était d’ailleurs pas un constructeur automobile, mais plutôt une entreprise tournée vers les technologies. Mais le business model a évolué et verse aujourd’hui dans la mobilité au sens large ainsi que dans ses technologies. Car Xpeng ne se borne pas aux engins à 4 roues : la marque a en effet déjà développé une voiture volante, la X2 (qui n’a rien à voir avec celle de BMW). Bien évidemment, cette dernière n’est pas proposée dans les showrooms de Hedin Automotive. Les salles d’exposition comptent actuellement trois modèles : la berline P7, le SUV compact G6 (qui arrivera dans le courant de l’été) et le grand SUV familial G9.

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Xpeng G9

Un design épuré

Le G9 s’érige comme le fer de lance de la gamme Xpeng. Et les designers le montrent bien. Extérieurement, le G9 présente une ligne élégante et musclée, notamment pour la version Performance dotée de jantes de 21 pouces et d’une suspension pneumatique (qui abaisse notamment la hauteur de caisse pour faciliter le chargement). La carrosserie présente une surface lissée et dont certains détails ne sont pas sans évoquer le Range Rover. Il y a pire comme référence. Les poignées de porte sont également encastrées dans la carrosserie et se déploient automatiquement au déverrouillage. C’est bien joli, mais, avouons-le, pas très pratique à utiliser. Il faut d’ailleurs espérer que la télécommande ne tombe pas en panne, car elle ne renferme aucune clé de secours. Une clé séparée est fournie, mais il vaut mieux ne pas la conserver à bord du véhicule, forcément…

Le G9 est une voiture imposante : 4,89 m de long, 1,93 m de large et 1,68 m de haut. Une taille qui la rapproche d’ailleurs des Audi Q8 e-tron, BMW iX, Mercedes EQE SUV ou du Tesla Model X. Certes, il s’agit d’une concurrence haut de gamme, mais, même si la marque est peu connue, Xpeng n’a pas vraiment à rougir.

Xpeng G9

Un équipement haut de gamme

L’encombrement généreux du G9 se traduit par un habitacle spacieux et pratique et qui présente quelques équipements assez exceptionnels, notamment que les versions Performance à la dotation pléthorique. Ainsi, le passager avant peut profiter d’un support (réglable électriquement) pour soutenir le bas des jambes. À l’arrière, l’absence de console centrale facilite la vie à bord. Les places arrière sont d’ailleurs très généreuses et confortables. Car on peut aussi depuis l’arrière bénéficier d’une fonction de massage pour les sièges tandis qu’il est aussi possible d’ajuster électriquement la longueur d’assise. Le siège passager (avant) est aussi réglable électriquement depuis l’arrière, de sorte que les occupants peuvent aussi dégager de l’espace si la place avant n’est pas utilisée. En cela, le G9 est une voiture franchement idéale pour voyager. Elle offre d’ailleurs un coffre d’un volume de 660 litres avec, à l’avant, un frunk de 71 litres.

Le G9 est un vrai concentré de technologies. Cela passe notamment par l’écran de l’instrumentation (10,25 pouces) et la tablette centrale dédiée à la navigation (14,96 pouces). Last but not least : le passager avant dispose aussi de son propre écran, histoire de regarder ce qui lui plaît. L’implantation de cet écran supplémentaire est d’ailleurs tellement bien faite que le conducteur ne sera jamais dérangé dans sa conduite, car un filtre l’empêche d’ailleurs de pouvoir voir ce qui se passe sur cet écran. Avec un casque Bluetooth, l’attention du conducteur ne pourra donc jamais être perturbée.

Xpeng G9

Ce qui est en revanche perturbant pour le conducteur, ce sont les alertes de survitesse imposées par l’Europe. Il faut à chaque démarrage les désactiver en balayant l’écran central vers le bas et appuyer sur l’icône ad hoc. Le G9 dispose par ailleurs d’une batterie d’aides à la conduite (appelée « Xpilot »), que ce soit pour rester sur la bonne bande de circulation ou dépasser automatiquement le véhicule qui précède lorsqu’on a enclenché le clignotant. Mais la réalité est là : ces gadgets sont souvent inutiles et agaçants. En revanche, l’aide au stationnement automatique s’avère très pratique compte tenu de la taille du véhicule.

On s’attendait toutefois de la part d’une marque revendiquée comme « technologique » un peu mieux sur le plan de l’équipement. Car cette Xpeng se passe actuellement d’interface Android Auto ou Apple Car Play, ce qui n’est évidemment pas acceptable aujourd’hui. Xpeng a toutefois annoncé qu’il rectifierait le tir pour la prochaine année modèle (aussi pour les P7 et G6).

Et puis il faut aussi pointer l’assistant vocal qui ne comprend que l’anglais. Et encore. Car quand on pose la question de savoir quand on atteint le point d’arrivée programmé dans la navigation, la réponse est assez sommaire : « il ne reste quelques minutes ». Dès lors, s’il est possible d’opter pour une kyrielle d’avatars, on aurait préféré plus d’aboutissements sur ces technologies. Xpeng indique d’autres langues seront bientôt ajoutée au dispositif, mais la marque est en revanche incapable de dire quand cela interviendra. D’ailleurs, les consignes de navigation pourraient aussi être plus précises. Seule chose bien pensée : un haut-parleur directement intégré dans l’appuie-tête du siège conducteur diffuse les informations de la navigation. Les autres passagers ne sont dès lors pas dérangés. Pour le reste, l’interface se montre suffisamment fluide et le graphisme agréable. La finition et le choix des matériaux pour l’habitacle sont corrects, même si les marques allemandes haut de gamme conservent une longueur d’avance. Mais qui aurait imaginé l’inverse ?

Xpeng G9

Confort et conduite

L’un des points forts du G9, c’est son confort. La suspension pneumatique adaptative à double chambre de la version Performance assure parfaitement le filtrage des irrégularités, même avec les jantes de 21 pouces. Le silence à bord contribue également à la sérénité. Au volant, on sent bien évidemment que le G9 est une voiture lourde et moins à l’aise en ville en raison de son gabarit. Avec 551 ch et 717 Nm, le conducteur n’est pas en reste. Mais le G9 n’est pas brutal pour autant. Il invite d’ailleurs à une confortable croisière. De toute façon, le poids est là et même le mode sport ne parvient pas à la gommer. Les lois de la physique… On épinglera le caractère plutôt flou de la direction avec, de surcroît, un retour d’informations avare.

La charge rapide

Mais le plus surprenant dans le G9, c’est sa consommation et son autonomie. En général, le rayon d’action d’une voiture électrique fond comme neige au soleil. Mais avec le G9, l’autonomie espérée n’a cessé… d’augmenter ! La version Performance à transmission intégrale est équipée d’une batterie NMC de 98 kWh et elle est donnée pour 520 km sur une seule charge (WLTP). La bonne nouvelle, c’est que cette promesse est tout à fait envisageable en pratique puisque la consommation s’est établie à 19,3 kWh sur un trajet autoroutier de 82 km (mieux que la consommation WLTP donc), voire moins dans des conditions avantageuses. Xpeng propose aussi une version « Long Range » propulsion qui annonce 570 km (contre 460 km pour la version de base). Autre point positif, le G9 est doté d’une architecture 800V, ce qui signifie que des charges rapides avec des puissances de 300 kW sont possibles. De quoi passer de 10 à 80% en seulement 20 minutes.

Xpeng G9

Conclusion

Ce Xpeng G9 est-il parfait ? Certainement pas. Des éléments comme les aides à la conduite, la direction, l’assistance vocale ou l’absence de plusieurs langues sont des points faibles. Mais ce SUV apporte malgré tout sa pierre à l’édifice des grands SUV électriques grâce à son confort, son design plutôt sympa, des temps de recharge courts ainsi que sa faible consommation. Sans parler de son prix. Pour 71.990 euros, on obtient la version Performance à transmission intégrale tandis que la version de base ne coûte que 57.990 euros (batterie de plus faible capacité). Bien sûr, c’est déjà une somme, mais le retour sur investissement semble plus que correct, surtout face à une concurrence allemande nettement plus chère. Xpeng prend donc un bon départ et titille notre curiosité pour le prochain G6 qui arrivera cet été et qui sera probablement mieux adapté aux habitudes des automobiles belges.

Xpeng G9 AWD Performance : fiche technique

Moteur : 2 moteurs électriques, 551 ch, 717 Nm, batterie NCM

Transmission : aux quatre roues

Boîte de vitesses : automatique, rapport unique

L/l/h (mm) : 4.891/1.937/1.680

Poids à vide (kg) : 2.435

Volume du coffre (l) : 660 à 1.576 (Frunk : 71)

Batterie (kWh) : 98

0 à 100 km/h (sec) : 3,9

Vitesse maximale (km/h) : 200 km/h

Autonomie (WLTP, km) : 520

Consommation (WLTP, kWh/100 km) : 21,3

CO2 : 0 g/km

Prix : 71.990 euros (AWD Performance)

TMC : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 61,50 euros

Taxe de circulation : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 97,68 euros

Ecomalus Wallonie : 0 euro

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Note de la rédaction

Points forts

  • Design moderne
  • Consommation et autonomie
  • Charge rapide jusqu'à 300 kW
  • Confort et équipement

Points faibles

  • Véhicule encombrant, poids élevé
  • Direction floue
  • Systèmes d'aide à la conduite irritants
  • Assistant vocal en anglais, traduction de l’interface fantasque

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