Depuis ce 4 juillet 2024, l’Europe a levé des taxes à l’importation sur une série de modèles produits en Chine et importée sur notre territoire. Il s’agit pour l’Europe de protéger son marché et ses industriels, car les marques chinoises livrent à leurs homologues occidentales une concurrence déloyale, car elles touchent depuis quelques années d’importantes subventions de la part du gouvernement chinois qui n’a qu’un seul objectif : imposer les voitures chinoises partout dans le monde.
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Pendant plus de 9 mois, la Commission européenne a mené une enquête qui a identifié les mécanismes de soutien. Cette identification a permis en outre de déterminer quel constructeur bénéficiait de quelle aide financière. Et, forcément, les marques qui les cumulaient se sont vu sanctionner plus durement – les droits supplémentaires oscillent entre +17 pour BYD et +38% pour SAIC.
Des aides variées
Mais pourquoi lever des droits malgré tout, car la situation risque de mener à une guerre commerciale ? Tout simplement parce que certains constructeurs n’ont pas coopéré, pas plus que les autorités chinoises du reste qui indiquent ignorer le nombre de voitures électriques produites ou immatriculées. Peu probable, évidemment.
Par ailleurs, les autorités chinoises ont prêté de l’argent à leurs constructeurs, et ce sans analyse de solvabilité. Tous les constructeurs sont ainsi crédités d’une note de confiance financière « AAA » alors que les analyses de la Commission montrent que c’est plutôt vers un « B » qu’il faudrait leur octroyer. En attendant, une bonne note permet d’avoir des prêts à taux préférentiels. Pratique… La Commission indique que les aides étaient variées : sous forme de subventions, de prêt à taux préférentiels, d’achat de terrains à prix plancher, d’incitations directes à la vente ou encore d’aide pour l’achat des batteries, l’élément le plus cher d’une voiture électrique. De quoi évidemment garantir les prix hyperconcurrentiels des voitures chinoises.
Quels véhicules ?
La situation antérieure fait que la Chine parvient à vendre des modèles à des prix franchement cassés dans le monde et en particulier en Europe. Selon Coyote Systems, il y aurait 16 marques de voitures chinoises dans notre pays : MG, Aiways, BAIC, Bestune, BYD, DFSK, JAC, LEVC, Lynk & Co, Maxus, Nio, Polestar, SERES, SWM, Xpeng, Zeekr, Omoda et Jaecoo. Mais il y en a plus en réalité, car c’est sans compter celles qui sont en arrivage, telles que Voyah et Forthing (groupe Dongfeng) ou encore Chery, un autre géant du secteur.
Pour l’heure, il y a 34 voitures concernées par les augmentations de taxes. Des droits qui, rappelons-le, sont encore levés à titre conservatoire (provisionnés sous forme de garanties bancaires), le temps de voir si un accord peut être trouvé avec la Chine d’ici novembre 2024. À défaut, les droits seront fermes et définitifs levés pour une durée de 5 ans.
Voici la liste, sachant que seuls les modèles électriques sont concernés. Les modèles thermiques, hybrides et hybrides rechargeables ne le sont pas.
- Aiways U5
- Aiways U6
- BAW Pony
- BMW iX3
- BYD Atto 3
- BYD Dolphin
- BYD Han
- BYD Seal
- BYD Seal U
- BYD Tang
- Cupra Tavascan
- Dacia Spring
- Honda e:Ny1
- Lotus Eletre
- Lotus Emeya
- Omoda 5 EV
- Maxus eUNIQ6
- Maxus MIFA9
- Maxus MIFA6
- Mini Cooper E/SE
- Mini Aceman E/SE
- MG 4
- MG 5
- MG Marvel R
- MG ZS
- Seres 3
- Seres 5
- Smart #1
- Smart #3
- Tesla Model 3
- Volvo EX30
- Xpeng G9
- Xpeng P7
- Xpeng G6
Mais ces droits impliquent-ils des augmentations de prix pour les modèles concernés ? Car il semble évident que les industriels les répercuteront sur les consommateurs. Mais c’est l’avenir qui le dira, car pour l’heure, les droits étant conservatoires et les stocks élevés, il n’y a pas encore d’augmentations de prix prévues. En tout cas pas dans la majorité. Ce n’est pas à l’ordre du jour chez MG par exemple ni chez Dacia qui indique que la taxe est déjà comprise dans les derniers tarifs. Mais ce n’est pas le cas de tous : Tesla vient ainsi d’augmenter les prix du Model 3. La version de base vient en effet de passer de 40.990 euros à 43.470 euros. Ce n’est peut-être qu’un début, car Tesla escompte bien agrandir l’usine de Berlin pour redevenir compétitif. Mais, forcément, cela prendra un certain temps…
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