L’Europe a donc mis à exécution son plan de surtaxe sur les voitures chinoises importées sur le vieux continent. Le système entre en vigueur ce 5 juillet. Pour Bruxelles, il s’agissait de mettre fin (ou d’essayer) au déséquilibre, car Pékin subventionne massivement ses constructeurs (jusqu’à 215 milliards d’euros en quelques années), ce qui permet à ceux-ci de pratiquer des tarifs défiant toute concurrence sur les marchés étrangers, et cela en conservant une remarquable rentabilité.
Dans ce contexte, l’Europe a prévu de lever provisoirement des droits de douane sur les voitures importées de Chine. Une mesure qui s’exécutera dans un premier temps à titre conservatoire, les constructeurs étant obligés de constituer des garanties bancaires et non pas d’effectuer des versements à Bruxelles. Si aucune issue n’est trouvée d’ici novembre, alors ces droits entreront en vigueur effectivement pour une période de 5 ans.
Des montants différents
Pour rappel, les marques chinoises ne seront pas touchées toutes de la même manière. En effet, les marques qui ont collaboré lors de l’enquête de la Commission européenne seront moins impactées que les autres. Ainsi, MG (groupe SAIC) va écoper de droits de 47,6% (soit 37,6% de plus que les 10% exigés jusqu’ici) tandis que BYD devra, lui, s’acquitter de droits de 27,4% tout comme les marques du groupe Geely (Volvo, Polestar, etc.) Les autres constructeurs seront soumis à un taux intermédiaire de 30,8% (Tesla Model 3, Dacia avec la Sandero, etc.).
Dans l’intervalle, Pékin et Bruxelles vont tout de même continuer à négocier pour arriver à une solution pour éviter ces droits. Car il est clair que tôt ou tard, c’est le consommateur qui payera. Pour l’Europe, quelle que soit la décision finale, elle devra répondre clairement et pleinement aux préoccupations de l’Union européenne et respecter les règles de l’OMC. Ce que la Chine ne fait actuellement pas.
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Efficace ?
Mais ces droits de douane seront-ils efficaces ? Peu y croient. Une récente étude de l’Institut Kiel a montré que les droits de douane pourraient réduire de 25% les importations en provenance de Chine. Une bonne nouvelle ? Non, car la Chine prendra assurément des mesures de rétorsion à la fois vis-à-vis des produits automobiles, mais probablement aussi de ceux d’autres secteurs.
Mais qui va payer ? Le prix des voitures chinoises va-t-il exploser dès demain ? Pas encore. En effet, les stocks de voitures chinoises sont au plus haut dans les ports européens, ce qui signifie que ces voitures sont déjà ici et qu’elles ont déjà été importées. Les MG qui figurent parmi les modèles électriques les moins chers du marché ne voient donc pas leur prix modifié. Du moins dans un premier temps. Il est aussi important de souligner que ces droits de douane ne s’appliquent qu’aux voitures 100% électriques chinoises et donc pas aux thermiques ou aux hybrides. Aujourd’hui, les prix sont donc garantis et s’ils doivent bouger, ce ne sera que plus tard. Certaines marques comme MG et BYD voient d’ailleurs l’intérêt des consommateurs augmenter.
Pour ce qui touche les voitures des marques occidentales fabriquées en Chine (Tesla, Dacia, Mini et BMW), les choses sont un peu différentes. Dacia a pour sa part déjà intégré le risque de droits de douane plus chers dans son prix. Et ce serait aussi le cas des Mini Cooper E, des Aceman SE ou du BMW iX3. Il faudra donc voir comment l’enquête se poursuit – et se termine. Mais une chose est d’ores et déjà claire : la Chine a déjà anticipé l’affaire, la plupart de ses constructeurs ayant des plans d’implantation de nouvelles usines en Europe dont les modèles échapperont d’office aux droits.
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