Les droits de douane sur les voitures électriques chinoises sont-ils un piège ?

La Chine fait monter la pression. Alors que l’Europe doit annoncer ses intentions sur les droits de douane au sujet des voitures chinoises importées, l’empire du Milieu menace de représailles en faisant monter ses droits d’importation de 25% sur les voitures européennes et américaines importées dès ce mois de juin. Pour certains observateurs, les droits de douane sont un piège qui risque de se refermer sur les automobilistes.

Publié le 28 mai 2024
Temps de lecture : 4 min

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Les droits de douane sur les voitures électriques chinoises sont-ils un piège ?

L’Europe a récemment mené une enquête sur les prix des voitures chinoises (et en particulier des électriques) importées chez nous. Il semble que les tarifs particulièrement agressifs soient le fait de plantureuses subventions octroyées aux constructeurs chinois par Pékin. BYD par exemple bénéficierait de milliards d’euros provenant directement du gouvernement pour maintenir ses prix bas. Cette réalité a déjà poussé les États-Unis à prendre des mesures et à faire passer les droits de douane sur les voitures chinoises importées à 100%.

Le tout est de savoir si l’Europe suivra la décision américaine. Rien n’est moins sûr. Certaines sources font état de la volonté de faire passer les droits de douane de 10 à 25%, alors que certains cabinets d’analyse estiment qu’il faudrait plutôt les faire passer à 50 ou 55% pour qu’ils aient un effet dissuasif.

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Des représailles

Cela dit, la Chine n’a pas décidé d’attendre la décision de l’Europe. Et la première puissance économique mondiale entend mettre la pression. Et pas qu’un peu : la Chambre chinoise de Commerce a indiqué indirectement qu’il existait un projet d’augmenter les droits de douane sur les voitures importées dotées de moteurs de plus de 2,5 litres. L’idée serait d’augmenter les droits de 15 à 25% dès ce mois de juin 2024, ce qui concerne potentiellement 250.000 voitures, notamment européennes chez Mercedes et BMW. La Chambre a ajouté que cette mesure aurait un impact « significatif » sur les relations avec l’Union. Et il n’y a pas que l’automobile qui est concernée, car Pékin laisse entendre d’autres augmentations sur le vin, les produits laitiers, etc. Le bras de fer est donc des plus sérieux.

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En coulisses, il se dit que l’Union n’est actuellement pas impressionnée par ces menaces et que le dossier de l’augmentation des droits de douane resterait pleinement ouvert. Pour Bruxelles, il s’agit d’envoyer un signal fort à Pékin sur la question des subventions.

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Un piège ?

Quelle décision sera prise le 5 juin prochain par la Commission européenne ? Le sujet divise. Certains constructeurs automobiles tels que BMW et Mercedes appellent à ne pas lever de nouveaux droits de douane. Et on les comprend puisque ce sont eux qui en feraient les frais pour leurs coûteux et puissants véhicules exportés. Mais c’est aussi l’avis du patron de Stellantis, Carlos Tavares, qui estime même que ces droits de douane sont « un piège ». En effet, pour la tête pensante du groupe aux 14 marques, les représailles de Pékin ne se feront pas attendre et elles auront des « conséquences significatives pour l’emploi et la production », selon une interview accordée à Reuters.

C’est « un piège majeur pour les pays qui s’engagent dans cette voie », a averti Tavares, car ces droits de douane ne feront « qu’alimenter l’inflation dans les régions où ils sont imposés », ce qui pourrait avoir des « conséquences significatives pour l’emploi et la production. Nous ne parlons pas d’une période darwinienne, nous y sommes », a encore déclaré le patron de Stellantis lors du Congrès d’Automotive News Europe.

Devenir Chinois ?

Pour Carlos Tavares, il n’y a qu’une seule issue : essayer de « devenir chinois ». Il ne s’agit donc pas de lutter contre l’invasion chinoise, mais d’en faire partie, et cela en réduisant drastiquement les coûts. Et c’est d’ailleurs le combat que mène le patron auprès des syndicats de son groupe pour tenter de faire adopter de nouveaux modèles de travail. Comme celui qu’il faudra sans doute adopter pour la petite Leapmotor T3 pour que celle-ci reste au prix de 20.000 euros, comme annoncé. Qui aurait cru il y a quelques années que la Chine nous imposerait son modèle industriel ?

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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