Tesla, c’est bien évidemment un des pionniers de la propulsion électrique. Mais pas seulement. Car depuis ses débuts, la marque vante (et vend) aussi ses technologies, dont le fameux Autopilot qui, au départ, avait bluffé tout le monde. Mais ça, c’était en 2014. Depuis 2020, Tesla avait promis passer à la vitesse supérieure avec le FSD ou Full Self Driving qui, comme son nom l’indique, promet l’autonomie alors que celle-ci n’est pas encore autorisée dans beaucoup d’endroits du monde. Mais il n’empêche, ça devait être l’aboutissement ultime de la technologie autonome du constructeur américain.
Or, cinq ans plus tard où en est-on ? Et bien pas très loin si on observe les derniers développements qui, en fait, ne donnent rien. Depuis 2016, Tesla s’est séparée de son fournisseur hardware, Mobileye, pour développer sa propre technologie, les Hardware 2, puis 2.5 puis 3 en 2019. Installé sur tous les nouveaux véhicules, c’est ce boîtier qui devait permettre le déploiement du FSD qui ne nécessiterait plus aucune intervention humaine. Mais ça, c’était sur le papier.
Un hardware obsolète
On apprend aujourd’hui que le Hardware 3 ne sera en réalité jamais capable de faire fonctionner les nouvelles évolutions logicielles du FSD, alors que Tesla vend à ses clients depuis plusieurs années cette option à... 12.000 dollars. Les clients qui ont payé et qui espèrent qu’une prochaine mise à jour leur permettra de lâcher le volant peuvent donc abandonner cette idée.

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Cette information a été confirmée en janvier dernier par Elon Musk lui-même qui a admis devant un pare-terre d’investisseurs que les véhicules équipés du Hardware 3 devraient être mis à jour pour pouvoir accueillir les prochaines itérations du logiciel FSD. Mais là encore, c’est si tout va bien... Les dernières Tesla sont équipées du Hardware 4, mais dans les faits, le logiciel promis reste toujours indisponible. Cette situation a d’ailleurs provoqué un tollé puisque les voitures promises pouvoir un jour être autonomes ne le seront jamais.
Tesla au pilori
Certains clients n’en peuvent d’ailleurs plus. Et ils ont saisi les tribunaux pour obtenir la mise à jour matériel nécessaire. Tesla indique qu’elle la prendra à sa charge. Mais dans les faits, les comptes de la marque sont à nouveau dans le rouge vif et on voit mal comment elle pourrait assumer un rappel de cette ampleur.

Mais le problème ne concerne pas que la partie hardware des voitures. Le logiciel est lui aussi problématique. Elon Musk avait encore une fois promis la révolution avec la version 13 du logiciel de conduite assistée (qui n’est donc pas compatible avec le Hardware 3). Mais alors que la version 13.2.9 vient d’être déployée, les premières remontées sont catastrophiques, cette itération faisant nettement moins bien que les précédentes.
Dans l’intervalle, Musk fait ce qu’il fait de mieux : jouer la montre. Il a indiqué sur X qu’un nouveau logiciel nettement plus complexe serait prêt d’ici quelques mois. « Une augmentation d’environ 4,5 fois du nombre de paramètres devrait être prête pour un déploiement large plus tard cette année. Une utilisation extrêmement économe de la bande passante mémoire, une mise en cache très ciblée des éléments nécessaires et l’optimisation jusqu’à la dernière microseconde sont indispensables pour maintenir la fluidité (le taux d’images par seconde). Et tout le système devra être entièrement réentraîné », a-t-il précisé sur son réseau social pour tenter de calmer les esprits.
~4.5X increase in params should be ready for wide release later this year.
— Elon Musk (@elonmusk) June 10, 2025
Super frugal use of memory bandwidth, caching exactly what is needed & squeezing microseconds out of everything are needed to maintain the frame rate.
And the whole system needs to be retrained.
Quelle crédibilité ?
Mais quelle crédibilité peut-on encore accorder à Musk ? Elle est mince, c’est une évidence. Car pour faire patienter, le milliardaire attire encore et toujours l’attention sur son robotaxi, le Cybercab qui doit arriver comme d’habitude « d’ici peu ». Mais qui y croit encore ? Car il ne faut pas oublier que les tests menés sur le robotaxi aujourd’hui se déroulent à Austin (Texas) dans un environnement fermé, sécurisé et contrôlé sous une supervision humaine à distance. Rien de très naturel donc ou qui pourrait être lâché dans la nature comme annoncé.
Le problème de Tesla est finalement assez récurrent. Même s’il faut reconnaître à la marque son aspect visionnaire pour la propulsion électrique, le reste des innovations reposent presque systématiquement sur de l’inachevé et des projections hasardeuses bien plus que sur des capacités réelles. Non, la conduite autonome n’est vraiment pas pour demain.
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