Le titre de « meilleure voiture du monde », Rolls-Royce l’a obtenu avec la 40/50 HP, connue sous le nom de Silver Ghost, lancée en 1906. La clé de sa réputation légendaire était le principe d'Henry Royce, un des cofondateurs de l’entreprise, d'amélioration constante de son ingénierie, qu'il a mené presque châssis par châssis. Cependant, En 1921, Royce réalise que la conception de la Silver Ghost atteint un point où aucun développement supplémentaire ne serait possible sans compromettre la souplesse ou la fiabilité, deux éléments chez le constructeur. Il commence donc à travailler sur un nouveau modèle.
Continuité
Appelé également 40/50 HP, le nouveau châssis est baptisé Phantom pour le différencier de la Silver Ghost. À l’époque, Rolls-Royce ne fournissait que des châssis roulants, la forme, le style et l'aménagement de la voiture elle-même étant confiés à des carrossiers indépendants, qui créaient une carrosserie sur mesure selon les spécifications du propriétaire. Rolls-Royce a proposé la nouvelle Phantom en version à empattement long, adaptée aux berlines et aux limousines, et en version à empattement plus court, idéale pour les voitures de tourisme à carrosserie fermée. À l'époque déjà, l’heure était à la personnalisation extrême. Certains clients ont par exemple demandé des bureaux dissimulables ou des sièges d'appoint pivotants dans leurs limousines à empattement long, tandis que les propriétaires ont demandé des coffres-forts, des espaces dédiés pour ranger leurs clubs de golf et même un compartiment secret pour transporter des diamants !
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Course à la puissance
Le look de la Phantom a évolué jusqu’en 1929, année où la Phantom II a été présentée. Comprenant bon nombre d’améliorations, celle-ci a donné naissance à la version Continental, plus rapide, plus aérodynamique et encore plus confortable. Durant les années 30, les concurrents américains, dont Cadillac, Lincoln et Packard, répondent à la Phantom II par des moteurs à 8, 12 et même 16 cylindres en ligne, qui éclipsent rapidement le six cylindres en ligne de la voiture de luxe britannique. La Phantom III est lancée en 1936 et elle dispose d’un bloc V12 sous le capot. Extrêmement silencieux et compact, ce dernier développe 165 ch, voire même 180 ch dans certaines versions, une puissance conséquente pour l’époque. Le confort a encore été amélioré grâce à la suspension indépendante des roues avant. Particulièrement chère, la Phantom III remporte un franc succès et participe à la renommée internationale de la marque.
Une ère différente
En 1939, la seconde guerre mondiale éclate et Rolls-Royce participe à l’effort de guerre. Après le conflit et une certaine austérité est de rigueur et une voiture de grand luxe à moteur V12 n’est plus vraiment d’actualité. En 1950, la firme décide tout de même de relancer la Phantom, crée sur base du châssis allongé de la Wraith. Le moteur de la Phantom IV est un 8 cylindres en ligne de 5,7 litres. Seuls 18 exemplaires sont réalisés, principalement pour des membres de la famille royale britannique et certains chefs d’état.
La fin des carrosseries spéciales
La Phantom V est lancée en 1959. Il s’agit d’une limousine équipée de carrosseries réalisées à la fois par le carrossier interne de la marque, Park Ward & Co, et par d'autres entreprises indépendantes, dont James Young Ltd et H. J. Mulliner & Co (qui deviendra par la suite Mulliner Park Ward, le carrossier de la marque). Après 13 ans et 832 exemplaires, le Phantom V a reçu suffisamment d'améliorations techniques pour être désigné comme Phantom VI. Comme toutes ses devancières, cette nouvelle version soigne particulièrement le confort, avec des systèmes de climatisation distincts pour les compartiments avant et arrière. La plupart des 374 exemplaires sont des limousines dont la carrosserie avait été réalisée en interne par Mulliner Park Ward ou James Young. La dernière Phantom VI, une landaulet, est au sultan de Brunei en 1993.
Retour en force
En 2003, Rolls-Royce devient propriétaire de BMW qui décide de rendre à la marque son lustre et son dynamisme d’antan. La Phantom est une nouvelle fois ressuscitée et le premier exemplaire de la Phantom VII est livré cette même année. Toujours aussi opulente impressionnante, la berline est désormais vendue carrossée et disponible en deux empattements différents. Avec sa ligne baroque et d’un classicisme intemporel, elle se vend très bien. La Phantom VIII, évolution de la VII, arrive en 2017. Aujourd’hui, chaque exemplaire livré est unique, avec des possibilités de personnalisation quasi illimitées pour une clientèle qui a les moyens de tout s’offrir.
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