Aides à la conduite : plus de dégâts que d'avantages ?

Les systèmes d'aide à la conduite nous promettent plus de sécurité, mais ils entraînent en réalité une augmentation des coûts des sinistres. C'est ce que révèlent les chiffres de l'assureur néerlandais Univé. Une technologie censée prévenir les accidents pourrait-elle en provoquer en réalité davantage ? Et pourquoi ?

Publié le 16 avril 2025
Temps de lecture : 5 min
Aides à la conduite : plus de dégâts que d'avantages ?

Les voitures modernes sont équipées de systèmes d'aide à la conduite de plus en plus sophistiqués. De l'aide au freinage d'urgence au maintien de la trajectoire en passant par les caméras périphériques à 360° ou les systèmes partiellement autonomes, les technologies destinées à rendre la conduite plus sûre sont de plus en plus nombreuses et diversifiées. C’est le fait de la « créativité » des constructeurs qui inventent toujours plus de nouveaux dispositifs, mais aussi de l’Europe qui les impose par le biais de son règlement général sur la sécurité routière (GSR et GSR2). 

Depuis 2022, une série de systèmes d'aide à la conduite est devenue obligatoire pour les nouvelles voitures dans l'Union, notamment l'aide au freinage d'urgence ou l'assistance au maintien de la trajectoire. Depuis l'année dernière, l'assistance intelligente à la vitesse (ISA) et l'enregistreur de données d'événements (EDR) ont été ajoutés. Ce dernier, une sorte de boîte noire, enregistre des données en cas d'accident, afin le cas échéant, de les utiliser dans le règlement d’un sinistre.

cruisecontrol

Trop de confiance

Cela dit, une étude commandée par l'assureur néerlandais Univé montre que l'utilisation de technologies d'assistance n'entraîne pas toujours une réduction des dommages, comme on pourrait s'y attendre. En effet, les conducteurs s'appuient parfois tellement sur ces technologies qu’ils relâchent leur vigilance, ce qui entraîne davantage d'accidents, mais aussi des coûts plus élevés en matière de réparations.

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L'étude a été commandée par MarketResponse et elle a été menée auprès d’un millier d'automobilistes aux Pays-Bas. Plus de 70% d'entre eux disposaient au moins d’un système d'aide à la conduite dans leur véhicule. Il ressort de la collecte d’information que la technologie confère à beaucoup d’automobilistes un plus grand sentiment de sécurité, mais que ce sentiment semble malvenu dans certains cas. Près d'un cinquième des personnes interrogées déclarent ainsi qu'elles conduisent désormais de manière plus imprudente en raison d'une confiance – mal placée ? – dans le système d’aide à la conduite. Il en ressort une conduite moins attentive. Pire : plus d’automobilistes mangent ou boivent derrière le volant puisque le régulateur de vitesse est censé gérer la situation. 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les données internes d'Univé montrent que la fréquence des dommages subis par les voitures équipées de systèmes d'aide à la conduite est nettement plus élevée que celle des voitures qui n'en sont pas équipées. L'année dernière, cette différence a atteint 25% de moins en faveur des voitures dépourvues d’assistances à la conduite. Pour les voitures sous couverture omnium, cette différence s'élevait même à 44%.

reparatie

Pas de baisse des primes

Cela dit, il faut aussi faire la part des choses. Car il est évident qu’un automobiliste qui roule avec une voiture plus ancienne ne déclarera pas nécessairement un petit dommage. Ce qui peut influencer les résultats d’Univé. Pour ces véhicules, la réparation d'une bosse ou d'une avarie est également moins fréquente, si elle a lieu. Dans le cas d'une voiture coûteuse et techniquement plus avancée, il est moins rentable d’assurer les dépenses de réparation soi-même. Les déclarations de sinistre sont donc plus rapides, ce qui entraîne une augmentation du nombre de sinistres répertoriés.

L'augmentation de la fréquence des sinistres a aussi un impact négatif sur les primes d’assurance. Si beaucoup d'automobilistes s'attendent à une baisse du montant de leur prime grâce à la présence de systèmes d'aide à la conduite, cela ne se vérifie pas en pratique. Et, selon Univé, il est peu probable que les primes baissent. Car la technologie ne rend pas seulement les voitures plus chères à l'achat, mais aussi plus compliquées - surtout dans le cas des modèles électriques – à réparer, ce qui se traduira par des factures plus élevées en cas d’accident. Selon Marco Nanne, directeur d'Univé Schade, « les systèmes d'aide à la conduite rendent les voitures plus complexes sur le plan technique. Un dommage mineur sur un pare-chocs équipé de capteurs ou de caméras entraîne immédiatement des coûts importants ».

Cependant, Marco Nanne souligne aussi que la technologie n'est pas le problème. « Les systèmes d'aide à la conduite ont un grand potentiel pour prévenir les dommages. Mais seulement si les conducteurs comprennent qu'il s'agit d'outils et non d'un pilote automatique. Ces technologies soutiennent les compétences de conduite, mais elles ne les remplacent pas ».

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Par Piet Andries Rédacteur automobile
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