Régulièrement, les automobilistes sont tentés de comparer voitures électriques et voitures thermiques. Il y a évidemment des avantages et des inconvénients dans les deux formules, mais, souvent, on considère que la voiture électrique est censée être plus simple que la thermique du côté des organes mécaniques et donc moins sujettes aux pannes. Ce qui est parfois vérifié et parfois pas, comme l’ont montré deux enquêtes américaines (et sérieuses), une de Consumer et l’autre de J.D. Power.
Cela dit, il s’agit de données américaines. Qu’en est-il des voitures électriques qui roulent en Europe ? Est-ce chou vert et vert chou ? La réponse nous arrive de l’ADAC, l’automobile club allemand, qui a mené sa propre enquête. Et, selon l’organisme de dépannage, les voitures électriques seraient en train de gagner la partie, mais discrètement.
3,6 millions de dépannages
Pour son analyse, l’ADAC s’est basé sur ses dépanneurs qui ont secouru pas moins de 3,6 millions de voitures au cours de l’année écoulée. Une solide base d’évaluation donc. Chaque appel et chaque détail a été épluché pour arriver à la conclusion que les voitures à batterie tombent moins souvent en panne. Mais dans quelle proportion ? Car il faut préciser que le taux d’appel des propriétaires de voitures électriques n’a été que de 1,2%, soit seulement 43.678 appels sur les 3,6 millions.
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Mais il n’empêche, l’ADAC considère que l’année 2024 a été la première à offrir suffisamment de données consolidées pour trancher sur le sujet. Selon le journal Handelsblatt qui a eu accès aux données de l’ADAC, les véhicules électriques ont connu 4,2 pannes pour 1.000 véhicules contre un taux de 10,4 pour les voitures thermiques d’âge équivalent. Du simple au double.
Quelles pannes ?
Mais l’étude révèle aussi une donnée surprenante, mais déjà constatée par une autre étude (celle de Consumer Reports) : la majorité des pannes des voitures électriques comme des voitures thermiques proviennent de la batterie 12 volts, soit celle qui alimente le système de bord. Ces deux générations de voiture présentent donc la même faiblesse.
Les batteries 12 Volts sont responsables de 50% des pannes des voitures électriques et de 45% des pannes des voitures à moteur à combustion. Cela dit, les voitures thermiques s’avèrent malgré tout moins fiables, car elles se signalent par de plus fréquents problèmes électriques, de gestion moteur ou encore d'éclairage.
Le seul domaine dans lequel les voitures électriques semblent rencontrer plus de problèmes, c’est celui des pneus. Ainsi, 1,3 appel sur 1.000 concernait des voitures électriques présentant des avaries dues aux pneumatiques contre 0,9 aux voitures thermiques. Ça s’explique facilement par le fait que les voitures à batterie sont plus lourdes et que leurs pneus restent donc globalement plus fragiles, car confrontés à des contraintes beaucoup plus importantes. Ce n’est pas nouveau.
Des mécaniques plus fragiles
L’ADAC indique en outre que les voitures thermiques présentent plus de problèmes mécaniques, quel que soit l’âge du véhicule. Ce qui tend donc à prouver que le moteur électrique, plus simple avec moins de pièces en mouvement et de besoins de lubrification, est aussi beaucoup plus fiable.
Reste à voir quels résultats se dégageront sur le long terme. En effet, l’ADAC reconnaît qu’il reste encore difficile de trancher définitivement le sujet, car les voitures électriques sont encore relativement jeunes. Il faudra donc voir d’ici 5 à 10 ans ce qu’il en est.
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