Il n'est pas surprenant qu'une société de leasing présente une étude sur la durabilité des batteries des voitures électriques. Ces sociétés gagnent de l'argent grâce à la valeur de revente de leurs voitures et, dans le cas des modèles électriques, c'est la batterie, ou plutôt son état, qui détermine la valeur (et donc le bénéfice).
C'est là que le bât blesse actuellement parce que les automobilistes n’ont pas confiance en la durée de vie des batteries sur le marché de l'occasion (mais les entreprises doivent passer à l'électrique pour des raisons fiscales) et les sociétés de leasing voient leurs bénéfices se réduire comme peau de chagrin. L'étude d'Ethias Lease, rapportée par le journal La Capitale, peut-elle y remédier ?
Le conducteur bouc émissaire
Après 18 mois d'analyse des données de ses voitures de société électriques, Ethias Lease a découvert pourquoi certaines batteries s'usent beaucoup plus vite qu'elles ne le devraient. Spoiler : c'est la faute du conducteur.
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Pour commencer, nous devons examiner le régime de charge idéal. Ethias Lease suit les études connues et affirme que la batterie est optimale entre 20 % et 80 % de capacité de charge. Seulement à peine un conducteur sur trois (30%) respecte cette règle. Un sur quatre branche même sa voiture alors qu'elle a encore 80% ou plus de capacité. Complètement inutile, commente Ethias Lease : « Car le SOH (State of Health, ndlr) de la batterie est affecté négativement au fil du temps. » Cette pratique montre surtout à quel point les automobilistes ont peur de tomber en panne d'électricité. Même quand ils n'en ont pas besoin, ils rechargent constamment. Cela relève de l'obsession.
Choisir la bonne taille
L'autre extrémité du spectre est également reflétée dans l'étude. Par exemple, 20 % de la charge ne se fait que lorsque la batterie est inférieure à 20 %. Cela peut être possible pour les longs trajets, mais Ethias Lease recommande tout de même de ne pas le faire trop souvent. « Il faut le faire avec modération. Sinon, on peut se demander si on a choisi la bonne taille de batterie », explique le directeur général d'Ethias Lease, Erwin Ollivier, à La Capitale. Et c'est une erreur courante : beaucoup de conducteurs achètent une voiture électrique sans avoir bien réfléchi à leur profil de conduite.
Autre erreur grave : 55 % des chargements dépassent largement les 80 %. Cela revient à s'empiffrer tous les jours jusqu'à ce qu'on ne puisse plus bouger, et plus de la moitié des conducteurs le font. Mais cela sollicite inutilement la batterie et accélère son usure. La solution ? Programmez votre voiture électrique pour qu'elle s'arrête par défaut à 80 %, à moins que vous n'ayez un long trajet à faire.
Enfin, il existe un autre facteur qui fait vieillir prématurément votre batterie : une décharge trop importante au cours d'un même trajet. Concrètement, si vous partez à 80%, vous ne voulez pas arriver à 10%. Sur les trajets effectués avec les voitures Ethias Lease, cela se produirait dans 14% des cas, ce qui n'est relativement pas si mal. Mais la pratique accélère la dégradation chimique et réduit considérablement la durée de vie de la batterie. Là encore, il s'agit de choisir la bonne taille de batterie.
Nous vous rappelons que des recherches ont déjà montré que des recharges fréquentes, même après de courts trajets, ne posent aucun problème. Tant que vous maintenez la batterie entre les valeurs limites de 20 % et 80 %. Ce sont surtout les charges profondes - en dessous et au-dessus des valeurs limites indiquées - qui réduisent la durée de vie de la batterie. Mais même dans ce cas, la plupart des voitures électriques ne semblent pas près de tomber sous la garantie moyenne de 70 % après huit ans (ou 160 000 kilomètres).
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