On s’en doutait : la mise en production du très original Cybertruck n’a pas été une sinécure pour Tesla, ce qui n’a pas manqué d’entraîner des retards de livraison. Mais il semble à présent que les problèmes persistent en après-vente, le constructeur n’ayant pas été assez prudent sur plusieurs aspects.
De ce fait, c’est la quasi-totalité des quelque 45.000 exemplaires du pick-up électrique qui doit retourner en usine afin que deux pièces soient recollées. En effet, il existe un risque important que celles-ci s'envolent en cours de route et qu'elles atterrissent n’importe où, ce qui met en danger les autres usagers de la route. Cela ne s'est pas encore produit, selon Tesla, mais quelque cent cinquante cas de garantie seraient déjà en traitement.
Rappel volontaire
Au départ, Elon Musk voulait construire sa voiture autour d'un exosquelette en acier inoxydable, une construction pour le moins inhabituelle (fantasque ?) dans le secteur automobile. Le prototype dévoilé en 2019 était-il est vrai sensationnel, avec ses grands panneaux de carrosserie plats en acier inoxydable, ses angles vifs et la promesse que la structure visible de la voiture serait porteuse, ce qui permettrait de l'alléger considérablement.
Mais très vite, il s'est avéré que cette approche technique était inenvisageable. Dès lors, Tesla a du opter pour une carrosserie autoportante classique, habillée de panneaux, comme pour toute autre voiture particulière. Pour essayer de suggérer l’exosquelette tant voulu par Musk, les Américains ont alors collé des garnitures en acier inoxydable au-dessus des portes et jusqu’au du toit.
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Et ce n'est là qu'une des nombreuses adaptations que Tesla a dû apporter pour que la voiture soit fin prête pour la production. Par conséquent, les premiers exemplaires du Cybertruck n'ont été livrés aux acheteurs que deux ans plus tard par rapport à ce qui avait été annoncé. Sauf qu’il s'avère aujourd’hui que la colle des garnitures n'est pas suffisamment résistante pour supporter les charges élevées auxquelles un objet en mouvement est soumis. Celle-ci peut donc se dissoudre et, à grande vitesse, la garniture angulaire se transforme alors en un dangereux projectile. Tesla propose donc à ses clients de recoller le tout, en ajoutant désormais une vis pour maintenir la moulure en place. Il s'agit d'un rappel volontaire, qui ne coûte donc rien au client.
Le rappel concerne la quasi-totalité des Cybertrucks produits depuis novembre 2023 et jusqu'à la fin du mois de février de cette année. Depuis fin février d’ailleurs, les livraisons du modèle ont cessé, probablement parce que le problème était déjà apparu.
Le champion des rappels
Aux États-Unis, Tesla se profile plus que jamais comme le champion des rappels, avec plus de cas que les « big three » réunis, Stellantis (Chrysler), Ford et General Motors.
L'année dernière, Tesla a ainsi dû remplacer les pédales d'accélération du Cybertruck parce qu'elles menaçaient de se détacher, mais aussi installer de nouveaux moteurs d'essuie-glace et remplacer l'inverseur du groupe motopropulseur. Il a également fallu refixer une pièce de garniture sur l’espace de chargement parce qu'elle risquait elle aussi de s'envoler. En outre, la voiture a déjà reçu des mises à jour logicielles à distance, en partie parce que la caméra de stationnement arrière fonctionnait avec un décalage dangereux lors des manœuvres.

En panne de succès
Pour Tesla, les ventes décevantes du Cybertruck sont finalement une bonne nouvelle, car elles limitent le nombre de voitures à devoir rappeler. Rappelons que Tesla a livré 45.000 unités au cours de l'année et demie écoulée. Cela correspond à peu près au nombre d'exemplaires du F-150 électrique que Ford a réussi à vendre au cours de la seule année 2024. Il s'avère que les Américains ne sont pas aussi friands de pick-up électriques qu'on l'avait initialement estimé.
En Europe, il n'est toujours pas possible d'acheter un Cybertruck, du moins pas directement auprès de Tesla. La voiture ne peut en effet pas être homologuée à grande échelle, car l’Europe juge que les arêtes vives de la carrosserie représentent un danger en cas de collision avec des piétons ou des cyclistes. Toutefois, par le biais d'importations parallèles et d'homologations spécifiques, quelques exemplaires ont tout de même « échoués » dans plusieurs pays européens.
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