Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit l’adage. Et cette situation est celle qui est actuellement vécue par le groupe Volkswagen d’un côté et des constructeurs chinois de l’autre. En effet, Volkswagen traverse actuellement une crise très profonde. Le modèle industriel doit être revu en profondeur et, forcément, de substantielles économies doivent être réalisées dans les années qui viennent. On parle de plusieurs milliards d’euros.
Étant donné la chute des ventes des voitures électriques, Volkswagen a pensé récemment à fermer jusqu'à trois usines de production en Allemagne, une mesure qui a généré un tel tollé que le groupe a finalement fait marche arrière.
Intérêt chinois
Or, l’information d’un intérêt chinois pour ces sites circule de plus en plus amplement. En effet, les constructeurs chinois cherchent à tout prix une expansion à l’étranger en raison de la faible demande intérieure. Étant donné que la croissance ne peut actuellement venir que de l’extérieur, ceux-ci sont prêts à tout pour s’implanter ailleurs et en Europe surtout, à éluder les nouveaux droits de douane qui vont rendre leurs voitures plus chères. Il faut dire que la Chine est désormais partout en Europe. Les entreprises de l’empire du Milieu ont investi dans tous les secteurs, sauf le secteur automobile qui lui résiste encore, même si Mercedes compte déjà deux actionnaires chinois.

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Outre une opportunité de marché, l’implantation des constructeurs chinois en Allemagne permettrait à ceux-ci de d'accroître leur influence dans l'industrie automobile allemande qui reste la plus ancienne et la plus prestigieuse. Ce serait donc aussi une possibilité de s’attirer de bien beaux cerveaux.
Le gouvernement chinois a indiqué qu’il attendait des mesures de la part du prochain gouvernement allemand (celui d’Olaf Scholz est sur le déclin et sera bientôt remplacé), soulignant que la Chine avait par le passé introduit une série de mesures d'ouverture afin de créer de nouvelles opportunités commerciales pour les entreprises étrangères et allemandes. Et qu’elle espérait en retour que l’Allemagne ferait preuve d'ouverture d'esprit pour garantir un environnement commercial équitable et non discriminatoire vis-à-vis des entreprises chinoises.
Volkswagen est intéressé
Mais qu’en pense Volkswagen ? Selon des sources proches du dossier rapportées par Reuters, le groupe serait en fait intéressé. Pourquoi ? Tout simplement parce que Volkswagen est actuellement pris entre le marteau et l’enclume et notamment ses travailleurs qui freinent la restructuration. Or, les choses doivent aller vite pour le constructeur qui, plus le temps passe, risque d’y laisser des plumes. D’où la position d’un porte-parole de Volkswagen qui a déclaré au sujet de l’usine d'Osnabrueck qui assemble des T-Roc qu’il fallait trouver une solution pour une utilisation continue pour le site et qui prendrait en compte les intérêts de l'entreprise et des employés.

Naturellement, cette déclaration a fait bondir les syndicats qui ne sont pas opposés à voir des Chinois débarquer, mais inquiets à l’idée de perdre leurs droits sociaux. Ceux-ci envisagent bien éventuellement une co-entreprise (comme cela se fait en Chine), mais avec les normes – et les salaires – de Volkswagen. À voir quelle direction prendra la suite de ce dossier : vente (qui pourrait rapporter entre 200 et 300 millions d’euros selon les analystes) ou partenariat. Il y a quelques semaines, Luca de Meo proposait aux constructeurs européens se s’associer et de créer des partenariats. Dommage – ou pas ? – que ceci doive probablement se faire avec des Chinois.
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