C’est lors d’un Conseil d’Entreprise que Volkswagen a officialisé son intention de fermer trois usines en Allemagne, un choix qui s’accompagne logiquement de suppressions massives d’emplois. Au total, ce seraient plus de 10.000 emplois directs qui sont menacés. Mais étant donné la précocité de l’annonce, Volkswagen n'a pas précisé quelles usines seraient touchées ni combien précisément des quelque 120.000 employés du groupe en Allemagne allaient être effectivement licenciés.
La direction de Volkswagen a expliqué que cette décision était nécessaire afin de mener une vaste restructuration dont l’ampleur n’a d’ailleurs plus été vue depuis plusieurs décennies. Volkswagen entend économiser 4 milliards d'euros, ce qui inclurait une réduction salariale de 10%, ainsi que des gels de salaires pour les années 2025 et 2026, selon le quotidien économique Handelsblatt.
Restructurer ou mourir ?
Du côté de Volkswagen, on présente cette restructuration comme le plan de la dernière chance. « La situation est grave et la responsabilité des partenaires de négociation est énorme. Sans mesures globales pour regagner en compétitivité, nous ne pourrons pas nous permettre des investissements essentiels à l'avenir », a déclaré Gunnar Kilian, membre du Conseil d'Administration du groupe VW, comme pour mettre un peu plus la pression encore sur les puissants syndicats allemands pour que ceux-ci aillent dans le sens de l’entreprise. Mais ça commence mal, car le syndicat IG Metall a déjà exprimé sa ferme opposition aux coupes salariales tandis qu’il maintient aussi sa demande d’une augmentation de +7% des salaires. On voit mal comment les parties vont s’entendre...
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Thomas Schaefer, directeur de Volkswagen, a pour sa part déclaré que les usines allemandes n'étaient pas assez productives et que leurs coûts dépassaient de 25 à 50% les objectifs fixés. Ce qui signifie que certains sites sont aujourd’hui deux fois plus chers que la concurrence. Les chiffres présentés par Volkswagen sont donc alarmants, justifiant quelque part à cette vaste restructuration. Mais selon certaines analystes, Volkswagen irait un peu trop loin. En effet, Daniel Schwarz, analyste chez Stifel, a déclaré à Automotive News Europe que les plans de l’entreprise allaient bien au-delà des attentes du marché. Un bras de fer s’engage donc et il y a fort à parier que les menaces de grèves de la part des syndicats pour début décembre seront mises à exécution.
Bien que forte, cette annonce était attendue compte tenu de la conjoncture actuelle du secteur automobile et, jusqu’ici, à l’impuissance des marques occidentales à se relever et à adopter un autre modèle économique, plus rentable et concurrentiel vis-à-vis de la Chine. Dans ce contexte, l’annonce de Volkswagen pourrait être la première d’une longue série chez tous les autres marques et groupes industriels.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be