Les bornes rapides dégradent-elles vraiment les batteries ? Voici les derniers chiffres

Les automobilistes nourrissent de grandes craintes vis-à-vis de la batterie considérée comme l’élément le plus fragile (et surtout le plus cher). Et pour la préserver, une large frange d’entre eux considère que les charges rapides sont néfastes pour les cellules. Mais qu’en est-il exactement ? Voici les derniers chiffres qui tranchent la question.

Publié le 18 avril 2025
Temps de lecture : 5 min
Les bornes rapides dégradent-elles vraiment les batteries ? Voici les derniers chiffres

La voiture électrique est encore jeune à l’échelle de l’histoire automobile et, forcément, on possède moins de recul sur cette technologie que sur la thermique qui existe depuis plus de cent ans. Cette situation nourrit des croyances, surtout autour de la batterie, élément central d’une voiture électrique et surtout, composant le plus cher. D’où le redoublement de méfiance à son égard. Et justement, de nombreux automobilistes continuent de considérer que les recharges rapides sont néfastes pour les cellules de la batterie. La puissance brutale dégraderait en effet la capacité de celles-ci.

Mais qu’en est-il exactement ? Car plusieurs études ont déjà été publiées sur le sujet. Certaines d’entre elles estiment que c’est effectivement à déconseiller tandis que d’autres avancent que les contraintes sont en fait minimes et qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

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Des tests réels

La question est d’autant plus importante que le secteur ne cesse de mettre toujours plus en avant les capacités de recharge rapide des voitures électriques. Pour répondre aux attentes (mais sont-elles si réelles) des consommateurs, les constructeurs ne cessent de faire évoluer les puissances admissibles, atteignant même les 1.000 kW pour une recharge. De quoi faire le plein d’électrons en quelques minutes.

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La recharge rapide est évidemment précieuse lors des longs voyages. Mais est-elle aussi à prescrire en usage courant ? La question a été abordée par nos confrères d’Automobile Propre qui ont pris la peine de procéder à leurs propres relevés afin de constater s’il y avait altération ou non du pack.

Plusieurs facteurs

Bien entendu, une batterie vieillit. C’est inévitable. Et c’est tout d’abord du au temps qui passe. On l’a tous constaté : au bout de 2 ou 3 ans, la santé de la batterie de notre smartphone n’est plus au top. C’est du au nombre de cycles de charge, bien évidemment. Et tous les smartphones sont logés à la même enseigne, qu’ils disposent d’une charge rapide ou non. C’est la dégradation calendaire, personne n’y échappe.

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Mais quid de la charge rapide ? Car les voitures électriques sont de plus en plus capables de supporter des charges élevées, ce qui, forcément, augmente aussi les contraintes sur les batteries. Car pousser les watts, c’est aussi faire chauffer les cellules. Selon Automobile Propre, les cellules des batteries chauffent souvent à plus de 50 degrés lors d’une charge rapide selon des relevés opérés sur des superchargeurs Tesla par exemple, soit une vingtaine de degrés au-dessus de la température habituelle lors de la recharge lente. C’est évidemment logique, mais dans quelle mesure cela impacte-t-il la vie des batteries ?

Quel impact sur la durée de vie ?

AVILOO Battery Diagnostics a mené une enquête pour mesurer cet impact de charges rapides répétées. L’étude a porté sur 160 véhicules issus de marques différentes. Et, comme on pouvait s’y attendre, les charges rapides dégradent plus les batteries que les charges lentes. Ainsi, pour une voiture qui aurait parcouru 200.000 km, les charges rapides répétées entraîneraient une dégradation des cellules de 17% supplémentaires en moyenne. L’état de dégradation varierait en outre avec l’âge du véhicule ou son utilisation. Ainsi, pour les voitures qui ont parcouru entre 80.000 et 100.000 km, cette dégradation atteindrait les 7,5% supplémentaires.

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© Bram Van Oost

Faut-il s’inquiéter de ces chiffres de dégradation. Sans doute pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que les utilisateurs ne font pas que recourir à la recharge rapide. En effet, si les automobilistes achètent certainement des voitures performantes en recharge pour cette qualité, ils ne la mettent pas en application quotidiennement, mais uniquement lors de longs trajets. Le reste du temps, ceux-ci procèdent à des charges considérées comme lentes en courant alternatif, ce qui n’entraîne pas une dégradation accélérée.

C’est ce que montre aussi l’étude d’AVILOO qui s’est penché sur le cas d’une Tesla Model 3 Grande Autonomie de 2019 (6 ans d’utilisation donc). Sur 135.000 km, si on combine 60% de charges rapides et 40% de charges lentes, la dégradation de la batterie atteindrait les 13%. Ce qui tombe dans la moyenne : une batterie de 100.000 km avec 60% de charges rapides voit une dégradation moyenne de 10% alors que celle qui n’aurait bénéficié que de charges lentes ne serait exposée qu’à 4% de dégradation (mais sans AUCUNE charge rapide). De même, le même exercice avec une voiture qui aurait parcouru entre 180.000 et 200.000 km verrait son pack dégradé de 20% contre 6% sans charges rapides. Si on s’en tient au premier modèle de calcul (13%), ce sont donc 30 km d’autonomie qui auraient disparu sur les 500 km théoriques annoncés. On est donc loin de la catastrophe imaginée... 

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Par David Leclercq Rédacteur automobile
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