Xiaomi entre officiellement dans la bataille des batteries solides avec un brevet récemment déposé qui pourrait bien changer la donne. L’enjeu est de taille : surmonter les défis technologiques majeurs qui freinent encore la commercialisation de cette technologie, notamment la faible conductivité ionique et les problèmes de stabilité thermique. Notons que Xiaomi a travaillé dans l’ombre. Le géant s’intéresse à la batterie solide depuis 2023. D’abord pour les smartphones et les tablettes. Mais il a cette fois trouvé le filon pour l’adapter à l’automobile, sa nouvelle marotte.
Le cœur de l’innovation repose sur une structure en couches, intégrant un collecteur de courant avec plusieurs niveaux de matériaux actifs, d’agents conducteurs, de liants et un électrolyte solide à base de polymères et de sels métalliques. L’électrolyte est dit multicouche et pénètre la couche d'électrode sur toute son épaisseur, ce qui réduit ainsi les distances de transport ionique. Résultat : une amélioration nette des performances globales, tant en autonomie qu’en vitesse de charge.
Mieux encore, Xiaomi assure que cette solution reste compatible avec les lignes de production de batteries lithium-ion classiques. Cela représente un atout stratégique pour accélérer la mise sur le marché, sans nécessiter de repenser entièrement les infrastructures industrielles. Là encore, le modèle Tech de Xiaomi semble faire la différence.

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Une efficacité volumique de 77,8%
Au-delà du brevet, Xiaomi a déjà conçu un prototype intégrant cette nouvelle technologie. Et il affiche des caractéristiques impressionnantes. Ce système de batterie prend en charge une configuration « Cell-to-Body » (CTB) dans lequel les cellules sont directement intégrées à la structure du véhicule, sans boîtier intermédiaire. L’efficacité volumique atteint ainsi 77,8%, pour une hauteur totale limitée à 120 mm, incluant le plancher du véhicule. Selon Xiaomi, ce serait un record.
Les chiffres annoncés par le constructeur frappent fort : une autonomie théorique de plus de 1.200 km selon la norme chinoise CLTC et une capacité de recharge permettant de récupérer 800 km en seulement 10 minutes. Si ces données se confirment à, Xiaomi se positionnera incontestablement comme un acteur incontournable sur le marché des véhicules électriques de nouvelle génération.
Course mondiale et défis partagés
L’initiative de Xiaomi s’inscrit dans un mouvement global. Des géants comme CATL, Toyota, SAIC, BMW ou BYD investissent aussi massivement dans la recherche sur les batteries solides. BMW teste déjà sur route une i7 équipée d’un prototype de ce type d’accumulateur tandis que d’autres visent une production limitée à l’horizon 2027-2028. Cette effervescence s’explique évidemment par les promesses des électrolytes solides : meilleure densité énergétique, sécurité accrue et stabilité thermique. Mais la technologie reste complexe.

Jusqu’ici, trois familles d’électrolytes solides – sulfures, oxydes et polymères – sont explorées et ils présentent chacun des avantages et inconvénients en matière de performance, de coût et de facilité de fabrication. Le brevet de Xiaomi apporte une réponse partielle aux défis, notamment en améliorant la conductivité à travers les électrodes, un obstacle important à dépasser, notamment pour la recharge rapide. Les analystes estiment que Xiaomi ira encore plus loin dans ses développements et que l’objectif est bien entendu d’intégrer ses propres batteries dans sa prochaine génération de véhicules afin de ne plus dépendre de fournisseurs comme CATL ou BYD.
Malgré cette nouvelle annonce toujours très intéressante, la généralisation des batteries solides dans les voitures reste toutefois peu probable avant la fin de la décennie. Les investissements se multiplient, les brevets s’accumulent, mais les obstacles industriels demeurent. Mais l’entrée de Xiaomi dans l’arène montre que l’innovation peut émerger là où on ne l’attend pas forcément.
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