Comme pour tous les produits, les garanties automobiles sont légalement obligatoires pour protéger le client contre les défauts de fabrication. Et, forcément, celles-ci peuvent coûter très cher aux constructeurs si ceux-ci ne maîtrisent pas un minimum la qualité de leurs véhicules. C’est une entreprise difficile, même au sein d’une même marque, car il n’est pas non plus facile d’aligner toutes les usines de production sur le même niveau de qualité, même avec des contrôles poussés.
Dix-neuf usines intelligentes
Des constructeurs comme Renault mise toutefois sur des solutions sophistiquées pour réduire les risques. Récemment, la marque au losange a investi dans des systèmes de surveillance numérique particulièrement poussés et avec lesquels des caméras, des robots le tout mixé à de l’intelligence artificielle permettent d’optimiser la qualité et de détecter les problèmes. Actuellement, ce dispositif équipe 19 des 25 usines du constructeur. Renault poursuit ce déploiement et revendique ainsi un positionnement de leader dans l’automobile.
Mais comment ça marche ? Direction l’usine de Palencia, en Espagne, où sont assemblés les Renault Austral et Rafale. Dans cette unité, chaque Renault passe sous quatre arches géantes et équipées de centaines de caméras qui scannent chaque détail du véhicule. Si tout semble monté correctement, un écran s’illumine en vert et si c’est en rouge, c’est qu’il y a des défauts à corriger.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Mieux qu’un œil humain
La précision de ces caméras pilotées par intelligence artificielle est impressionnante et dépasse de loin les capacités humaines. Car elles ne souffrent pas de la fatigue, comme les ouvriers, elles ne présentent jamais de perte de concentration et elles peuvent encore détecter des choses invisibles pour l’œil humain – comme un jeu de moins d’un millimètre entre deux câbles. Les technologies numériques de plus en plus avancées portent donc leurs fruits. Et les premiers résultats sont impressionnants : ils montrent une diminution de -50% des recours à la garantie pour des défauts de fabrication. Et pour une bonne raison : quand une erreur est détectée, elle est corrigée immédiatement.
Ce contrôle qualité ne s’arrête pas à l’usine. Renault entend aussi appliquer ce genre de technologie dans ses ateliers. Les clients se plaignent souvent des délais pour obtenir un rendez-vous ou faire une réparation. Une situation paradoxale, car les ventes de voitures neuves ne sont toujours pas revenues à leur niveau d’avant-Covid. En Belgique par contre, le parc automobile vieillit de plus en plus et, logiquement, cela entraîne un plus grand volume de travail pour les garagistes. Et ces mêmes garages peinent à recruter de nouveaux techniciens, une situation qui ne va pas en s’améliorant alors que la technologie des voitures est de plus en plus complexe.
Des robots réparateurs
L’intelligence artificielle va manifestement aussi offrir des solutions dans ce domaine. Renault déploie actuellement un tout nouveau système permettant aux techniciens de détecter plus rapidement les bruits suspects. Une priorité, car les sons d’origine bizarre figurent parmi les dix principales raisons de visite en atelier selon la marque. Grâce à une base de données comptant déjà 2.000 sons identifiés – des suspensions qui grincent au claquement des soupapes –, l’IA peut suggérer des réparations plus rapides. À terme, Renault espère même que les conducteurs pourront enregistrer ces bruits via une application et les envoyer directement. Une sorte de « Shazam pour voitures » défectueuses. Étonnant !
Par ailleurs, Renault travaille sur Diag Predict, un système visant à réaliser 60% des diagnostics à distance d’ici 2026. Ainsi, les techniciens pourront savoir à l’avance quelles pièces vont être nécessaires, ce qui réduira les déplacements inutiles, les temps d’attente ainsi que les coûts. Dans les ateliers de carrosserie, la marque mise aussi sur la robotisation (comme bien d’autres constructeurs) : sous le nom d’Ixell, un test est actuellement en cours avec un robot chargé des tâches de peinture simples et répétitives. Cela ne remplace pas les maîtres carrossiers, indispensables pour les travaux complexes ou les peinture spéciales, mais le soutien est là.
Une longueur d’avance… mais un désavantage structurel
Avec ces innovations, Renault tente de conserver son avance. Sauf qu’il y a un handicap de poids : les Français doivent adapter leurs usines existantes à l’implantation de l’intelligence artificielle et c’est un exercice complexe. Car en Chine, les usines pilotées par intelligence artificielle font déjà partie du quotidien depuis plusieurs années. Dans les usines de l’empire du Milieu, ces systèmes pilotés par IA sont intégrés dès la conception de la chaîne de montage. En matière d’innovation technologique, il faut toujours essayer d’être le premier, sinon, c’est plus compliqué...
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be