Et si la facilitation de la transition vers la voiture électrique passait par une association à la Airbus, le consortium qui, comme on le sait, réunit des dizaines d’entreprises européennes et qui s’est érigé comme un mastodonte de l’aéronautique au même titre que Boeing ? C’est l’idée avancée à l’ouverture du Salon de Genève par Luca de Meo, le patron de Renault. Pour lui, « nous devons faire preuve de créativité pour trouver une solution », désignant les coûts de développement exorbitants ainsi que les processus de production des voitures électriques.
L’objectif est, on le sait, de développer davantage de voitures électriques à bas coût et de massifier ces produits. Mais c’est actuellement très difficile, car les constructeurs occidentaux n’ont pas accès aux ressources tandis qu’en travaillant chacun dans leur coin, ils perdent un temps précieux.
Le principe du partage
Pour Luca de Meo, qui est également président de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), l’enjeu serait de créer une chaîne de valeur en Europe qui inclurait les batteries, les moteurs électriques et l’électronique. Pourquoi ? Car c’est exactement ce qu’a fait la Chine avec de gros subsides gouvernementaux. Et ça a marché puisque la Chine surclasse désormais tous les constructeurs sur le sujet. « L’objectif est de tout acheter en Europe à un prix compétitif », a expliqué le PDG de Renault. Les exemples anciens ou plus récents ne manquent d’ailleurs pas. Il y a ainsi eu la citadine partagée de Toyota, Peugeot et Citroën (Aygo, 107 et C1) ou encore la plate-forme commune « Type 4 » dans les années 1980 qui servait à Alfa Romeo, Fiat, Lancia et Saab.
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Cela dit, l’homme fort de la marque au losange demande non seulement que les constructeurs automobiles se rapprochent, mais que les États européens prennent également une part active dans le financement de cette transition puisqu’il faut se souvenir que les actionnaires d’Airbus ne sont autres que les gouvernements français, allemand et espagnol. Bel appel du pied !
Un partenariat avec Volkswagen ?
Récemment, c’est Carlos Tavares qui a émis l’idée d’une mégafusion dans le secteur automobile, seule voie envisageable pour la consolidation des activités des constructeurs. Les rumeurs évoquaient Renault d’ailleurs. Mais cela a été démenti depuis et certaines sources font plutôt état de pourparlers entre la marque française et le géant allemand Volkswagen pour la construction d’une voiture électrique à bas coût basée sur la future Twingo et la nouvelle Renault 5 E-Tech. La chose est très plausible, car il faut rappeler que le groupe VW a noué des partenariats avec des constructeurs chinois et qu’il envisage aussi ce modèle avec Hyundai. Si Renault produit une petite voiture avec VW, il faudrait qu’elle utilise aussi « des batteries au lithium fer phosphate (LFP) moins coûteuses », a déclaré Luca de Meo.
L’Europe doit aussi agir
Luca de Meo a également demandé à l’Europe d’assouplir ses règles et d’autoriser les toutes petites voitures (comme le kei cars japonaises) dans les zones urbaines et donc au sein des zones de basses émissions. Pour lui, une réduction des taxes sur ces véhicules apparaît d’ailleurs plus porteuse que des primes à l’achat.
Renault n’est pourtant pas le constructeur le moins avancé sur la question de la voiture électrique à bas coût puisqu’à côté de l’arrivée de la nouvelle R5, la marque entend lancer une nouvelle Twingo dont le prix devrait se situer sous les 20.000 euros. Mais le temps presse, car comme l’a souligné le PDG de Renault « la vitesse est importante face aux Chinois. Nous vivons dans un monde incertain. Dans le passé, avec les voitures à combustion interne, on pouvait prévoir ce qui allait arriver. » Ce n’est effectivement plus le cas aujourd’hui…
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