Le constructeur McLaren va fusionner avec Forseven, une jeune entreprise britannique qui compte dans ses rangs quelque 700 personnes expérimentées dans le domaine de l'automobile, issues pour la plupart de Jaguar-Land Rover. Les deux sociétés appartiennent à CYVN Holdings, un fonds d'investissement basé à Abu Dhabi qui détient une participation de 20 % dans le fabricant chinois de véhicules électriques Nio et qui est propriétaire à 100 % de Gordon Murray Technologies, un autre fabricant de voitures de sport. CYVN Holding a racheté McLaren à la fin de l'année dernière.
Forseven travaille depuis plusieurs années au lancement d'une nouvelle marque de luxe britannique, dont le nom n'a pas encore été choisi. McLaren fournira son nom de marque dans le cadre de la fusion, tandis que l'autre partie fournira une extension de gamme. Le nom Forseven cessera alors d'exister.
L'opération sera dirigée par Nick Collins, directeur général de Forseven. Nick Collins vient de Jaguar-Land Rover, où il a travaillé sur la future gamme de Jaguar électriques et où il était auparavant chef de projet pour le Defender et le Range Rover, entre autres. Cela laisse entrevoir la direction que McLaren pourrait prendre à l'avenir.
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Naturellement
Le constructeur de voitures de sport basé à Woking est le seul dans son genre à être resté fidèle à ses principes en refusant d'inclure un SUV dans sa gamme. Des concurrents comme Lotus, Aston Martin, Ferrari ou Lamborghini ont tous ajouté une cinq portes surélevée à leur gamme ces dernières années, dans certains cas par nécessité existentielle, car la demande de coupés et de voitures de sport est trop faible pour qu'une entreprise puisse survivre grâce à eux. Porsche avait déjà donné cet exemple au début du siècle, avec le lancement du Cayenne, un modèle qui a fait du constructeur allemand de voitures de sport l'un des constructeurs automobiles les plus rentables au monde.
M. Collins n'a pas confirmé que McLaren allait effectivement produire un SUV, mais cela se passe de commentaires. En 2024, le constructeur de voitures de sport basé à Woking a vendu à peine 2 000 voitures dans le monde, alors que des marques comme Ferrari ou Lamborghini dépassent aujourd'hui allègrement les 10 000 unités.
Voiture de course de Formule 1
Forseven se préparait depuis longtemps à entrer sur le marché des voitures de luxe sous une marque qui restait à déterminer. Selon M. Collins, cette dernière était la partie la plus risquée de toute l'opération, étant donné que l'établissement d'un nom nécessite un énorme investissement publicitaire.
Elle peut faire cet effort, étant donné que McLaren est une marque de renommée mondiale. Comme Ferrari et Lotus, McLaren a d'abord été une écurie de course, avant de se lancer dans les voitures de ville. Dans les années 1990, il y a eu l'emblématique F1, une voiture à trois places équipée d'un V12 de BMW. Au cours de ce siècle, McLaren Automotive a redémarré, développant toute une gamme de voitures de sport, toutes construites sur les mêmes bases techniques. Mais c'est en Formule 1 que McLaren doit sa plus grande renommée, surtout depuis qu'elle est à nouveau au premier rang, comme en témoigne le vice-champion du monde décroché par Lando Norris la saison dernière.
Un gouffre financier
M. Collins ne s'exprime pas encore sur les projets concrets de produits, mais il a déjà indiqué qu'ils incluraient des moteurs électriques ainsi que des modèles plus traditionnels à moteur à combustion interne. Le bureau d'études, fort d'une cinquantaine de personnes et dirigé par Alister Whelan, également issu de Jaguar-Land Rover, a déjà préparé quelques prototypes physiques.
On ne sait pas encore si l'usine de Woking, près de Londres, continuera à construire des McLaren à l'avenir. Le siège de Forseven se trouve plus au nord, près de celui de Jaguar-Land Rover, près de Coventry. Cette région, non loin de Birmingham, est pratiquement l'épicentre du secteur automobile britannique.
McLaren emploie aujourd'hui quelque 3 500 personnes, écurie de course comprise. McLaren et Forseven préparent la fusion en coulisses depuis un certain temps, mais ces derniers commencent immédiatement à restructurer l'entreprise, qui est déficitaire depuis des années. À la fin de l'année dernière, l'agence de presse Bloomberg a qualifié l'entreprise de gouffre financier non dissimulé.
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