Depuis plusieurs semaines, le patron de Stellantis alerte sur la montée en puissance des constructeurs chinois et de la menace potentielle (et probablement bien réelle) que ceux-ci représentent pour le secteur automobile occidental. Car il n’aura échappé à personne que les constructeurs européens (et occidentaux en général) ont en ordre dispersé et qu’ils ont accusé un sérieux retard sur la question de la voiture électrique, en particulier sur l’accès et le traitement des matières premières ainsi que sur les processus d’industrialisation – donc l’efficacité et la rentabilité.
Actuellement, Tavares estime que le secteur automobile n’a pas encore bien saisi le choc qu’il va subir et il avait d’ailleurs déclaré dans une interview que ceux qui ne pourraient pas suivre disparaîtraient : « Il est assez évident que les gars qui ne peuvent pas fabriquer des véhicules électriques à batterie compétitifs en termes de coûts vont être confrontés à un problème existentiel », avait expliqué le dirigeant.
L’opportunité d’une consolidation
« Dans ce monde darwinien, les gars qui sont capables de protéger leurs résultats » sont ceux qui l’emporteront demain, avait-il déclaré à l’agence Bloomberg, indiquant par ailleurs qu’il était prêt à toute forme de consolidation. Autrement dit : Tavares ouvre donc la porte en grand à une fusion avec un autre acteur majeur du secteur. Et pour lui, il y a d’ailleurs urgence, car si l’industrie automobile ne bouge pas, elle disparaîtra sous l’offensive de l’industrie chinoise.
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On se demande ce qui pousse Carlos Tavares à ne jamais rien lâcher. Et nos confrères du journal Les Échos ont peut-être la réponse : auteur de la formidable création de la galaxie Stellantis en 2021 (PSA avec FCA), l’homme est à deux ans de la retraite et, outre son caractère visionnaire, il se dit qu’il a probablement un dernier (gros) coup à jour. S’agirait-il d’une question d’ego ? Pas du tout, car les spécialistes financiers du secteur (fonds d’investissement, actionnaires, etc.) estiment qu’une consolidation est une en fait favorable, voire même stratégiquement incontournable.
Une fusion avec qui ?
Mais avec quel autre constructeur Stellantis pourrait-il fusionner ? Tavares a déjà une petite idée. Dans son interview, il cite notamment les Américains Ford et General Motors (un marché où Stellantis écoule 60% de sa production), mais aussi Renault, marque beaucoup plus petite en termes de volumes (le tiers de la production de Stellantis) et avec laquelle l’homme fort du groupe n’a pourtant pas été avare en critiques ces derniers temps.
Il n’y a rien de concret à l’heure actuelle, même si certaines sources rapportent que Tavares sait Renault fragile et susceptible de se faire absorber soit par Geely soit par Volkswagen. À voir. Car s’il devait s’agir de Renault, il faudrait encore que la Commission à la Concurrence lui laisse les coudées franches, car ce scénario laisserait avec la possibilité d’un trust, car, ensemble, les deux groupes réunis pèseraient pour 40% des voitures particulières vendues en Europe. Cela dit, il faudra aussi que l’Europe se rende compte que ce sera gagner ou mourir…
Quoi qu’il en soit, Tavares examinera les possibilités lorsqu’elles se présenteront et il prévient aussi que « le seul prérequis est que [l’opération] soit gagnant-gagnant, et que cela soit fait d’une manière amicale. » L’appétit de Tavares est décidément insatiable.
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