La voiture électrique est de plus en plus largement adoptée, même si les ventes de ces derniers mois semblent indiquer le contraire. En fait, la voiture à batterie continue de progresser, simplement elle le fait moins vite que prévu. Ces difficultés ne doivent par ailleurs pas éroder la détermination des constructeurs automobiles à continuer à investir dans l’électrification des véhicules. Car c’est leur seule porte de salut : proposer des produits aboutis et attrayants, surtout dans un contexte de droits de douane avec les États-Unis qui pourrait ralentir le mouvement. Mais ralentir, ce serait se tirer une balle dans le pied, car les constructeurs chinois, eux, n’attendront pas.
Il existe d’ailleurs déjà d’importantes différences dans la « maturité électrique » des constructeurs. BYD en est la meilleure preuve : le Chinois devance désormais tout le monde, même Tesla. D’autres marques sont par contre plus à la peine dans cette course à l’électrification. Comme Toyota qui a longtemps retardé ses développements électriques, persuadé que les chaînes de traction hybrides constituaient un meilleur compromis.
Mais les choses ont changé. Et le monde a changé. Et Toyota a bien du se résoudre à en prendre acte. C’est pour cela que la marque a déployé une nouvelle stratégie, résolument tournée vers l’électrique cette fois, sous l’impulsion de son nouveau patron, Koji Sato.
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1.200 km ?
Fort de ses nouvelles ambitions, Toyota avait annoncé qu’il produirait sa propre batterie solide. Une technologie de rupture qui promet une densité énergétique deux fois plus importante et donc pour une autonomie identique un poids et un encombrement divisé par deux, en plus d’une sécurité nettement accrue, car les électrolytes solides sont beaucoup plus stables. Et l’innovation était pour bientôt puisque Toyota prévoyait le lancer cette batterie dès 2028 dans son usine de Fukuoka.
Mais cette belle perspective d’avancée pour la voiture électrique n’arrivera finalement pas. En effet, selon le quotidien japonais The Asahi Shimbun, Toyota a en effet décidé de repousser le projet à plus tard. Et ce ne serait pas parce que Toyota ne maîtrise pas la technologie. En effet, la raison résiderait dans la demande du marché qui est actuellement trop faible pour justifier les investissements.
D’autres raisons
Mais les mauvais chiffres de vente des voitures électriques ne seraient pas la seule raison de ce report. Selon plusieurs sources internes, la rentabilité du projet est aussi mise à mal en raison des hausses des coûts de la main-d’œuvre, mais aussi des matériaux. L’opération serait donc financièrement négative pour Toyota qui n’a pas non plus communiqué le montant de l’investissement – mais il doit être colossal.
Pour la voiture électrique, c’est donc un nouveau coup dur, car il faut rappeler que cette batterie devait dépasser la barre des 1.000 km d’autonomie tandis qu’il annonçait aussi des coûts de fabrication inférieurs de 20% par rapport à un électrolyte liquide conventionnelle. Certes, Toyota avait prévu de limiter la production au départ (ces batteries solides auraient alors été réservées aux voitures d’élite dans un premier temps) et puis de monter progressivement en cadence (donc en diminuant les coûts et en les rendant plus accessibles au plus grand nombre).
Déception donc. La frilosité du numéro un nippon pose la question de l’ouverture d’un boulevard aux Chinois qui possèdent déjà une voiture à batterie solide en circulation (IM L6). Certains analystes estimaient il y a quelques mois que les batteries solides n’arriveraient probablement pas avant 2030. Car, outre les coûts, il restera aussi certains problèmes de fiabilité et de qualité à régler. Mais ça, The Asahi Shimbun n’en parle pas...
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