Les vacances commencent et les automobilistes seront pressés de se rendre sur leur lieu de villégiature. Mais ceux-ci devraient se méfier, car les routes sont placées désormais sous haute surveillance, ce qui est aussi le cas en Belgique. Certes, tout le monde sait que nos routes sont de plus en plus contrôlées, notamment par des radars-tronçons qui ne laissent en général aucune chance à ceux qui les défient – ou ignorent – leur existence.
Selon les informations récoltées par Het Nieuwsblad, la police fédérale exploiterait 158 radars-tronçons sur les autoroutes belges, ce qui signifie que ce sont plus de 900 km de voies rapides (sans compter les autres routes donc, régionales ou communales) qui sont étroitement surveillées. Et ce n’est pas fini : l’Agence flamande des routes et de la circulation (AWV) a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait mettre en activité de nouveaux radars-tronçons pour un total supplémentaire de 120 km d’autoroutes. Ce devrait aussi être le cas en Wallonie.
Un important déséquilibre
Mais quel est l’équilibre Flandre-Wallonie dans ces contrôles justement ? Car, il a été maintes fois annoncé que la Wallonie comblait son retard. En réalité, le déséquilibre reste flagrant. En effet, la Flandre compte 1.450 km d’autoroutes et, selon la police fédérale, 600 km seraient contrôlés par des radars-tronçons, soit la distance à vol d’oiseau entre Anvers et Lyon pour se donner un ordre d’idée.
En Wallonie par contre, on compte 1.700 km d’autoroutes, mais il n’y aurait qu’une quarantaine de radars-tronçons pour une distance totale contrôlée de 276 km. La différence est donc flagrante, même si la police indique que les radars-tronçons wallons sont en général un peu plus longs : 7 km en moyenne contre 5,5 km en Flandre.
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Pourquoi ?
Mais quelles sont les raisons de ce déséquilibre ? La raison principale est purement technique : la Flandre est plus densément peuplée et l’une des règles des radars-tronçons est qu’il y ait le moins possible d’entrées et de sorties d’autoroute entre les points de contrôles. Car l’automobiliste qui sort entre les deux points passe naturellement entre les mailles du filet. De ce fait, les autorités flamandes rencontrent un environnement plus favorable à la multiplication des radars-tronçons, même si le plus long radar-tronçon du royaume se trouve en Flandre, entre Jabbeke-Furne sur un développement de 14 km.
Efficaces
Bien que de nombreux automobilistes considèrent les radars-tronçons comme des pompes à fric, ces dispositifs seraient pourtant bénéfiques pour la réduction du nombre de tués sur nos routes. C’est en tous cas l’avis de l’Institut pour la mobilité de l’Université de Hasselt (IMOB) qui possède les preuves que le nombre d’infractions graves diminue drastiquement sur les portions surveillées par les radars-tronçons. Et l’effet serait même prolongé, car il concernerait aussi les tronçons qui précèdent et qui succèdent à ceux surveillés par les radars-tronçons, car une part des automobilistes ne savent pas toujours où commence et où finit la section. Ceux-ci jouent donc la carte de la prudence.
Les statistiques tendent à démontrer l’efficacité des radars-tronçons. En 2019, on dénombrait en effet 110 décès sur les autoroutes belges contre 77 en 2023, soit une baisse de -30%, selon les chiffres de VIAS et de la police fédérale. Et cela semble s’amplifier puisque le premier semestre de 2024 s’est caractérisé par 8 décès en lieu et place des 27 morts en 2019. C’est donc trois fois moins. Oui, les radars-tronçons sont parfois des pièges – surtout pour les distraits –, mais ils prouvent manifestement leur efficacité. Reste à voir si, comme c’est le cas aux Pays-Bas, les radars-tronçons belges couvriront l’entièreté du réseau autoroutier.
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