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ESSAI BMW i5 : la Batmobile

La BMW Série 5 est la berline d’affaires sportive par excellence. Ce segment s’électrifie également et c’est pourquoi BMW propose pour la première fois une version 100 % électrique de celle-ci. Rassurons-nous directement : le plaisir de conduire est au rendez-vous, surtout dans la i5 M60 xDrive.

Robin Van den Bogaert | Publié le 26 janv. 2024 | Temps de lecture : 11 min

Contrairement à de nombreuses autres marques automobiles, BMW n’a pas encore déclaré publiquement avoir l’intention de passer au tout électrique. Même si la dernière voiture à moteur à combustion sortira de la chaîne de montage en 2027 dans la “Heimat” de Munich, BMW, en tant qu’acteur mondial, est conscient que tout le monde ne roulera pas à l’électricité. En Europe, en revanche, les voitures électriques deviendront la norme, y compris dans le segment de la série 5. BMW était donc confronté à un choix : développer un nouveau modèle électrique parallèlement à la Série 5 (comme Mercedes l’a fait avec l’EQE) ou dériver une variante i de la série 5 “classique”. C’est cette dernière solution qui a été retenue et qui a donné naissance à la nouvelle i5.

L’approche de BMW garantit que les clients actuels retrouveront toutes les qualités familières de la marque dans la i5 et digéreront plus facilement la transition vers la conduite électrique. Visuellement, la calandre est fermée et, sur notre voiture d’essai, les calandres sont éclairées, alors que le logo i la distinguent de la Série 5 à essence ou diesel.

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BMW i5

Par rapport à la génération précédente (nom de code G30), la nouvelle Série 5 (G60) est plus longue de 97 mm, franchissant ainsi la barre des cinq mètres (5 060 mm). Seuls 20 mm de cette augmentation sont dus à l’empattement plus important, de sorte que la différence se situe principalement au niveau des porte-à-faux de la carrosserie. En termes de proportions, nous trouvons le design de la G30 plus équilibré… Se garer n’est pas plus facile avec cette taille non plus, bien que BMW fournisse de nombreuses aides (comme l’assistant de recul très pratique pour la marche arrière).

Calandres illuminées

Notre voiture d’essai fait une impression immédiate. Il s’agit d’une i5 M60 xDrive, qui semble encore plus sportive grâce au M Sport Pack Pro en option. Autre élément qui attire immédiatement l’attention : l’éclairage de contour BMW Iconic Glow à l’avant des reins. Alors qu’il est criard sur les gros reins de la Série 7 (pour ne pas employer le mot “déplaisant”), cet ornement prend toute sa dimension sur la Série 5. La carrosserie gris foncé mat en BMW Individual Frozen Deep Grey – une option d’une valeur de 4 150 euros – ne passe pas inaperçue. Cette voiture électrique à batterie ressemble à… la Batmobile !

BMW i5

À l’intérieur, le large écran incurvé fonctionnant sous le système d’exploitation 8.5 domine, avec des raccourcis verticaux sur l’écran d’accueil. Heureusement, le bouton iDrive classique est toujours présent. De plus, il est orné d’une magnifique garniture en cristal. Dans l’ensemble, d’ailleurs, l’intérieur est brillamment fini avec de beaux matériaux. La Série 5 est également la première BMW disponible avec un intérieur végétalien (le cuir, comme sur la voiture d’essai, reste une option). Une barre lumineuse (BMW Interaction Bar) court sur toute la largeur et change de couleur en fonction du mode sélectionné.

Les sièges sport de la i5 M60 xDrive sont excellents et trouver une bonne position de conduite n’est pas un problème. Les passagers arrière sont un peu moins bien lotis, principalement en raison du large tunnel central. Ils disposent toutefois d’un écran pour contrôler la climatisation ou le chauffage des sièges. En termes d’espace – pour une voiture de cette taille – nous nous attendions à mieux. L’intérieur est aussi vaste que celui d’une Série 5 classique, mais le volume du coffre de la i5 passe de 520 à 490 litres. Bon à savoir : une version Touring break est prévue dans le courant de l’année, qui sera sans doute très appréciée dans notre pays.

BMW i5

Sons d’ovni

Il est temps de conduire cette i5 M60 xDrive. Ce qui frappe d’emblée, c’est… le silence bienfaisant qui règne pendant la conduite. En termes d’insonorisation, BMW a fait du bon travail. Il n’y a qu’un seul élément perturbateur. Le mode de conduite sélectionné modifie non seulement l’éclairage ambiant, mais aussi les « BMW Iconic Sounds », des sons d’ambiance conçus par Hans Zimmer. Vous connaissez peut-être ce célèbre compositeur pour des films comme Le Roi Lion ou The Dark Knight (avec Batman). Dans l’i5, les sons d’OVNI sont assez particuliers ; heureusement, il est possible de les désactiver.

Le signal d’avertissement des limitations de vitesse est encore moins agréable. Vous devez le désactiver à chaque fois (à l’aide du bouton SET ou dans le menu du système d’infodivertissement). « La fonction est réactivée lors du prochain trajet pour des raisons légales », peut-on lire dans l’explication. Merci, réglementation européenne ! Avec ses 517 ch – et même 601 ch temporairement en mode Sport – cette i5 M60 xDrive accélère à la vitesse de l’éclair. N’hésitez pas à l’appeler l’équivalent électrique d’une M5. Elle pèse pourtant 2 380 kg en état de marche, mais ce n’est pas l’impression que l’on a en conduisant. La suspension adaptative gère bien le poids et parvient à maintenir le confort. Cette voiture colle à la route. Et c’est probablement là sa plus grande qualité : la combinaison du plaisir de conduire et du confort.

BMW i5

Le talon d’Achille

La batterie haute tension peu encombrante de la i5 M60 xDrive est logée dans les soubassements et fournit une énergie utilisable de 81,2 kWh. L’autonomie WLTP est de 455 à 516 km, avec une consommation de 18,2 à 20,6 kWh/100 km. Il ne s’agit cependant que de la théorie. Dans la pratique (avec des températures juste au-dessus ou même au-dessous de zéro), la consommation a rapidement augmenté et nous avons enregistré une moyenne de 24,8 kWh/100 km avec un style de conduite calme.

À la réception, la voiture n’était chargée qu’à 49 %, ce qui correspond à 161 km d’autonomie. Le chargeur embarqué de la i5 M60 xDrive peut charger jusqu’à 22 kW AC et, sur un chargeur rapide, jusqu’à 205 kW. A une borne Fastned, nous avons rechargé 64,97 kWh sur un chargeur rapide de 300 kW (qui atteint au maximum 74,5 kW de vitesse de charge) en 1 heure et 5 minutes, de 9 à 85 %. Après la charge (à 85 %), l’ordinateur de bord indiquait une autonomie de 305 km. Comptez donc entre 340 et 360 km. L’autonomie est clairement le talon d’Achille de la i5 M60 xDrive. Pourtant, lors d’un précédent essai, la 520d avait dépassé les 1.000 km avec un réservoir diesel…

BMW i5

Conclusion

La « vraie » M5 (hybride rechargeable pour la première fois) n’a pas encore vu le jour, mais cette i5 M60 xDrive électrique est déjà très performante. Elle séduira certainement les conducteurs traditionnels de BMW, à condition qu’ils puissent s’accommoder d’une autonomie qui fond comme neige au soleil. En termes de tenue de route, de confort, d’insonorisation et d’équipement technologique, BMW fait un excellent travail. Pour cela, il faut débourser au moins 109.300 euros. Le prix de la voiture d’essai, options comprises, s’élève à la somme astronomique de 132.460 euros. Heureusement, il existe aussi la i5 eDrive40 avec 340 ch et propulsion pour ‘seulement’ 73.700 euros.

La BMW i5 M60 xDrive en chiffres

Moteur : 2 moteurs électriques, 601 ch et 820 Nm combinés, batterie lithium-ion

Transmission : intégrale

Boîte de vitesses : boîte automatique à un seul rapport

L/l/h (mm) : 5.060/1.900/1.505

Poids à vide (kg) : 2.380

Volume du coffre (l) : 490

Batterie (kWh) : 81,2

0 à 100 km/h (sec) : 3,8

Vitesse maximale (km/h) : 230 km/h

Autonomie (WLTP, km) : 516

Consommation (WLTP, kWh/100 km) : 18,2

CO2 : 0 g/km

Prix : 109.300 euros

TMC: Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 61,50 euros

Taxe de circulation : Flandre : 0 euro ; Wallonie et Bruxelles : 97,68 euros

Ecomalus Wallonie : 0 euro

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Note de la rédaction

Points forts

  • Plaisir de conduire et confort
  • Performances M
  • Equipement moderne
  • Finition intérieure soignée

Points faibles

  • 601 ch, c'est bien... mais qui en a besoin ?
  • Prix élevé (surtout avec les options)
  • Consommation et autonomie
  • Espace limité à l'arrière compte tenu du gabarit

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