Fondée en 1959, la marque Hongqi (« drapeau rouge » en chinois) a dès ses déburs produit des véhicules réservés aux cadres du parti communiste chinois et des représentants gouvernementaux. L’histoire de ce constructeur s’est arrêtée en 1981 avant que le groupe FAW ne le relance au milieu des années. Associé de longue de Volkswagen et d’Audi en Chine, ce dernier avait toutes les cartes en main pour faire de Hongqi une marque premium. Depuis 2013, la marque chinoise est revenue au premier plan du marché automobile local avant de s’exporter avec des produits entièrement électriques.

Séduit par le récent E-HS9, le groupe Hedin Automotive a décidé de l’importer officiellement en Belgique. Long de 5,20 m et large de 2 m, ce SUV n’a pas vraiment un format européen et impressionne par son côté massif et sa face avant verticale qui ne fait pas dans la demi-mesure. Si vous lui trouvez un air de Rolls-Royce Cullinan, c’est normal. En effet, Hongqi s’est offert les services du designer Giles Taylor, ancien responsable du style de la vénérable marque britannique jusqu’en 2018. On retrouve le côté ostentatoire des Rolls, mais poussé ici jusqu’à son paroxysme. Rien n’a été épargné, pas même des éléments en chrome, des éclairages LED sur les montants arrière ou des immenses jantes de 22 pouces sur notre voiture d’essai. Si l’on veut montrer sa réussite, le Hongqi est idéal. Par contre, pour la discrétion, on repassera !

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Finition étonnante

En Belgique, le E-HS9 est disponible en 3 versions : Business (436 ch et 396 km WLTP), Executive (551 ch et 465 km WLTP et President (551 ch et 515 km dans sa déclinaison Long Range). C’est le haut de gamme que nous avons pu essayer qui se caractérise par ses sièges arrières séparés (+ 2 sièges escamotables dans le coffre) et sa suspension pneumatique. La bonne surprise arrive lorsqu’on pénètre à bord de ce monstre de 2,8 tonnes car son habitacle est particulièrement raffiné. La finition n’a rien à envier à la concurrence germanique et le confort est de haut niveau. A l’image du design du Hongqi, l’intérieur est assez « bling-bling » avec une immense dalle composée de 3 écrans faisant toute la largeur du véhicule, ainsi qu’un 4^e écran pour les commandes de climatisation et les différentes fonctions des sièges qui sont chauffants, massants et ventilés. Les inserts en bois façon pont de bateau sur la console centrale sont de bel effet, tout comme les surpiqures élégantes de certains éléments en cuir.

Si le tableau est flatteur, certains détails sont bien moins élogieux, à commencer par la lenteur du système multimédia et son fonctionnement assez capricieux. Pour l’anecdote, celui-ci n’existe en encore en français ou en néerlandais, il faut donc se contenter de l’anglais ou du chinois ! L’intégration Androïd ou Apple CarPlay ne se fait quant à elle que lorsqu’on relie le smartphone à la voiture via un câble, un détail indigne d’une voiture qui prétend être de grand luxe !

Grosse artillerie

Equipé de deux moteurs électriques (un à l’avant et l’autre à l’arrière), le Hongqi E-HS9 développe 551 ch et 750 Nm, une puissance qui lui permet d’atteindre les 200 km/h en pointe et de passer de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes. A l’usage, l’ambiance à bord est particulièrement feutrée grâce à une bonne insonorisation et à des suspensions pneumatiques qui gomment une grande partie des aspérités de la route. La masse pachydermique du SUV se fait oublier en ligne droite et les accélérations sont bonnes, mais sa grande inertie est manifeste dans les virages ou lors de freinages appuyés. Le gabarit hors normes de Hongqi se fait malheureusement ressentir sur sa consommation qui dépasse allègrement les 30 kWh/100 km. Durant notre essai, les températures négatives nous ont même emmené à une moyenne de 37,5 kWh en trajet autoroutier, de quoi espérer tout au plus une autonomie d’environ 350 km !

Conclusion

La finition de cette Hongqi E-HS9 nous a bluffés, tout comme son confort de fonctionnement. Ce constructeur chinois dont nous ignorions l’existences il y a quelques mois à peine frappe fort, c’est certain. Par contre, ce modèle ne nous semble pas vraiment adapté au marché européen, ne fusse que par son gabarit. Affiché au prix de 102.995 €, il casse les prix par rapport à la concurrence. Le problème est qu’à ce prix, le client est en droit de se rapprocher de la perfection, ce qui n’est pas le cas du E-HS9 qui souffre de quelques défauts de conception et d’une image inexistante sous nos latitudes. Lorsqu’on connaît l’extrême réactivité des constructeurs chinois, il y a fort à parier que les prochains modèles de Hongqi qui seront importés en Europe seront bien plus convaincants.