Crever un pneu est manifestement une mésaventure de plus en plus fréquente pour les automobilistes. C’est bien entendu le fait d’un réseau routier qui continue de vieillir et qui manque toujours plus de réparations, mais aussi de voitures plus lourdes et de jantes plus grandes, ce qui fragilise les pneus.
Pour les automobilistes, cette situation implique donc de devoir plus régulièrement remplacer un pneu. Et, naturellement, étant donné le prix des pneumatiques, on est forcément souvent tenté d’opter pour un pneumatique moins cher que par le même modèle qui équipait le véhicule. Bonne idée ? Apparemment non selon une étude menée par le VAB.
Autorisé ?
Pourtant, monter des pneus différents sur un même essieu est une chose interdite ? Oui, mais plus en Flandre. Depuis le 1er décembre 2024, la réglementation exige simplement que « les essieux du véhicule doivent être pourvus de 2 pneumatiques de même structure, de même dimension (radiale, diagonale.) et de même attribution (été, hiver etc.). » Autrement dit, si les spécifications générales sont respectées, on peut très bien rouler avec un pneu Michelin d’un côté et un pneu Firestone de l’autre.
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Mais « faire des économies importantes sur les pneus n'est pas une bonne idée », rappelle le VAB. Le fait que les pneus soient de la même taille et de la même structure n’est pas des critères suffisants pour assurer la sécurité et, en tous cas, une intégrité dans les prestations routières d’un véhicule. Pour le VAB, cet assouplissement de la législation est « totalement absurde », indiquant que « Si on a des pneus différents avec des sculptures différentes à gauche et à droite, on obtiendra également une adhérence différente à gauche et à droite. »
La preuve par l’essai
Pour démontrer sa position, le VAB a mené un test grandeur nature. L’organisme a monté des véhicules avec des pneus de marque différente et les a fait rouler à 50 km/h sur une route mouillée. Un test de freinage, de comportement en virage et un test d’évitement ont été exécutés. Le test a d'abord été effectué avec une voiture équipée de 4 pneus européens de catégorie A (premium), puis avec une voiture équipée de 4 pneus de catégorie C (low-cost) et enfin avec 3 pneus de catégorie A et 1 pneu de catégorie C.
Résultat : les 4 pneus de label A ont été les meilleurs et ont procuré au véhicule un vrai niveau de sécurité. Ainsi, au test de freinage, les résultats ont été meilleurs de 28% par rapport à ceux enregistrés par les pneus de catégorie C (low-cost). Et la voiture équipée de 3 pneus de qualité et d’un pneu économique a naturellement donné aussi des résultats dégradés avec une distance de freinage supérieure de 12% par rapport au véhicule équipé de 4 pneus de qualité. Mais ça, ça n’est que pour le freinage.
Logiquement, lors des changements de direction (test de tenue de route), les résultats de pneus économiques sont aussi moins bons avec une adhérence moindre et un comportement qui peut être imprévisible, surtout de la part de l’essieu qui est équipé du pneu bon marché. Une situation critique donc et qui est encore plus flagrante en cas de manœuvre d’évitement. Le VAB est donc très clair : pour conserver des qualités minimales de tenue de route d’un véhicule, il ne faut pas mélanger les marques de pneumatiques et encore moins mélanger les étiquettes européennes (une « A » avec une « C » par exemple). Et les aides électroniques à la conduite ne seront pas d’un grand secours, explique aussi le VAB. Si celles-ci rendent la conduite plus sûre, elles ont leurs limites et elles ne peuvent pas remplacer la qualité d’un pneu. Parce que la physique a ses limites...
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