Les risques sur la route ne touchent pas qu’aux consommations d’alcool, de drogue ou à des vitesses excessives. En effet, il apparaît qu’une majorité d’automobilistes belges somnolent au volant. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) révèle que près de la moitié des automobilistes de la région (46%) ont avoué avoir conduit en étant fatigués ou somnolents durant le mois écoulé. Ce constat préoccupant souligne les risques qui pèsent sur la sécurité des conducteurs, mais aussi d’autres usagers de la route.
Quelles causes sous-jacentes ?
Les causes de la somnolence au volant sont multiples. Le manque de sommeil, les rythmes de vie irréguliers ainsi que des trajets longs monotones apparaissent comme des facteurs favorisant la fatigue au volant. La période de transition vers l’heure d’été, qui aura lieu fin mars, risque encore d’aggraver la situation puisqu’il faudra rattraper le rythme. Les conducteurs subissent une désynchronisation de leur horloge biologique, en particulier lors des trajets matinaux, ce qui augmente leur exposition au phénomène de somnolence. Cette alerte de l’AWSR fait écho à de précédentes études sur les dangers du passage à l'heure d'été, particulièrement pour les trajets effectués à des moments inhabituels de la journée.
Des statistiques inquiétantes
L’étude de l’AWSR montre aussi des chiffres préoccupants concernant la qualité du sommeil des automobilistes. Près de 38% des répondants jugent leur sommeil comme moyen ou mauvais, et un tiers des conducteurs souffrent de troubles du sommeil. Ces difficultés à bien récupérer pendant la nuit semblent être un facteur clé expliquant la somnolence au volant. Malgré ces chiffres inquiétants, un conducteur sur trois estime pouvoir lutter contre la fatigue lorsqu'il est au volant, un raisonnement risqué, selon les experts.
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La Flandre aussi touchée
La situation est malheureusement comparable en Flandre, car les recherches menées au nord du pays indiquent des tendances similaires. Selon une étude réalisée en 2023 par l’Institut belge pour la sécurité routière (VIAS), environ 40% des conducteurs flamands admettent avoir somnolé au volant au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur à celui observé en Wallonie, il reste étonnamment élevé et confirme la nécessité d’une prise de conscience nationale sur les dangers relatifs à la somnolence au volant.
Des solutions ?
Face à cette situation, des mesures préventives simples, mais efficaces peuvent être mises en place. Il est conseillé aux automobilistes de veiller à dormir suffisamment avant de prendre la route, de s’hydrater, d’éviter l’alcool ou certains médicaments, et, surtout, de s'arrêter dès les premiers signes de fatigue. On rappellera aussi que la pratique régulière de pauses de 15 minutes toutes les deux heures permet d’améliorer la vigilance et d’éviter les risques de somnolence.
Depuis juillet 2024, les véhicules sont obligatoirement équipés de systèmes de détection de la somnolence, un équipement qui fonctionne plus ou moins bien, dépendant des cas. On se doute par ailleurs que les aides à la conduite, telles que les régulateurs actifs et les systèmes de maintien de voie évolués ont aussi tendance à renforcer le phénomène, car l’homme a tendance à trop faire confiance à la machine tandis que cet usage rend aussi les trajets plus monotones. Prudence donc, le danger vient souvent des autres...
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