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ESSAI Citroën e-Méhari: La Méhari 2.0

La Méhari des temps modernes conserve le côté déluré de son aïeule et son goût pour la plage. Mais elle ne boit plus puisqu’elle se nourrit exclusivement à l’électricité.

Olivier Maloteaux | Publié le 6 avr. 2016 | Temps de lecture : 15 min

Nous sommes à Ibiza, mais n’avons pas avalé de substances hallucinogènes… Pourtant, l’e-Méhari nous semble bien plus grande en nature qu’en photo ! Le chef designer nous dit avoir eu la même sensation lorsqu’il a découvert pour la première fois la Bolloré Bluesummer, le modèle qui a servi de base à cette Citroën.

Et il a aussi un peu flippé quand on lui a demandé de redessiner la voiture à la sauce Citroën en seulement un mois… Mais la mission lui semble réussie : avec ses feux de C4 Cactus et ses chevrons sur le front, le modèle a le style de sa famille d’adoption et l’air décontracté de la Méhari d’antan.

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Alliance franco-française

L’e-Méhari est donc née d’un partenariat entre Citroën et le groupe de Vincent Bolloré. Le riche industriel est sans doute aussi connu pour son fameux yacht ayant accueilli Sarkozy au lendemain de son couronnement présidentiel que pour ses activités dans le domaine des batteries… Car chez Bolloré, la voiture électrique, on connaît ! C’est au groupe français que l’on doit la fameuse BlueCar, cette voiturette qui est au cœur du système parisien d’auto-partage « Autolib’ ».

Après les pavés parisiens, Bolloré a mis le cap sur la plage l’été dernier, avec sa Bluesummer. Mais pour assurer la carrière de l’engin, l’industriel français a cherché l’aide d’un plus grand groupe. Il est venu frapper à la porte de chez PSA (Peugeot-Citroën). Carlos Tavares, le boss, a accepté l'offre ; lui qui cherchait justement à être présent sur le marché du véhicule électrique. Et il offrait du même coup une descendance à la fameuse Méhari de 1968. 

Petite série

Pour faire vite et pas cher, PSA a décidé d’homologuer l’e-Méhari en petite série : le constructeur ne peut donc en produire au maximum que 1.000 exemplaires par an. Mais la  procédure est plus laxiste en matière de sécurité, avec des crash-tests moins sévères et la présence non-obligatoire d’airbags. Cette Citroën se passe donc de coussins gonflables, mais prend soin des piétons : le constructeur s’est dit que ça ferait tache de décapiter les joggeurs du bord de plage et a décidé d’ajouter un coussinet de protection en plastique sur le sommet du capot. Pour préserver un semblant de rigidité, le modèle a conservé ses deux arceaux. Et le pare-brise n’est plus repliable, contrairement à celui de la Méhari d’antan.

Ambiance plage

Pour accéder à bord, il faut d’abord passer une carte magnétique sur le coin inférieur gauche du pare-brise, comme dans le cas d’une Autolib’ parisienne. La petite porte est aussi légère que celle d’un engin de carrousel : la voiture s’articule en effet autour d’un châssis en acier sur lequel sont posés une carrosserie et des ouvrants en thermoplastique. à bord, les sièges sentent le maillot de bain… Ils sont recouverts du même tissu enduit imperméable. Et le mobilier intégralement en plastique peut être lavé au jet d’eau. Sans crainte d’électrocution, puisque la batterie « sèche » est parfaitement encapsulée..

Séance de déshabillage

Une voiture comme l’e-Méhari se vit au grand air. Notre première mission est de déshabiller entièrement l'auto. Contrairement à la Méhari originelle, les portes ne s’enlèvent plus, mais il est toujours possible d’ôter la capote (en deux parties), les fenêtres et la lunette arrière. Ceci dit, le déshabillage prend du temps : il faut faire sauter une bonne dizaine de boutons pressions avant de détacher les fenêtres en plastique à armature en métal et les toiles du toit. Ensuite, on peut caser les pièces du puzzle dans le coffre et à l’arrière, mais l’idéal est de tout laisser au garage.

D’autant que recoller les morceaux est compliqué… Mais quand tous les panneaux sont ôtés, on ressent un réel sentiment de liberté, dont peuvent aussi profiter les deux passagers arrière, qui disposent de suffisamment de place pour caser leurs jambes.

Du fun au volant

Pour mettre la batterie sous tension, il faut glisser une classique clé dans le barillet. Le tableau de bord indique la vitesse et le niveau de charge de la batterie, mais ne calcule pas l’autonomie. Il faut donc bien surveiller la jauge d’électricité. Les sièges sont assez fermes et non relevables, mais le volant est réglable sur deux plans et la direction est assistée (voire surassistée en mode City).

Le long des plages d’Ibiza, l’e-Méhari a fait tourner les têtes. Même si certains la regardaient d’un air moqueur… Mais sur les petites routes du cœur de l’île, les locaux faisaient moins les malins, surpris par la vivacité de l’engin. Il est en effet possible de tenir un rythme nerveux : la batterie étant placée sous les sièges avant et arrière, le centre de gravité est bas et, malgré son poids, la voiture saute d’un virage à l’autre sans prendre de gîte.

Le comportement est équilibré et l’ESP intervient lorsque les pneus mixtes (Michelin Latitude Cross 185/65 R 15) jettent le gant. Le moteur suit bien le rythme et mène sans peine la voiture(tte) jusqu’à sa vitesse maxi, bridée à 110 km/h. Mais bien sûr, la chanson n’est plus celle de la première Méhari : fini le crépitement du bicylindre de l’époque ; le modèle d’aujourd’hui émet un sifflement strident, qui est d’ailleurs fort présent.

Une belle autonomie

à l’aise sur le bitume, l’e-Méhari ne craint pas non plus les chemins de traverse, grâce à sa garde au sol généreuse (20 cm, comme celle d’un bon SUV). Mais à son volant, il ne faut pas trop s’éloigner de la civilisation, pour s’assurer de disposer d’une prise de courant à portée de main. Le constructeur annonce une autonomie de 200 km en ville mais de seulement 100 km sur les grands axes, où le moteur électrique tourne plus vite, vidant donc plus rapidement la pile, qui est de type lithium métal polymère, une solution développée en interne par le groupe Bolloré. En pratique, on constate que les données du constructeur ne sont pas mensongères : en conduite calme, il est possible de parcourir les 200 km annoncés. Par contre, comptez 13 heures pour une recharge sur une prise domestique. C’est long !

Pas donnée

L’e-Méhari sera commercialisée en juin en Belgique. Les prix ne sont pas encore connus, mais devraient être similaires à ceux pratiqués en France, où le modèle coûte 25.000 €, auxquels il faut ajouter 79 €/mois pour la location des batteries. Ça fait cher pour un engin aussi basique ! Citroën ne compte d’ailleurs pas en vendre beaucoup, mais plutôt la louer aux hôtels et sociétés de location des stations balnéaires.

Conclusion

L’e-Méhari est un jouet de plage, qui se soucie peu des contraintes du quotidien. Si elle parvient à séduire la jet-set tropézienne, sa carrière sera assurée. Si pas, elle fera au moins le bonheur de ceux qui la loueront pour les vacances. 

L’e-Méhari en quelques chiffres

  • Moteur : électrique synchrone à aimants permanents, 68ch, 140Nm.

  • Transmission : aux roues avant.

  • Boîte : réducteur à rapport unique.

  • L/l/h (mm) : 3.809/1.728/1.653

  • Poids à vide (kg) : 1.405

  • Volume du coffre (l) : de 200 à 800 

  • Réservoir : batterie Lithium Métal Polymère de 30 kWh


Points positifs

Concept rafraîchissant

Performances honnêtes

Conduite ludique au grand air

Autonomie intéressante

Points négatifs

Pas donné pour un jouet de plage !

Look original mais discutable

Finition franchement basique

Opération de (dé)capotage fastidieuse

Recharge de batterie longue

Suspension assez ferme, rigidité très moyenne

Prix : 25.000 € + batterie

Puissance : 68 ch

V-max : 110 km/h

Conso. mixte: 0 l/100km

CO2: 0 g/km

 

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