Depuis plusieurs mois maintenant, les délais d’attente se sont considérablement allongés pour les voitures neuves. Les clients doivent en effet prendre leur mal en patience et attendre souvent de longs mois pour pouvoir s’installer au volant de leur nouvelle voiture. Mais combien de temps exactement ? En fait, c’est variable comme a pu le constater le journal La Meuse suite à une enquête auprès de nombreux concessionnaires.
On pense souvent que l’allongement des délais de livraison est dû aux pénuries de semi-conducteurs (puces électroniques). C’est évidemment vrai, mais ce n’est toutefois pas la seule raison. En effet, la crise de la Covid, avec les infections des travailleurs, a aussi mis les usines à l’arrêt – récemment encore à Forest chez Audi. Cette situation allonge elle aussi les délais de livraison, car, souvent, la Covid tourne dans les familles et un écartement qui devait durer quelques jours dure finalement plusieurs semaines !
Un allongement fou
Dès lors, à quels délais faut-il s’attendre. L’enquête de La Meuse montre que c’est très variable. Certaines marques sont passées d’un délai de 3 à 6 mois. Mais c’est le meilleur cas de figure. En effet, chez les marques asiatiques, les délais sont souvent portés à 10 mois, voire 1 an d’attente.
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Pourquoi ? Parce que ces marques travaillaient sur de gros stocks, ce qui permettait d’avoir rapidement la voiture. Or, ces stocks sont aujourd’hui à sec, ce qui signifie que chez certains concessionnaires, on ne sait même pas évaluer quand on sera livré !
Naturellement, les voitures plus « technologiques », c’est-à-dire qui font usage de plus d’électronique (options) ou les voitures électriques exigent des délais d’attente encore plus longs. Ainsi, chez Volkswagen, on parle de plus d’un an pour le Golf et de… 2,5 ans pour un modèle 100% électrique !
On peut se demander si cela en vaut la peine, car quand le consommateur recevra sa voiture, le modèle aura déjà subi un facelift… Apparemment, le problème est tout aussi prégnant avec les utilitaires qui, du fait de marges inférieures, ne reçoivent pas la priorité des industriels avec, à la clé, des délais qui atteignent aussi… 2 ans !
Un changement de paradigme
La crise des semi-conducteurs et de la Covid a finalement changé la donne et plus profondément qu’on ne le croit. En effet, auparavant, tout était fait pour satisfaire le client. Celui-ci était roi et la première chose qu’il demandait c’était à quelle réduction il avait droit. Autant dire que ce temps est totalement révolu aujourd’hui. Car quand il y a pénurie, les ristournes se font plus rares et le client a le choix entre repartir avec un bon de commande ou ne rien avoir du tout.
Par ailleurs, ces crises impliquent aussi un changement de paradigme chez les constructeurs eux-mêmes. La rareté a en effet entraîné une prise de conscience de la valeur des choses. Désormais, les constructeurs ne vont plus offrir la même flexibilité au client. Ou lui donner le même confort. C’en est terminé des stocks à gogo où un véhicule était décliné dans 20 couleurs.
Désormais, le choix est réduit. Et il le restera, car plus question de produire, par exemple, des couleurs peu prisées et de gaspiller des puces pour des voitures qui seront au final vendues avec un gros rabais. Une situation qui arrange d’ailleurs les concessionnaires qui ont vu leurs marges se réduire à peau de chagrin ces dernières années justement en raison d’une guerre des prix sans fin. Une situation de long terme ? Ce n’est pas impossible…
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