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MISE À JOUR : Un plan européen pour sortir des pénuries de puces

L’industrie automobile européenne est durement touchée par les pénuries de semi-conducteurs ou de puces. L’Union européenne s’organise en conséquence et présente un grand plan pour réduire sa dépendance pour ces composants.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 7 févr. 2022 | Temps de lecture : 7 min

Réduire la dépendance aux marchés extérieurs pour ce qui touche aux semi-conducteurs, autrement dit, aux puces électroniques : voilà en substance l’objectif du grand plan européen « European Chips Act ». Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur a fait part de ce plan en expliquant que « nous ne sommes pas protectionnistes, car le projet de loi servira à compenser la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’Asie ».

Or il faut se souvenir que l’Europe était dominante sur ce marché au début des années 2000. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, la production européenne ne représentant plus que 10% de tous les semi-conducteurs produits dans le monde.

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Quand on dit, l’Asie, c’est surtout Taïwan qui est l’un des tout gros producteurs de semi-conducteurs dans le monde. Pour Thierry Breton, il s’agit maintenant de réaliser de gros investissements « pour renforcer la recherche, accueillir des méga-usines et disposer des outils pour garantir la sécurité des approvisionnements ». Bref, tout un programme !

Un écosystème européen

Si le contenu de l’European Chips Act n’est pas encore connu, on sait que l’idée est de créer un nouvel écosystème européen d’entreprises en mettant en commun les capacités de recherche, de conception et d’essai. Révélé par le journal L’Écho ce week-end, l’objectif de Thierry Breton est de quadrupler la production européenne de semi-conducteurs d’ici 2030, ce qui la fera passer la capacité du Vieux continent à 20% de la production mondiale.

Concrètement, les étant membres seront invités par l’intermédiaire de leurs outils financiers respectifs (nldr les fonds d’investissement publics) à « coordonner les investissements nationaux et européens tout au long de la chaîne de valeur » comme l’avait indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ce n’est que lorsque cet écosystème aura pu être créé que la sécurité d’approvisionnement pour les constructeurs, mais aussi pour les consommateurs pourra être assurée.

Au total, ce sont 42 milliards d’euros de subventions qui vont alimenter ce repositionnement stratégique, soit le pile le montant que les États-Unis alloueront aussi à cette industrie. C’est beaucoup, mais moins que la Chine qui ambitionne elle de capter 24% de la production mondiale grâce à une enveloppe d’investissements portée à 100 milliards de dollars.

De la recherche et de la production

Le Chip Act européen prévoit que 12 milliards d’euros soient consacrés à la recherche et au développement. Une manne qui servira à des projets pilotes pour des puces à l’échelle atomique. Car il faut sans cesse miniaturiser les puces. Actuellement, la taille des puces des de 14 nanomètres (nm), mais il est prévu que la R&D soit poussé vers les puces de 2 nm et 7 nm.

En outre, la Commission entend aussi consacrer d’autres fonds (30 milliards d’euros) afin d’inciter les industriels à rapatrier leur production de puces. Selon les prévisions, cela pourrait ramener de 3 à 4 usines sur le sol européen d’ici 5 ans ce qui bénéficierait à l’emploi sur le long terme. Enfin, le Chip Act prévoit également défendre les technologies européennes. Les entreprises ayant bénéficié de subsides devront par exemple répondre à des obligations de service public.

Un savoir-faire européen qui doit le rester

halfgeleider elektronische chip

Récemment, une entreprise allemande spécialisée dans les semi-conducteurs, Siltronic, était sur le point d’être rachetée par le géant taïwanais GlobalWafer pour 4,5 milliards d’euros. Mais l’entreprise restera finalement allemande, car au terme de manœuvres juridiques complexes, l’autorité antitrust chinoise n’a donné son feu vert à l’opération que vendredi 28 janvier 2022, quelques jours avant la date limite fixée, ce qui empêche du coup les autorités allemandes de vérifier les termes du contrat.

Certes, GlobalWafer pourrait faire une nouvelle offre dans les semaines qui viennent, mais avec la promulgation imminente de l’European Chips Act, ce serait dommage de faire tomber une telle entreprise dans l’escarcelle d’un groupe étranger qui plus est taïwanais. La proposition de rachat n’est certainement pas arrivée de nulle part : les Taïwanais avaient probablement bien compris la valeur que représentait Siltronic. Espérons aussi que les autorités européennes et propres à chaque pays soient aussi capables d’identifier et de sauvegarder leurs pépites !

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