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Bricklin SV-1 : de trop belles promesses

Si la Bricklin SV-1 était une bonne idée à la base, sa réalisation hasardeuse et le goût immodéré pour l’argent facile de son créateur en ont fait un flop retentissant.

Maxime Hérionarna | Publié le 9 juil. 2024 | Temps de lecture : 4 min

L’homme d’affaire Malcolm Bricklin est l’exemple parfait de la réussite à l’américaine. Précoce, il créait déjà une franchise du magasin de bricolage de son père à l’âge de 19 ans. Il a créé la société Subaru of America en 1968 et il est à l’origine de l’importation de la Zastava Yugo sur le Nouveau Continent. Malgré ses 85 printemps, le businessman travaille toujours aujourd’hui mais il a une réputation très sulfureuse car ses affaires sont toujours menées à la limite de la légalité. Il a par exemple organisé sa propre insolvabilité après avoir empoché 4,5 millions de dollars de franchises des magasins Handyman, sans vraiment avoir rempli sa part du contrat. Il a également réussi à revendre sa propre société à Subaru avec un plantureux bénéfice à la clé, après avoir écoulé à prix plancher 10.000 exemplaires de la 360, une microcar incongrue aux States. Durant les années 70, Bricklin a voulu révolutionner la voiture de sport mais ses vieux démons ont une fois de plus pris le dessus.

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Obsession pour la sécurité

A cette époque, l’Amérique veut améliorer la sécurité routière. Bricklin a l’idée de développer une automobile révolutionnaire intégrant toutes les dernières innovations en matière de sécurité passive comme des pare-chocs intégrés et rétractables pouvant encaisser des chocs jusqu’à 45 km/h. Cette sportive se veut également robuste et adopte une carrosserie en fibre de verre et dispose de portes à ouverture papillon, ce qui est génial pour frimer. L’hommes d’affaires croit fermement en son projet et fonde la socété General Vehicule en 1971. Il engage plusieurs ingénieurs très compétents et un premier prototype est assemblé l’année suivante. Herb Grasse, ancien designer de Chrysler et de Ford (et dessinateur de la première Batmobile !), imagine la ligne de ce qui deviendra la SV-1, pour Security Vehicule 1.

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Vendeur de rêves

Bricklin connaît énormément de problèmes avec la fabrication de la carrosserie. Après de nombreux essais de plusieurs matériaux différents, l’utilisation d’un mélange de fibre de verre et d’acrylique est finalement décidée. Ce choix sera par la suite la cause d’une des plus grosses pertes d’argent de la société en service après-vente. Fidèle à sa réputation, Malcolm Bricklin embobine des investisseurs en leur faisant miroiter des chiffres tout à fait fantaisistes. Constamment à la recherche de fonds, il arrive à convaincre les autorités de l’état canadien du Nouveau Brunswick de mettre la main à la poche pour accueillir une unité de production. Le plus incroyable est que les responsables régionaux avancent la somme de 4,5 millions de dollars, et l’état canadien 3 millions. Le tout en échange de 67% du capital de la société et la promesse d’offrir de nombreux emplois dans la région économiquement sinistrée. Environ 500 personnes sont engagées par le constructeur qui promet de faire de la SV-1 la rivale absolue de la Chevrolet Corvette.

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Désillusions

Le développement de la voiture est interminable. Les investisseurs piaffent d’impatience et la SV-1 est présentée à la sauvette en 1974, dans un hôtel de Las Vegas. Dans la foulée, des exemplaires de présérie sont envoyer chez les concessionnaires. La finition est loin d’être au niveau promis par Bricklin et pire encore, des défauts majeurs se font remarquer comme l’ouverture hydro-électrique des portières qui s’avère défaillante. La voiture dispose d’un V8 de 5,9 litres fourni par AMC qui développe 220 ch. Se voulant révolutionnaire à la base, la SV-1 déçoit par ses choix techniques comme un essieu arrière rigide et de vulgaires freins à tambours aux roues arrière ! Le moteur AMC est rapidement remplacé par un V8 Ford 5,8 litres de 177 malheureux chevaux…

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Triste destin

La tenue de route de la Bricklin est très moyenne et la fiabilité générale l’est tout autant. De plus, son prix revu à la hausse, des problèmes d’approvisionnement en pièces détachées et un fort taux d’absentéisme chez les ouvriers chargés de l’assembler sabotent définitivement cette voiture. En 1975, Malcolm Bricklin baisse définitivement les bras après environ 3.000 exemplaires produits.

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