Hyundai a donc annoncé l’arrêt du développement des moteurs thermiques. C’est un très sérieux journal local qui l’annonce dans ses colonnes. The Korea Economic Daily indique en effet que Hyundai a fermé son département de développement de moteurs thermiques, basé au sein de son centre de recherche et développement à Namyang, en Corée du Sud. C’est donc une page qui se tourne pour ce constructeur qui a commencé à produire ses propres moteurs dès 1983. Il s’agit maintenant de se concentrer à 100% sur les motorisations électriques.
Pour le constructeur, il s’agit donc d’anticiper le retournement du marché et la mise en place des nouvelles législations favorables à la voiture électrique. Le groupe a déjà fait ses plans et il ambitionne d’écouler 1,7 million de véhicules électriques d’ici 2026. C’est donc la gamme Ioniq qui va prendre de l’ampleur. Une stratégie qui se retrouve par ailleurs un peu partout dans le secteur automobile.
L’hydrogène aussi concerné
Cela dit, si cette annonce de stopper les moteurs thermiques ne surprend pas outre mesure, il y en a une autre qui étonne selon le média Chosun Ilbo : la mise en pause pour une durée indéterminée du développement du véhicule Genesis à pile à combustible. Pour rappel, Hyundai est, comme Toyota, un fervent défenseur de la mobilité à l’hydrogène et donc des véhicules à piles à combustible que le constructeur développe maintenant depuis au moins 15 ans. La Hyundai Nexo est d’ailleurs l’un des seuls véhicules à hydrogène du marché.
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Bien entendu, la source ne mentionne pas un arrêt définitif du projet Genesis. Cette situation contraste avec la sortie remarquée de Hyundai en septembre dernier et qui annonçait une stratégie de passage à l’hydrogène pour le grand public dès 2040. Il s’agissait pour le constructeur de développer une troisième génération de pile pour 2023 et de proposer à bord de tous les véhicules utilitaires un modèle à pile à combustible dès 2028. Manifestement, les problèmes rencontrés avec cette pile de troisième génération ont mis un sérieux coup de frein au projet. Mais ce n’est probablement pas le seul facteur ayant pesé.
Les batteries meilleures ?
En effet, si l’hydrogène est de plus en plus étudié, il paraîtrait qu’un audit interne mené chez Hyundai montre que la rentabilité de la pile à combustible n’est pas telle qu’espérée. Car les ventes sont nettement inférieures aux prévisions, ce qui signifie que la baisse des couts est aussi plus lente que prévu. Et c’est assez normal, car les infrastructures de ravitaillement se développent aussi très (trop) lentement, ce qui n’incite évidemment pas le grand public à franchir le pas.
Plusieurs observateurs pointent aussi le fait que la voiture à hydrogène n’est probablement pas aussi prometteuse qu’on le pense. En effet, la chaîne d’approvisionnement en hydrogène est très couteuse en énergie et elle réduit fortement le rendement énergétique de la voiture à hydrogène. Il serait d’ailleurs trois fois moindre que celui d’une voiture électrique à batterie. Ce qui est peu. En outre, la technologie des batteries pour voitures électriques connaît une véritable accélération depuis quelques années.
Plusieurs constructeurs promettent en effet l’arrivée de batteries dites solides d’ici 5 ans, des batteries qui proposeraient une densité énergétiquement nettement plus importante au profit de l’autonomie, mais aussi des vitesses de recharge accrue. On dit qu’une charge rapide ne prendrait plus que 5 minutes, soit un temps analogue à celui pour faire un plein d’essence ou de Diesel. Voilà une somme d’arguments qui a probablement motivé la décision de Hyundai. Rappelons que le Coréen n’est le premier à renoncer (même si c’est toujours présenté toujours comme une mise en pause). Avant lui, Mercedes, Renault-Nissan, Honda et Volkswagen ont abandonné leurs projets.
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