ESSAI Suzuki Jimny : De la race des vrais

C’est l’une des présentations auxquelles j’ai été le plus impatient de participer. D’abord parce que j’adore autant la conduite tout-terrain que la conduite sportive, et puis parce que bon… C’est le Jimny, quoi !

8 / 10
Publié le 2 octobre 2018
Temps de lecture : 6 min

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ESSAI Suzuki Jimny : De la race des vrais

Le Jimny, il est de la même race que la Jeep Wrangler, que le Mercedes Classe G et que feu le Land Rover Defender. Et à l’exception du Land Rover, aucun de ceux-là n’est autant aimé que le petit Suzuki. Le Suzuki Jimny est manifestement très populaire, et cette nouvelle génération était très attendue !

La gueule de l’emploi

Le look du nouveau Jimny est un habile mélange de modernité et de nostalgie. En fait, difficile d’expliquer ce qui le rend moderne vu comme ça, mais il est clair qu’il ne fait pas “vieux brol”. Pour ce qui est de la nostalgie, c’est plus clair. La face avant est directement inspirée de celle de la toute première génération de 1970, et les lignes on ne peut plus cubiques sont pratiquement celles d’un des véhicules les plus populaires que Suzuki ait jamais produit : le Samouraï. C’est irrésistible !

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A l’intérieur aussi, notamment pour la planche de bord, les designers ont trouvé la bonne formule. On retrouve le thème du cube, agrémenté de faux boulons, le tout rappelant l’âme robuste du véhicule. Chouette ambiance à bord. Les plastiques sont certes très basiques, mais cela se justifie par la chasse au poids. Car sous le Jimny, il y a un bon gros châssis en échelle qui pèse assez lourd, il fallait donc compenser ailleurs.

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Petit coffre

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que l’habitabilité n’est pas celle d’une Rolls-Royce. Cela dit, le nouveau Jimny est 4,5 cm plus large que son devancier et aux coudes, ça se sent, surtout lorsqu’on roule avec un copilote. En revanche, il a perdu 5 cm en longueur, mais ce n’est pas aux places arrière que ça se paie, où le dégagement aux jambes n’est finalement pas si minimaliste qu’on peut le craindre. Là où ça se paie, c’est dans le coffre. Si on voyage à quatre, c’est simple, il reste 85 litres. Quand Suzuki annonce un volume de 377 à 830 litres, c’est sièges arrière rabattus en une surface parfaitement plane.

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Le Jimny est également moderne en matière d’équipement: on retrouve le système multimédia à écran tactile qui équipe le reste de la gamme (l’un des plus intuitifs du marché, rappelons-le) et, côté sécurité, l’alerte de collision imminente, le freinage automatique d’urgence, la gestion automatique des feux de route, l’alerte de franchissement involontaire de ligne et même l’aide active au maintien de voie. Et tout cela est de série.

Un seul moteur

La description du catalogue mécanique sera vite faite. Le Jimny est proposé avec un nouveau bloc essence 4 cylindres atmosphérique de 1,5 litre, lâchant la bagatelle de 102 chevaux et 130 Nm, associé à une boîte manuelle 5 rapports ou une auto 4 rapports. Pourquoi ces choix, alors que Suzuki produit un excellent 1.4 turbo, et aussi un fabuleux petit 3 cylindres 1.0 ? Parce que chez Suzuki, on ne fait pas semblant de miser sur la hype du Jimny. Durant la présentation, pas de fanfaronnade marketing présentant l’engin comme l’ami des jeunes citadins branchés. Sa cible, ce sont les gens qui bossent avec le Jimny, entreprises de construction, agriculteurs, forestiers… Or le 1.5 a été choisi pour sa capacité de remorquage, jusqu’à 1.400 kilos, s’il vous plait ! Mais ce moteur est aussi un frein à la carrière européenne du Jimny, car il est annoncé à 178g CO2/km. C’est beaucoup. La disponibilité du Jimny sera donc volontairement limitée en Europe (maxi 800/an en Belgique), au risque pour Suzuki de voir exploser les émissions moyennes de sa gamme, et de devoir payer de lourdes amendes.

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Le constructeur dit qu’une version à moteur “plus urbain” pourrait arriver à moyen terme, mais ça reste de l’ordre du possible, pas de la certitude. Bref, le Jimny ne pourra pas être le véhicule à la mode qu’on croisera à tous les coins de rue. Quelque part on le regrette, car il est tellement plus intéressant que la plupart des SUV qui endossent ce rôle. Mais en même temps nous trouvons ça très bien, car il restera… spécial.

Comme un tout-terrain

De toute façon, une bonne partie de ceux qui le choisiraient juste pour sa bonne bouille en reviendraient vite. Car sur la route, on est loin des standards actuels. Le Jimny n’est ni rapide, ni formidablement silencieux, même à vitesse stabilisée. Et s’il est plus à l’aise sur autoroute que le précédent en raison de sa largeur accrue, il n’y est pas d’une stabilité à toute épreuve, ni son châssis, ni sa direction n’étant faits pour ça. La conduite sportive, c’est tout simplement “no way”! La ville, par contre… Il se gare dans un mouchoir de poche, offre une excellente visibilité périphérique et une maniabilité de haut vol, et nous avons été épatés par la moyenne de 6,9l/100km malgré l’autoroute, où l’aérodynamisme de bahut normand n’est pas un atout.

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Peur de rien

Mais bien sûr, c’est “dans le terrain” que le Jimny est exceptionnel. 21 cm de garde au sol, des angles spécifiques minimalistes, de gros pneus… Il a tout ce qu’il faut pour n’avoir peur d’aucun relief. Et ce qu’il a surtout, c’est ce moteur taillé pour l’exercice, secondé par la transmission. Ca devient difficile ? Hop, on envoie le second levier (délicieusement à l’ancienne) en 4H. Encore plus difficile ? On s’arrête, on passe au point mort, on enfonce et tire le levier pour passer en rapports courts, la distribution avant/arrière est alors verrouillée en 50/50, et c’est un pseudo-verrouillage utilisant les freins qui gère la répartition gauche-droite. Et on passe à peu près partout !

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Conclusion

Le nouveau Jimny est exactement comme nous espérions qu’il serait : pas du tout adapté au voyage ou aux routes de montagne, mais pas déplacé en ville, comme un dieu en tout-terrain… et toujours aussi attachant. Un des grands kifs de notre année automobile !

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Le Jimny en quelques chiffres

Moteur : 4 cyl. essence, 1.462cc, 102ch à 6.000tr/min, 130Nm à 4.000tr/min

Transmission : aux 4 roues (non permanente)

Boîte : manuelle 5 rapports

L/l/h (mm) : 3.480/1.645/1.720

Poids à vide (kg) : 1.090

Volume du coffre (l) : 85 – 830

Réservoir (l) : 40

0 à 100 km/h (sec.) : NC

Prix : 17.999€ TVAC

Puissance : 102 ch

V-max : 145 km/h

Conso. mixte : 6,8 l/100km

CO2 : 178 g/km

Autres motorisations

1.5 Auto : 102 ch; 7,5l/100km; 140km/h; 19.599€ TVAC.

Qualités
  • Look irrésistible
  • Cote d'amour
  • Vrai tout-terrain
  • A l'aise en ville
Défauts
  • Emissions élevées
  • Pas idéal sur autoroute
  • Passagers arrière ou coffre, pas les deux !
  • Insonorisation

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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